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Fabien Incardona, sur le chemin du Graal

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F.incardona
© Julien Vachon

Fabi­en Incar­dona, pou­vez-vous vous présen­ter en quelques mots?
J’ai trente ans. Orig­i­naire du sud de la France, du Var plus pré­cisé­ment, cela fait qua­tre ans que je vis à Paris. Chan­tant depuis l’âge de huit ans, j’ai par­ticipé pro­gres­sive­ment à de nom­breux orchestres, fait par­tie de plusieurs com­pag­nies pour des spec­ta­cles de cabaret-music hall et cette pas­sion est dev­enue mon méti­er. A 20 ans, j’ai notam­ment par­ticipé à l’émis­sion « Entrée d’Artistes » de Pas­cal Sevran.

Cette même année, en 2006, vous avez rejoint la troupe de Roméo et Juli­ette
Cela s’est passé de façon com­plète­ment inat­ten­due. J’é­tais chez un ami, fan de comédie musi­cale, ce qui n’é­tait pas du tout mon cas. Ayant vu une annonce pour une comédie musi­cale par­tant à l’é­tranger, il a voulu à tout prix que j’y par­ticipe. Mais je n’y tenais absol­u­ment pas. Il a telle­ment insisté que j’ai fini par l’ac­com­pa­g­n­er et me présen­ter au cast­ing devant Gérard Pres­gur­vic… qui m’a choisi ! Cette sélec­tion a été une vraie sur­prise d’au­tant que je n’avais pas du tout prévu de faire un tel spec­ta­cle à ce moment là ! Au final, il y a eu deux grandes tournées en Asie avant un retour au Palais des Con­grès de Paris. Ce fut très for­ma­teur et cette expéri­ence m’a beau­coup plu, même si elle reste un peu frus­trante : je n’é­tais que dou­blure (NDLR : de Tybalt puis de Mer­cu­tio), c’est néan­moins un excel­lent souvenir.

Quel fut votre par­cours depuis?
A la fin de Roméo et Juli­ette, je suis par­ti en Chine pour un grand spec­ta­cle de cabaret, puis je suis revenu dans le sud. C’est là que j’ai vrai­ment décidé de chang­er de style musi­cal. J’é­tais très lisse, très « var­iété » et j’ai décidé de pren­dre le chemin du rock. Mon apparence a peu à peu changé, je me suis lais­sé pouss­er les cheveux et j’ai inté­gré un groupe de rock. Un change­ment radical.

Pourquoi ce changement?
J’avais tou­jours été à l’aise dans ce que je chan­tais, mais je trou­vais qu’il man­quait quelque chose. Je suis allé au plus pro­fond de moi pour essay­er de rechercher cet essen­tiel: mon iden­tité artis­tique, musi­cale, que j’ai trou­vée dans le rock. Mes influ­ences, ce sont Jim Mor­ri­son, Fred­dy Mer­cury et Queen, The Doors, ou encore John­ny Depp. Petit à petit, je me suis trou­vé, avec mon univers musi­cal, mon son.

Jim Mor­ri­son ou Queen, on est quand même assez loin du spec­ta­cle du Roi Arthur?
Juste­ment, pas telle­ment ! J’in­car­ne ce per­son­nage de Méléa­gant à qui j’ai insuf­flé un vent plutôt rock. Il reste quand même un méchant, un rebelle, un bad-boy. Il suf­fit de voir son look : du noir et du cuir, ce n’est pas si loin de mon univers. Et puis, il y a ces chaus­sures glam rock à la « Kiss » dans le deux­ième acte : treize cen­timètres de talons tout de même (qui m’ont valu une légère entorse après une chute lors des répéti­tions !) Méléa­gant, qui s’oppose à Arthur, je le vois comme un show man à l’e­sprit rebelle, je ne me con­sid­ère donc pas comme hors-sujet, ce qui aurait été davan­tage le cas si j’avais incar­né Lancelot ! Méléa­gant au con­traire me per­met de pou­voir user sur scène de mon côté excentrique.

Com­ment avez-vous rejoint ce spectacle?
Le 15 jan­vi­er 2014, j’ai été con­tac­té pour par­ticiper à The Voice. Si aucun mem­bre du jury ne s’est retourné, il y a eu un élan immense sur Inter­net. Face à cet engoue­ment, j’ai décidé de présen­ter mon pro­jet d’EP sur le site My-Major Com­pa­ny. J’ai récolté la somme dont j’avais besoin et nous avons tra­vail­lé pen­dant un an. M6 m’a alors appelé pour que je vienne chanter dans Ris­ing Star. Ma petite voix intérieure m’y a encour­agé, avec rai­son : ce soir-là, Dove Attia était devant son écran, il m’a remar­qué, m’a con­tac­té, et m’a présen­té Le Roi Arthur. Pour moi, c’é­tait le « Graal » qui arrivait ! Tout mon tra­vail ‑même les échecs- n’avaient pas été vains et m’avaient finale­ment mené à cette grande aventure.

Quelles indi­ca­tions vous a t‑on don­nées pour votre rôle?
J’ai eu la chance d’être choisi sans pass­er de cast­ing. Dove m’a tou­jours dit : « si l’on vous a pris pour ces rôles, c’est qu’ils sont vous, avec toute votre per­son­nal­ité. C’est vous que l’on veut voir ! » J’ai donc puisé dans ce que je suis au fond de moi, dans ma sen­si­bil­ité, dans mon par­cours, dans mes goûts pour men­er à bien cette mis­sion. De son côté, Giu­lano Pep­pari­ni, le met­teur en scène, m’a seule­ment con­seil­lé : « influ­ence toi du Jok­er, de Jack Spar­row dans Pirates des Caraïbes », des per­son­nages que j’adore. Méléa­gant est quelqu’un de très fan­tasque, qui veut tou­jours se met­tre en avant. Avec ma per­son­nal­ité sur scène, j’es­saye de faire au mieux. J’aime d’ailleurs la pro­gres­sion d’interprétation, ce crescen­do qui voit Méléa­gant som­br­er peu à peu dans la folie. C’est très intéres­sant à jouer. Le deux­ième acte est assez éprou­vant et demande une sacrée énergie, notam­ment lorsque je chante « Nos corps à la dérive » avec Camille Lou (Guenièvre). Lors de cette scène, Méléa­gant est au pic de sa folie, juste avant de mourir. Je me donne alors à fond et à chaque fois, je suis en nage. Impos­si­ble pour moi de le faire à moitié, je donne tout!

Que vous inspire cette par­tic­i­pa­tion à un « vaste » spec­ta­cle tel Le Roi Arthur?
Out­re tout ce que j’ai appris, en escrime, en théâtre et en jeu, c’est pour moi un fab­uleux trem­plin et une très belle vit­rine. Je suis très recon­nais­sant à Dove Attia ‑qui m’a décou­vert- et m’of­fre cette oppor­tu­nité de ren­con­tr­er un pub­lic très nom­breux et divers. Évidem­ment, je compte sur tout cela pour que des per­son­nes con­tin­u­ent à croire en moi. Je lis beau­coup de cri­tiques sur mon inter­pré­ta­tion et c’est très agréable mais il est vrai que la plus belle des recon­nais­sances est celle que j’e­spère avoir un jour de la part du pub­lic autour de mes pro­pres chan­sons. Je ne ferme pas la porte à d’éventuels futurs spec­ta­cles musi­caux, mais après ce pre­mier Ep « Change », mon but reste quand même de faire ma pro­pre musique et de lancer ma car­rière solo. Je laisse le temps au temps. Pour l’in­stant je m’in­vestis au temps présent et pour l’avenir, « advi­enne que pourra! »

La Légende du Roi Arthur
Au Palais des Con­grès de Paris jusqu’au 3 jan­vi­er 2016,
puis en tournée dans toute la France jusqu’en juin 2016.
Réser­va­tions: www.lalegendeduroiarthur.com

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