Avignon Off 2017 — Frou Frou les Bains (Critique)

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Un spec­ta­cle de Patrick Haudecoeur.
Mise en scène : Fab­rice Maitre.
Avec : Fab­rice Maitre, Jean-Marc Lalle­ment, Lau­ra Marin, Jérôme Paquat­te, Nina Sei­ta, Geneviève Gre­liche, Jérôme Toucheboeuf & Noelle Miral.

Notre avis (écrit en 2002, avec une autre mise en scène et une autre distribution) :

En ces temps de « mega­mu­si­cals » pom­peux, on avait presque fini par oubli­er que la comédie musi­cale à la française pou­vait être un diver­tisse­ment léger et rafraîchissant. Aux antipodes des gross­es pro­duc­tions actuelles, Frou Frou les Bains est une comédie musi­cale qui ne nég­lige pas l’aspect « comédie » du genre. L’in­trigue est sim­ple. Dans une sta­tion ther­male, le jour de l’ou­ver­ture de la sai­son, l’eau vient à man­quer. Sur cette toile de fond, his­toires d’amour vont se faire et se défaire au rythme des chan­sons. Tout est pré­texte à chanter et Patrick Haude­coeur a inséré dans le spec­ta­cle de nom­breuses chan­sons du réper­toire français (« Mon homme », « Je cherche un mil­lion­naire », « La route fleurie »…).

L’his­toire est truf­fée de gags à répéti­tions, c’est « hénau­rme » et « kolos­sal » mais c’est ter­ri­ble­ment effi­cace. Frou Frou les Bains n’a d’autre ambi­tion que de diver­tir et le pari est gag­né haut la main. On appréciera aus­si le fait que pas une seule fois ce spec­ta­cle musi­cal ne se prend au sérieux… Enfin !

Côté dis­tri­b­u­tion, Patrick Haude­coeur, dans son reg­istre habituel de comique gauche et mal­adroit, instau­re encore une fois une rela­tion priv­ilégiée avec le pub­lic. On remar­quera aus­si la for­mi­da­ble Isabelle Tanakil, en baronne nymphomane et sino­logue, aux côtés d’une troupe qui sem­ble s’en don­ner à coeur joie.

Alors, bien sûr, on pour­ra tou­jours trou­ver à redire : l’ensem­ble n’est pas tou­jours par­fait vocale­ment, l’hu­mour potache pour­ra en lass­er plus d’un. Mais salu­ons tout de même ces inter­prètes qui chantent sans micro, accom­pa­g­nés de vrais musi­ciens (un luxe rare) et n’ou­blions pas que le mot d’or­dre, chan­té par la troupe et le pub­lic à la fin du spec­ta­cle, est « Amusez-vous ! ». L’oc­ca­sion est bien trop rare de nos jours pour ne pas en profiter.