de Caroline Loeb
Avec Caroline Loeb, Gérald Elliott, Patrick Laviosa
Mise en scène d’Alex Lutz
Résumé : Installée dans sa maison d’enfance, Caroline Loeb écrit son journal; elle y consigne les difficultés de créer le spectacle sur George Sand que lui a commandé son producteur.
Pendant qu’elle se débat avec ses livres et ce personnage exceptionnel, tour à tour écrivaine, femme engagée, amoureuse, muse de la révolution de 1848, passionnée de tout, la vie de Caroline continue.
Sa mère, soudainement amoureuse à soixante dix ans passés, et sa fille en pleine rébellion adolescente l’accaparent, son producteur s’inquiète, et l’argent manque.
Avec une belle émotion et un humour irrésistible Caroline Loeb nous parle de son amour pour la littérature, pour la création, pour la musique, et de la complexité d’être une artiste à part entière et une femme d’aujourd’hui. Mise en scène par Alex Lutz, habillée par Jean-Paul Gaultier, accompagnée de deux musiciens, Patrick Laviosa au piano et à la guitare, et Gérald Elliott à l’accordéon, Caroline interprète les chansons qu’elle a co-écrites spécialement autour de George Sand.
Si, tout au long de ces mois passés au fin fond de la campagne, cet accouchement lui semble difficile, c’est que la vie de l’écrivain est à elle seule un véritable roman. Et que la comédienne ne sait quel chapitre privilégier pour son hypothétique spectacle. Les jours passent, l’encre sèche, le quotidien la ramène sans cesse à la réalité, pourtant la comédienne feuillette vaille que vaille la vie tumultueuse de Sand. Entre deux soirs de découragement devant sa page blanche, elle s’enflamme pour la personnalité haute en couleurs aux 70 œuvres. En textes et en chansons, elle raconte alors cette femme révoltée et pétrie d’idéaux, qui raffolait de l’ambigüité et des transgressions. Elle décrit cette mère sûrement loin d’être parfaite. Elle chante enfin cette amoureuse, maitresse des plus grands, qui permis à Musset d’écrire quelques-unes des plus belles pages d’amour de la littérature française. Dans un accompagnement piano-accordéon, Caroline Loeb accroche le public sans le lâcher. Elle met dans son récit une vraie tendresse, une délicieuse autodérision, et une certaine identification. Car se dessinent progressivement comme une évidence des similitudes entre ces deux femmes, tant leur caractère, leurs engagements, et leurs coups de gueule semblent proches. La comédienne s’en amuse, qui truffe son récit de quelques références d’actualité et de scènes de sa propre vie quotidienne. Instructif sans être pompeux, destiné à tous plus qu’aux cultureux, ce séjour finement mis en scène par Alex Lutz est doux, drôle et agréable. Il donne finalement l’occasion de redécouvrir deux femmes que l’on croyait connaître: une Caroline Loeb délicate et passionnée et une George Sand aux multiples facettes dont l’acte de décès mentionna à l’époque « sans profession »…