Gaëlle Gauthier, pouvez-vous nous présenter Madame Olga, votre personnage de La Petite fille aux allumettes ?
C’est une voyante, une magicienne russe, qui possède la particularité de rater tous ses tours de magie ! Ce personnage est un peu fou, très exubérant, mais très gentil. Elle se retrouve sur le chemin de la jeune Emma pour l’aider, lui apporter des réponses et lui permettre de sauver sa grand-mère.
Qu’avez-vous pu apporter de personnel à ce personnage ?
David Rozen et l’équipe créative (Ludovic Alexandre Vidal, Julien Salvia et Anthony Michineau) m’ont fait totalement confiance avec Madame Olga. Il faut dire que dès la première audition, je me suis présentée déguisée. Le ton était donné ! J’avais besoin de quitter mes propres habits pour entrer dans la folie de cette femme totalement haute en couleurs. Par la suite, lors de la préparation du spectacle, David Rozen, qui me connait bien, a ajouté à Madame Olga des détails et ce grain de folie que je ne montre qu’en privé à mes proches ! Il m’a encouragé : « vas‑y à fond dans tes mimiques de tous les jours ! » Raison pour laquelle je me retrouve, par exemple, à faire la tortue sur scène !
Pourquoi les enfants sont-ils tant attachés à elle ?
Surement parce que c’est le personnage comique du spectacle. Ce sont souvent ceux que le public retient en sortant d’une salle. Quand je jouais Mamma Mia, on m’a par exemple beaucoup parlé de la scène où les copines se retrouvent dans la chambre des mamans, une scène très drôle qui marquait les spectateurs. C’est pareil avec les enfants et Madame Olga, son accent russe incomparable et ses gesticulations fantasques. A chaque fois, j’entends les enfants rigoler. L’autre jour, une petite fille est sortie du Palais Royal en disant : « Maman, maman, Madame Olga elle m’a tellement fait rire que j’ai perdu ma dent » !
Comment expliquez-vous cette adhésion du public?
La Petite fille aux allumettes réunit plusieurs éléments : d’abord l’équipe créative, c’est la formule gagnante, au niveau de l’imagination, de l’écriture et de la musique. Et puis, le thème. Il aurait pu faire fuir les gens, c’est pourtant l’inverse qui se produit. Le message, à première vue triste, touche les spectateurs. En abordant des sujets délicats, il permet de partager des sentiments, de créer des échanges entre adultes et enfants. C’est exactement à cela que sert l’art en général, le théâtre en particulier : expliquer des choses, faire naitre des dialogues. C’est d’autant plus marquant ici que La Petite fille aux allumettes est peut-être le premier spectacle que les enfants vont voir de leur vie ! Nous leur transmettons un message simple : l’amour dépasse la mort. Lorsque l’on perd nos proches, ils ne sont pas si loin, ils continuent à veiller sur nous.
Pourquoi avez-vous cet attachement au théâtre musical pour enfants ?
Parce que le jeune public est le plus sincère qui soit ! Il ne triche pas, il ne fait pas semblant. Il est totalement spontané, et quand il n’aime pas, il vous le fait clairement comprendre ! A l’inverse, lorsqu’il aime, alors tout est possible ! Rien ne me touche plus sur scène qu’un éclat de rire d’enfant.
Vous n’oubliez pas pour autant les adultes?
Parallèlement à La Petite Fille, je continue à jouer la pièce Dernier coup de ciseaux de Sébastien Azzopardi, au Théâtre des Mathurins. C’est l’avantage des spectacles pour enfants : leur horaire me permet d’enchainer tous les soirs avec cette autre comédie. Moi qui aime particulièrement à la fois le théâtre et le musical pour jeune public, cette période me comble. Elle me permet de vivre mes deux passions.
Retrouvez notre critique du spectacle.
La Petite Fille aux allumettes
Avec : Alexandre Faitrouni, Nathalie Lermitte, Gaëlle Gauthier, Thomas Ronzeau, Julien Mior-Lambert, Guillaume Beaujolais, Lilly Caruso, Marlène Connan, Lucie Riedinger
Théâtre du Palais-Royal 38, rue de Montpensier 75001 Paris
Jusqu’ au 2 mai 2015
Les samedis à 14h et dimanches à 11h (supplémentaires du mardi au vendredi à 14h pendant les vacances scolaires)
Tarifs : De 10 € à 32 €