Fabien Ducommun — Le (nouveau) Soldat Rose

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Fabien Ducommun et Nancy Sinatra dans le Soldat Rose© David Hoch
Fabi­en Ducom­mun et Nan­cy Sina­tra dans le Sol­dat Rose© David Hoch

Racon­tez-nous un peu votre parcours…
Je viens de Suisse, de Genève, où j’ai arrêté mes études d’art pour me con­sacr­er au théâtre. A 20 ans, je suis mon­té à Paris où j’ai pris des cours d’art dra­ma­tique aux Ate­liers de l’Ouest pen­dant cinq ou six ans. Je pra­ti­quais le chant en par­al­lèle par plaisir et pour par­faire ma for­ma­tion, notam­ment au niveau de la res­pi­ra­tion. C’est à ce moment-là que j’ai com­mencé à courir les cast­ings et par­ticiper à quelques tour­nages de téléfilms.

Com­ment avez-vous enten­du par­ler du pro­jet Le Sol­dat Rose ?
Mon meilleur ami tra­vail­lait chez Thier­ry Suc Pro­duc­tions et m’avait mis au courant du pro­jet. N’allez pas croire que cela a été facile pour moi. Il a fal­lu que j’in­siste plusieurs fois, très lour­de­ment, auprès de plusieurs per­son­nes, pour pou­voir pass­er le cast­ing. La pro­duc­tion avait reçu telle­ment de dossiers qu’elle était réti­cente à en étudi­er un de plus. Quand ils ont accep­té de me recevoir, ma fiche a été per­due. Et j’ai dû rap­pel­er une nou­velle fois !

Juste­ment, racon­tez-nous com­ment s’est passé ce fameux cast­ing si dif­fi­cile à décrocher ?
Je l’ai vécu entre rêve et stress. J’avais la sen­sa­tion d’être au bon endroit au bon moment, avec les bonnes per­son­nes. Quand je suis entré, j’ai immé­di­ate­ment ressen­ti, aux regards de Louis Ché­did, Pierre-Dominique Bur­gaud, Corinne et Gilles Benizio, qu’il se pas­sait quelque chose. J’ai chan­té Et pour­tant de Vanes­sa Par­adis, et comme je n’é­tais pas très assuré, ils m’ont tous encour­agé. Je sen­tais qu’ils étaient très sat­is­faits dès la fin de la pre­mière chan­son. J’ai enton­né la sec­onde — La Javanaise — et là, je me suis lâché. A la fin de la chan­son, il y avait telle­ment d’é­mo­tions qu’on pleu­rait tous ! Je suis sor­ti con­tent de moi mais comme je suis le spé­cial­iste des cast­ings réus­sis qui ne don­nent pas suite, l’at­tente a été dure à gér­er. J’ai été rap­pelé pour le sec­ond tour et je suis arrivé avec 39°C de fièvre, pas de voix. Une vraie cat­a­stro­phe… Louis Ché­did a été adorable en me con­seil­lant d’aller me repos­er avant notre troisième ren­dez-vous. Cette fois-là, j’é­tais en forme ! J’ai reçu un coup de fil deux heures après ce troisième cast­ing me deman­dant de revenir… Je suis arrivé, me pré­parant encore à chanter ou pré­par­er un texte, quand j’ai appris que c’é­tait bon et que j’avais le rôle. Je suis resté muet ; je ne m’y attendais pas du tout ! Après sept ans de galère, c’é­tait un tel soulage­ment. Je n’ar­rivais pas à exprimer ma joie !

Math­ieu Ché­did inter­pré­tait le rôle dans la pre­mière ver­sion du con­te. Com­ment avez-vous tra­vail­lé pour vous démar­quer de son interprétation ?
Ce ne fut pas sim­ple car Math­ieu Ché­did est l’un de mes artistes français préférés ! Je voulais à la fois me dis­tinguer et à la fois ne pas le trahir. J’ai beau­coup chan­té les chan­sons pour me les appro­prier et ne plus enten­dre la voix de Math­ieu. De plus, le spec­ta­cle a com­plète­ment été réécrit : cela m’a aidé à con­stru­ire le per­son­nage. Nous avons fait des recherch­es sur nos per­son­nages durant les répéti­tions. J’ai essayé de pro­pos­er quelque chose dont je me sen­tais proche. Les chan­sons étant très belles, c’est venu naturellement.

Com­ment votre per­son­nage évolue-t-il par rap­port au conte ?
Le Sol­dat Rose est avant tout mélan­col­ique, poé­tique, qui con­traste avec les autres per­son­nages assez drôles. Mais il a un aspect ambigu. D’un côté, c’est un mil­i­taire capa­ble de diriger une opéra­tion et, de l’autre, il a une sen­si­bil­ité à fleur de peau. On le voit pass­er par plusieurs états et sen­ti­ments au cours du spec­ta­cle. Il ne reste pas uniforme.

Com­ment s’est passé le tra­vail avec Corinne et Gilles Benizio dont c’est la pre­mière mise en scène ?
On ne dirait pas du tout que c’est la pre­mière fois ! Ils sont for­mi­da­bles, d’une grande douceur, d’une grande écoute. Ils nous ras­surent, nous entourent… Ils ont beau­coup d’imag­i­na­tion et con­tribuent à dévelop­per celle des artistes ! Nous avons la lib­erté de pro­pos­er des choses, de créer, d’aller dans le détail. Ils nous poussent à explor­er le plus loin pos­si­ble la voie qu’on a choisie. Ils ont une vision très forte du spec­ta­cle ; ils savent par­faite­ment ce qu’ils veu­lent et cela a un côté très ras­sur­ant. Ils sont très com­plé­men­taires ; ils réagis­sent sou­vent aux mêmes choses au même moment !

A quelques jours de la pre­mière, dans quel état d’e­sprit êtes-vous ?
Le sen­ti­ment qui pré­domine au sein de la troupe, c’est l’im­pa­tience ! Nous avons tous hâte de voir les enfants, d’en­ten­dre le rire des adultes… Bien sûr, le trac est là, mais on est tous très con­fi­ants sur le spec­ta­cle qu’on porte. Nous tra­vail­lons en réelle har­monie et parta­geons le même plaisir de jouer ensem­ble. Nous sommes déjà une équipe très soudée et il est très prob­a­ble que toute cette énergie pos­i­tive va se sen­tir sur scène.