Livret : Dean Pitchford & Walter Bobbie
Lyrics : Dean Pitchford & Kenny Loggins
Musique : Tom Snow
Mise en Scène : Raphaël Kaney-Duverger et Guillaume Ségouin
Traduction & Adaptation française : Nicolas Laugero-Lasserre et Jacques Collard
Avec : Arno Diem, Alexis Loizon, Fabrice De La Villehervé, Lisbet Guldbaek, Tatiana Matre, Gwenaëlle Deram, Eric Nicolas, Caryn Trinca, Nicolas Turconi, Cerise Calixte, Lina Soltz, Christian Schummerdans, Stéphanie Gineau, Adrien Ouaki, Yann Hervé.
Depuis l’accident de voiture qui a emporté son fils, le Révérend Shaw Moore s’est donné pour mission de préserver la jeunesse de toute forme de perversion. La danse et la musique « qui mènent au mal » y sont totalement interdites. Vivant à Chicago, Ethel McCormack et son fils Ren sont contraints de quitter la grande ville pour s’installer à Beaumont. C’est donc dans ce contexte difficile que Ren, jeune danseur, débarque dans cette petite bourgade aux moeurs strictes. Essayant d’abord d’ignorer la loi, il va finalement décider de la combattre et prouver au Révérend que la danse et la musique ne mènent pas nécessairement à la dépravation. C’est ainsi que Ren attirera aussi l’attention de la belle Ariel, la fille du Révérend dont il est tombé amoureux…
——– Notre avis :
Ce Footloose français déçoit dans son exécution aussi bien artistique que technique. En particulier, la troupe peine à trouver un rythme de jeu naturel, ce qui fige les personnages dans des caricatures et annihile toute émotion. C’est un comble pour un spectacle dont les ressorts sont la confusion des sentiments chez les adultes et la montée de la révolte des adolescents. Il faut dire que les artistes ne sont pas aidés par une adaptation sans esprit, des chorégraphies plus mécaniques qu’expressives et une mise en scène sans finesse, dont le summum est certainement l’apparition fantomatique d’un figurant déguisé en casseur des banlieues à chaque évocation du fils décédé. Concernant la réalisation technique, passent encore les pans lumineux du décor où défilent des animations dignes des débuts de l’industrie du jeu vidéo, mais la sonorisation doit être améliorée : on entend plusieurs fois chuchoter les artistes en coulisse, un solo poignant démarre sans amplification et une embrassade cruciale engendre un choc sonore et risible entre 2 micros. Heureusement, Arno Diem et Nicolas Turconi sauvent le spectacle du naufrage complet. Le premier, avec sa gueule d’ange et sa voix au dessus du lot, assume son statut de star et fait preuve d’un réel charisme vis-à-vis du public qui l’ovationne de bon coeur. On lui pardonne volontiers de ne pas être tout à fait crédible comme rebelle. Le second incarne parfaitement son rôle de brave confident, bêta et attachant, et mène son solo vocal avec brio. Au final donc, on ne conseillera Footloose qu’à un public jeune (celui dans la salle a l’air emballé)… et surtout indulgent !