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Farinelli-XXIe-Sexe (Critique)

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Farinelli-XXIe-SexeDans le cadre du fes­ti­val La Tour Pas­sagère (Lyon, du 15 juin au 15 juil­let 2015)

Con­tre-ténor : Paulin Bündgen
Théorbe et gui­tare : Éti­enne Galletier
Vio­le de gambe : Nol­wenn Le Guern
Comé­di­enne : Clau­dine Charnay
Écri­t­ure et mise en scène : Pierre-Alain Four
Créa­tion vidéo : Joran Juvin
Trav­es­tisse­ments sonores : Camille Frachet
Lumières : Xavier Davoust
Graphisme : Céline Ollivier-Peyrin

Notre avis (cri­tique pub­liée lors des représen­ta­tions de jan­vi­er 2015 au théâtre des Marronniers) : 

Farinel­li-XXIe-Sexe con­stitue le deux­ième volet du cycle « Cas­trats / Divas / Rock­ers » imag­iné par Pierre-Alain Four. Après Hen­drix-XVI­Ie-Ciel, il abor­de l’u­nivers baroque en évo­quant Farinel­li et un artiste améri­cain des années 1970 — renom­mé Paul Emer­son pour l’oc­ca­sion — qui s’in­spi­ra du cas­trat mythique. La com­pagne de Paul Emer­son, incar­née par Clau­dine Char­nay, rap­pelle le par­cours tumultueux de cet artiste presque oublié aujour­d’hui sur fonds d’im­ages vidéos.

Pierre-Alain Four s’ap­puie à nou­veau sur les musi­ciens Éti­enne Gal­leti­er au théorbe ain­si qu’à la gui­tare et Nol­wenn Le Guern à la vio­le de gambe. Ils sont mar­quants tant par la qual­ité de leur jeu que par leur atti­tude de rock star dans un reg­istre baroque. Ils exploitent plusieurs procédés tech­niques per­me­t­tant de mêler des sons d’in­stru­ments divers pour un résul­tat sur­prenant. Les deux musi­ciens accom­pa­g­nent superbe­ment le con­tre-ténor Paulin Bünd­gen à la voix mag­ique et trou­blante dans le rôle de Paul Emer­son. L’at­mo­sphère musi­cale envoû­tante de Farinel­li-XXIe-Sexe con­tre­bal­ance les aspects som­bres de la vie d’un artiste par­fois torturé.

Paul Emer­son entrete­nait divers­es formes de fas­ci­na­tions autour de son per­son­nage et plus large­ment autour des cas­trats (vrais ou sup­posés), entre ambigüité, fan­tasmes et tal­ent réel. Ce spec­ta­cle lève une par­tie du voile sur ce per­son­nage dont la tra­jec­toire fut hors du com­mun mais brève, un peu à l’im­age du phénomène musi­cal des castrats.