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Festival Alternative Lyrique — L’autre festival

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Alternative Lyrique ©DR
Alter­na­tive Lyrique ©DR
L’ARCAL pro­pose des « opéras de cham­bre » et va jusqu’à présen­ter Le pau­vre matelot (musique de Mil­haud et livret de Cocteau) dans des cafés, avec un piano pour seul accom­pa­g­ne­ment de ses cinq interprètes…
L’Ensem­ble Jus­tini­ana, basé en Franche-Comté, va à la ren­con­tre des jeunes spec­ta­teurs et leur offre un Choc, Lyrique de choco­lat où musique et paroles s’ac­com­pa­g­nent de machines-sculp­tures et du tal­ent culi­naire d’un vrai maître-chocolatier !
Le point com­mun de ces deux troupes ? Elles sont toutes les deux recon­nues depuis peu comme « com­pag­nies nationales de théâtre lyrique et musi­cal ». Comme d’autres struc­tures sim­i­laires un peu partout en France, elles sont nées du besoin des artistes de touch­er le pub­lic qui ne met jamais les pieds à l’opéra, un peu effrayé par ses fastes. Sans compter que trop sou­vent, les tem­ples du théâtre musi­cal eux-mêmes rechig­nent à renou­vel­er leur réper­toire. « Com­bi­en de repris­es pour une seule créa­tion ? », demande Car­o­line Son­ri­er, direc­trice de Ile de France Opéra et Bal­let, qui favorise la dif­fu­sion de la danse et de l’opéra sur l’ensem­ble du ter­ri­toire national?

C’est ain­si que sont nées des struc­tures légères, sou­vent con­sti­tuées ponctuelle­ment autour d’un pro­jet com­mun (seule­ment une dizaine ont une activ­ité régulière), prô­nant l’ex­péri­men­ta­tion musi­cale. « C’est l’au­dace qui les car­ac­térise ». Elles mêlent par­fois jeunes tal­ents pro­fes­sion­nels et ama­teurs pas­sion­nés. Ces troupes amor­cent aus­si un mou­ve­ment de rééquili­brage du lyrique vers la province, après les années de décen­tral­i­sa­tion du théâtre et de la danse contemporaine.

Un espace d’échanges pour des expéri­ences contrastées
Ailleurs en Europe, la sit­u­a­tion peut vari­er grande­ment d’un pays à l’autre. Si en France, « la survie de ces troupes sem­ble tou­jours un peu aléa­toire — elles sont une dizaine seule­ment à avoir une activ­ité régulière -, on en compte près d’une cen­taine en Angleterre, le seul pays où elles soient vrai­ment bien struc­turées », pré­cise Car­o­line Son­ri­er. L’idée de la créa­tion d’un fes­ti­val con­sacré au partage de ces expéri­ences dif­férentes entre jeunes com­pag­nies lyriques est ain­si née il y a deux ans au sein de l’as­so­ci­a­tion Alter­na­tive Lyrique.
Ile de France Opéra et Bal­let, déjà à l’o­rig­ine du fes­ti­val « Iles de Dans­es » et de la sai­son « Opéra en Ile de France », a pris le relais et pro­pose donc une pre­mière édi­tion cen­trée autour de nom­breuses man­i­fes­ta­tions, toutes regroupées sur le site de la Vil­lette (sauf la représen­ta­tion du Jardin des délices).
Il y aura des tables ron­des pro­fes­sion­nelles organ­isées sous l’égide de l’ON­DA et du CDMC [NDLR : ONDA = Office Nationale de Dif­fu­sion Artis­tique, CDMC = Cen­tre de Doc­u­men­ta­tion de la Musique Con­tem­po­raine autour de la dif­fu­sion des com­pag­nies lyriques et de la pro­duc­tion d’oeu­vres nou­velles]. Quant aux nom­breuses com­pag­nies iden­ti­fiées dans la pré­pa­ra­tion de cette bien­nale mais dont les travaux ne seront pas présen­tés lors de cette pre­mière édi­tion, elles pour­ront par­ticiper à un forum. Un espace de ren­con­tre et de présen­ta­tion de pro­jets sera mis à leur disposition.

Mais pour le pub­lic, le choc (« lyrique de choco­lat » ou pas !), ce sera sans con­teste la pos­si­bil­ité d’as­sis­ter à l’un ou plusieurs des neuf spec­ta­cles présen­tés par des troupes représen­tant six pays : Alle­magne, Bel­gique, Grande-Bre­tagne, Ital­ie, Norvège et France. Leur ren­con­tre per­me­t­tra de tiss­er des liens et de créer des échanges. Les oeu­vres présen­tées sont majori­taire­ment con­tem­po­raines ou revis­i­tent com­plète­ment le réper­toire, ain­si ces Noces de Figaro ver­sion opéra-comique, chan­tées en ital­ien avec inter­po­la­tion des textes de Beau­mar­chais. « Mal­gré leur diver­sité, elles ont en com­mun leur petit for­mat lyrique, par­ti­c­ulière­ment adap­té quand il s’ag­it d’aller au devant du pub­lic ».

Dans le cadre futur­iste de la Vil­lette où la musique respire au grand air, loin des ors des maisons d’opéras, voilà une occa­sion unique de décou­vrir le foi­son­nement du théâtre musi­cal lyrique de l’avenir !