Dans ce Feydeau jubilatoire actuellement à l’affiche du Théâtre du Palais Royal, Franck Vincent, Christine Bonnard et Adrien Biry-Vicente incarnent une fratrie venue de province pour chercher l’amour à Paris. Désopilants et touchants à la fois, ils sont si séduisants qu’on a du mal à croire qu’ils n’ont pas encore trouvé l’amour !
Qu’est-ce qui vous touche dans votre personnage ?
Franck Vincent : J’aime que les personnages que j’interprète soient pétris d’humanité, et c’est encore le cas avec Eugène Gévaudan. Il est généreux, naïf, sincère et simple. Il aime énormément son frère et sa soeur, et tente (maladroitement parfois) de tout mettre en oeuvre pour les rendre heureux.
Adrien Biry-Vicente : Alfred est une sorte d’électron libre, un peu à part, qui traverse tous les quiproquos avec pour seule réalité dramatique : un mal de crâne qui ne passe pas. C’est très amusant de le faire évoluer en marge de l’histoire tout en jouant réellement avec les autres personnages.
Christine Bonnard : Venue à Paris pour « trouver » l’amour sans trop d’espoir et beaucoup d’inquiétude, Laure vit un véritable coup de foudre pour son « promis ». Elle retrouve la naïveté de ses quinze ans et je trouve que cette simplicité là a beaucoup de charme et de poésie. Elle se fait rare d’ailleurs aujourd’hui et est trop souvent considérée à mon goût comme un défaut. Je prends beaucoup de plaisir à retrouver Laure tous les soirs .
Qu’est-ce qui est le plus jubilatoire pour un comédien quand on joue dans ce type de spectacle ?
CB : Le plus jubilatoire pour moi dans ce genre de spectacle, c’est la folie ambiante, sur scène et dans la salle! L’énormité des situations et le dosage de jeu qu’elles nécessitent… Et les musiciens en live!!!! Hervé, Jacques, Cathy, Jean-Michel, Stéphane, Jean-Daniel et Denis, nous ont emballé ce cadeau avec leur talent, leur gentillesse et leur générosité et ça aussi c’est jubilatoire.
FV : Feydeau est un auteur jubilatoire par excellence… la précision de la mécanique, le sens de la réplique, la richesse des personnages. Alors quand en plus, les talents conjugués d’Hervé Devolder et Jacques Mougenot s’invitent à la fête… difficile de trouver plus jubilatoire.
ABV : Quand nous répétions, certaines scènes me paraissaient drôles, mais pas forcément hilarantes. Depuis la première au Théâtre du Palais Royal, tout a changé pour une raison très simple, nous avons accueilli le personnage qu’il nous manquait : le public. Je m’aperçois qu’un Feydeau prend tout son sens avec les réactions du public, et c’est ainsi que le relief et le pouvoir comique peut opérer. Ce qui est jubilatoire c’est de pouvoir jouer avec ce nouveau partenaire et de surfer sur des réactions chaque soir différentes.
Quel est votre moment préféré du spectacle ?
FV : Il y en a plusieurs. bien sur notre « Gué Ô Gué » d’arrivée, qui me renvoie à mon enfance, quand pendant mes vacances en Corrèze, je dansais dans un groupe folklorique, le début de l’acte 3, avec cette chanson « Enfermés » qui prend le contrepied de Feydeau pour mieux le servir, et surtout, la chanson de ma soeur Laure « Mon coeur le sait », où je découvre (Eugène Gévaudan) que ma soeur adorée est amoureuse.
CB : Mon moment préféré… bon bien sûr il n’y en a pas qu’un, mais s’il s’agit d’un moment vécu par Laure, je dirais cette chanson où le public prend conscience du drame qu’elle s’apprête à vivre. Un moment de vérité qui donne un autre regard sur le personnage. Mais s’il s’agit d’un moment lambda, sans hésiter ce sont les quelques répliques d’Alfred et Eugène promenant leur plateau et faisant le service sans s’en rendre compte : l’absurdité de la situation, le texte, mes camarades… ces quelques secondes me ravissent. Il y en a d’autres bien sûr surtout que cette joyeuse troupe ne manque pas d’humour !
ABV : Il y a moult moments que j’aime dans le spectacle et c’est un réel plaisir de jouer avec chacun de mes partenaires. Nonobstant, je ne peux pas mettre de côté ce que je préfère par dessus tout… le trio que nous formons avec Christine (ma grande sœur) et Franck (mon grand frère). C’est un plaisir partagé par Alfred qui se sent porté et protégé dans cette fratrie, et Adrien heureux et fier d’être entouré de ces deux comédiens.
Christine Bonnard, vous avez été nommée aux Molières cette année en tant que meilleur second rôle féminin dans La chanson de l’éléphant. Qu’avez ressenti en apprenant la nouvelle ?
CB : En premier je crois avoir répondu par texto un « bah nan!?!?!? », très vite suivi d’un « j’ai la chair de poule » !