Fame, l’anti Star Ac’
Pour cette première présentation à la presse, Lorenzo Vitali, le producteur italien, a fait le déplacement. Il détient les droits d’exploitation pour Fame. C’est auprès de lui que Suzanne Sarquier a négocié pour que le spectacle puisse se monter en France, adapté en français. Lorenzo, en véritable italien, a la passion chevillée au corps. Et pour le coup, c’est la passion du musical. « J’en ai monté beaucoup en Italie, j’adore ça. Tous les théâtres du pays me connaissent ! Fame tourne depuis cinq ans et marche fort. Et je peux me vanter d’avoir mis le pied à l’étrier à de nombreux jeunes talents italiens. Fame a véritablement été un tremplin pour eux. Un peu comme si l’histoire que raconte ce musical rejoignait la vraie vie ! », explique-t-il.
Amener le spectacle en France lui est apparu comme une évidence au cours d’une promenade sur les Champs Elysées, quand il a vu des jeunes chanter et danser dans la rue, spontanément : « Cet instant était magique et j’ai réalisé que Fame serait un spectacle parfait pour les Français, eux qui sont vraisemblablement capables de se mettre à danser dans la rue ! J’ai donc présenté ce projet à divers théâtres, tous intéressés. C’est avec Danielle Mathieu-Bouillon, du Théâtre Comédia, que les choses ont pu se concrétiser. Nous avons eu un coup de foudre artistique l’un envers l’autre. Elle a parfaitement compris la teneur du spectacle et les valeurs qu’il véhicule et que je revendique : l’amour du travail, la perfection qui s’obtient à la sueur de son front, la confrontation avec les autres, l’enrichissement des différentes cultures lorsqu’elles se rencontrent… Fame, c’est l’anti Star Academy ! En effet, le spectacle nous raconte qu’on ne peut devenir star en quelques mois, mais bien après avoir traversé de nombreuses épreuves et travaillé pendant des années. »
Ned Grujic, le metteur en scène, rejoint l’avis de Lorenzo Vitali : « J’aimerais faire de ce spectacle un « manifeste », même si le mot est fort, sur la vie d’artiste. C’est un peu un anti Star Ac. Je veux montrer que c’est un métier qui s’apprend, et pas seulement en deux mois, montrer l’initiation, le fait de s’assumer, les rêves et les déceptions. Et je veux que le public puisse s’en émouvoir. »
Les artistes à la rencontre de leur personnage
Chez les artistes de la troupe, quelques instants avant le début des répétitions, on sent poindre un mélange d’excitation, d’impatience et les dernières craintes qui peuvent précéder la rencontre avec leurs personnages. Jean-Michel Vaubien, qui interprète Tyrone (inspiré par le danseur Leroy du film originel), se confie : « J’ai très peur mais je suis très confiant car Ned est un metteur en scène avec qui j’ai toujours eu envie de travailler. Au cours des auditions, dès qu’il donnait des indications, les scènes trouvaient le ton juste. C’est un visionnaire. Je suis très fier d’interpréter Tyrone. Le public connaît déjà un personnage de film et de série. Celui-ci est un peu différent. J’espère lui donner toute sa profondeur, le mélange entre son côté rugueux avec une vraie sensibilité. C’est en personnage en souffrance, quasiment illettré, dyslexique. De fait, il possède une véritable violence intérieure. Tyrone est un personnage très intéressant à construire. Et c’est un magnifique danseur. »
On note le même état d’esprit chez Léovanie Raud, qui jouera Serena : « La partition est difficile, j’ai l’appréhension de ne pas être à la hauteur, mais il faut que je me conditionne : si l’équipe a eu confiance en moi, je dois également avoir confiance en moi ! Mais il faut que ça prenne forme pour qu’on puisse se rassurer ! » Tout comme les élèves qu’ils interprètent, les artistes savent d’ores et déjà que l’expérience va être unique, formatrice et difficile.
Julie Victor portera, quant à elle, le rôle de Carmen, « une écorchée vive, indépendante, une forte tête qui mise beaucoup sur l’apparence. Elle est prête à tout pour réussir et devenir une star. Je suis ravie de pouvoir l’interpréter au sein d’une équipe magnifique. Nous nous lançons dans une aventure merveilleuse, qui va nécessiter une hygiène de vie exemplaire, d’autant que nous jouons sept fois par semaine, sans doublure. »
Fame replonge indubitablement les artistes au coeur de sentiments et d’expériences qu’ils ont déjà rencontrés à leurs débuts. Annick Cisaruk, qui incarne la directrice de l’école, se souvient de sa propre formation au Conservatoire Supérieur d’Art Dramatique : « Mon interprétation sera nourrie de ce que j’ai pu y vivre, moi qui étais comme un oiseau apeuré. J’ai beaucoup souffert durant mes trois ans d’études. Certains élèves arrivent déjà armés, d’autres moins. J’ai pu côtoyer des professeurs merveilleux, mais d’autres qui me laissent un souvenir plus amer. Certains ont tendance en effet à entraîner les élèves vers le bas. Ce fut une terre de contrastes. »
Le 4 février, à l’issue de cette présentation à la presse, les artistes allaient enfin commencer les répétitions et partir à la rencontre de leurs personnages respectifs. Le public pourra quant à lui découvrir ce Fame français dès le 28 mars, sur la scène du Comédia. Affaire à suivre…