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Fausse moustache, la comédie musicale (Critique)

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fausse-moustacheAuteur et met­teur en scène : Raphaël Callandreau
Avec Julie Autissier, Bar­bara Bel­let­ti, Thier­ry Bilisko, Karim Cama­ra, Emi­lie Chevril­lon, Emmanuelle N’zuzi, Zacharie Saal et en alter­nance : Cathy Aron­del, Alex­ia Rey

Résumé : Quel est le point com­mun entre un maire de province accroché à son man­dat, un cou­ple d’amoureux à la recherche de faux-papiers, un mariage gay, un adjoint au maire débauché et une oppo­si­tion poli­tique prête à tout pour faire tomber le pou­voir en place ?
Une troupe de huit comé­di­ens-chanteurs nous emmène dans une his­toire abra­cadabrante, un tour­bil­lon de quipro­qu­os, de chas­sé-croisés, de coups de théâtre et de coups de sangs, où dia­logues acérés et chan­sons endi­a­blées sont au rendez-vous.
 » Et la fausse mous­tache, dans tout ça ?  » me direz-vous… hé bien, on ne va pas vous ven­dre la mèche !

Notre avis (Cri­tique parue lors des représen­ta­tions de 2015) : Raphaël Callan­dreau (Naturelle­ment Belle) nous présente son nou­veau spec­ta­cle « Fausse mous­tache, la comédie musi­cale ». Sur scène, huit comé­di­ens-chanteurs (cinq femmes et trois hommes) camp­ent allé­gre­ment les per­son­nages d’une petite ville de province de l’an 2000, aux car­ac­tères très typés et pit­toresques. Nous y retrou­vons un maire, très mar­qué à droite, et son adjoint prêt à toutes les mani­gances, une opposante bien de gauche, un cou­ple mixte et très amoureux, deux sacrées fêtardes et une enquêtrice très mystérieuse.
Sur fond de cam­pagne poli­tique, le spec­ta­cle traite de plusieurs sujets d’actualité. D’une part, la clan­des­tinité d’un jeune migrant qui ne pos­sède pas de papiers en règle (l’amoureux) et d’autre part, le mariage homo­sex­uel dont l’idée parais­sait encore ubuesque il y a quinze ans. C’est autour de ces deux prob­lé­ma­tiques que se con­stru­it ce vaude­ville haut en couleurs : com­ment se mari­er légale­ment quand on n’a pas de papiers ? En en créant de faux bien sûr. Encore faut-il ne pas tomber sur un adjoint véreux prêt à tout pour con­serv­er son poste et s’en met­tre plein les poches. Tel est pris qui croy­ait prendre…
L’écriture du livret est  flu­ide et drôle. Les rebondisse­ments vien­nent sans cesse ali­menter l’in­trigue. Les scènes sont ponc­tuées de chan­sons bien com­posées dont les airs sont entrainants et var­iés. Le ton humoris­tique est don­né dès la chan­son d’ouverture (« Petite ville de province ») et on le retrou­ve tout au long des ensem­bles et solos (« Qu’est-ce que tu ressens vrai­ment pour moi ? », « On l’appelle Jes­si­ca », « Vengeance »…). La mise en scène est bien étudiée, alter­nant des scènes d’ensemble et d’autres plus intimistes. Les décors min­i­mal­istes se déploient pour situer les lieux où se déroule l’action.
Si à cette heure le spec­ta­cle n’en est qu’à ses toutes pre­mières représen­ta­tions (c’est une créa­tion) et qu’il lui faut encore un peu de rodage, il n’en reste pas moins une comédie envolée dont les sit­u­a­tions absur­des s’enchaînent pour notre plus grand plaisir.