Insouciance, légèreté et joie de vivre sont au programme des spectacles parisiens. La fête populaire s’invite à la table du tout Paris, qui s’enivre de gaieté de vitalité sur les grands airs d’opérette. Huit jeunes femmes, dans un quadrille improvisé, détournent leur condition de blanchisseuses en exhibant leurs jupons repassés et affriolants. Une nouvelle danse est née et se répand comme une traînée de poudre : Le Cancan !
Sur des rythmes endiablés, flirtant avec l’équilibre , la souplesse et le sens de l’acrobatie, 18 danseuses et danseurs revêtent à nouveau le costume affriolant d’antan, dépoussiéré et revisité, pour faire perdre la tête au tout Paris contemporain et universel.
Aux côtés des Orchestres classiques ou traditionnelles, le public découvrira des partitions modernisées et transcendées par Raphaël Sanchez.
Cinq chanteurs lyriques repousseront les limites des partitions originales : Cancan House Music sur la musique d’Orphée aux Enfers, Cancan Bollywood sur la musique de la Belle Hélène, ou Cancan Samba sur des extraits de la Vie Parisienne.
Notre avis :
Le French Cancan c’est un peu comme un cocktail : dans un subtil mélange, on y retrouve l’insouciance parisienne, le charme, la fête et un petit goût de champagne. Le spectacle de Jacques Raveleau Duparc sur la scène du mythique Palace, a parfaitement réussi la recette. En y ajoutant des épices indiennes, quelques pétales de salsa et une goutte d’élixir d’amour. Le résultat pourrait surprendre. C’est le cas, mais il est délicieux.
Résolument atypique, French Cancan tient surtout de la revue plus que du théâtre musical. Il mêle à la fois opérette, récital, et grands tableaux dansés, originaux et décalés.
Réunie dans un cabaret sans décor, sans époque et sans attache, la vingtaine d’artistes fait voyager en chants et en ballets la plus célèbre danse de Paris à travers le monde et les siècles. S’échappant de leur maison close où la cuisse est légère, les filles faciles et l’amour sans lendemain, la troupe décline le French Cancan en version indienne, espagnole, ou argentine. Jacques Raveleau Duparc innove, revisite et bouscule. C’est contemporain, sexy et insolent. Dans de superbes chorégraphies rythmées et sensuelles, naissent ainsi Cancan Samba, Cancan Bollywood et même un insolite Cancan techno sur une orchestration modernisée d’Orphée aux Enfers.
Car Offenbach, inévitable père de la vie Parisienne, reste indissociable de cette époque frivole de la fête, de l’ivresse et des jambes en l’air. Il est présent tout au long de ce voyage avec quelques inévitables reprises de La Belle Hélène, de La Grande Duchesse de Gerolstein ou des Contes d’Hoffmann. On retrouve alors avec plaisir les valeurs sures de l’opérette, la soprano Claudia Mauro et le baryton Régis Mengus.
Mais que serait le French Cancan sans Paris, la ville du romantisme, des baisers volés et des promesses d’amour éternel ? « Les escaliers de la butte Montmartre », « Mon amant de Saint Jean », « Avec les anges », viennent le rappeler et quelques jolis duos apportent une touche de douceur au spectacle. Parce qu’il y a toujours de la tendresse derrière le jupon qui s’affole, du sentiment derrière les bulles de champagne. Paris sera toujours Paris.
La belle nuit, la nuit d’amour s’achève. Puisque tout nous ramène à Montmartre, le spectacle se termine en apothéose sur LE French Cancan. Ses cabrioles, ses frous-frous, ses acrobaties, son rythme endiablé. C’est pétillant, entrainant, excitant… Le cocktail a décidément bon goût. Garçon, un autre !