Que pouvez-vous nous dire de votre personnage ?
Mon rôle est celui de Scipion sauveur, dit « Pape de la Trinité ». Avec Marie, le personnage joué par Mathilde Ollivier, c’est l’autre rôle fictif du spectacle. Scipion est un jeune parrain de la mafia locale. Ennemi de Léon Volterra (véritable roi des années folles, incarné par Patrice Maktav), il va se présenter à lui comme un investisseur prêt à l’aider à financer la nouvelle revue du Casino de Paris. En réalité, il est surtout là pour lui extorquer les lieux et en faire un grand complexe de parkings ! Pour arriver à ses fins, il va s’y prendre de diverses manières : il promet de lui donner de l’argent, puis il va le faire jouer dans un de ses tripots, le pousser à perdre, lui faire signer une reconnaissance de dettes… et vous verrez la suite !
Vous êtes le méchant de l’histoire ?
Le personnage est plus complexe que cela. Les auteurs ont volontairement souhaité que l’on ne tombe pas dans la caricature d’un homme uniquement méchant et sombre. Scipion est surtout quelqu’un de très ambitieux, qui a envie de dévorer la vie par tous les moyens, même les plus douteux. Ce n’est pas forcément une brute ! Libre dans mon interprétation, je me suis tout de même beaucoup documenté sur les mafieux locaux de l’époque, qui étaient, pour beaucoup, corses. Parmi eux, deux sont célèbres. Ce sont ceux qui ont inspiré Delon et Belmondo dans Borsalino : Paul Carbone et François Spirito. Ces figures incontournables du grand banditisme des années 20 ont sévi à Marseille, avant de monter à Paris. Ils sont notamment à l’origine de la « French Connection ». Je me suis renseigné sur leur look, leurs attitudes, mais aussi leur manière de fonctionner. Ces parrains louvoyaient un peu avec les politiques — je ne suis pas certain que cela ait beaucoup changé — avec le jeu, avec les prostituées… Tout ce petit monde se côtoyait allègrement.

Connaissiez-vous l’univers de Mistinguett et de ces années Folles ?
J’avais déjà un peu côtoyé cette époque, lorsque j’ai joué Cabaret en 2006–2007 [dans le rôle du Emcee]… Cabaret se situe à la fin de cette période, mais elle en aborde quelques aspects tout de même ; c’est une période qui m’est donc très fidèle ! Quant à Mistinguett, elle évoquait pour moi une espèce de légende du Casino de Paris. Lorsque j’ai joué dans cette salle il y a quelques années, plusieurs personnes m’ont dit : tu sais que c’est ici que s’est produit Mistinguett. Il y avait énormément d’admiration dans leur propos ! Donc c’était un peu une icône sans que j’en sache plus. Une icône de la revue, du music-hall du début du siècle, une chanteuse, une comédienne, donc finalement un peu une collègue !
Avec ce spectacle, vous renouez avec le théâtre musical après une pause cinéma ?
J’ai en effet essayé de tourner davantage que je ne l’ai fait ces dernières années, où je me suis beaucoup consacré au théâtre musical. Il y avait eu Chance, Cabaret, Bonnie and Clyde, Hair… J’ai fait une pause théâtre avec Fais-moi une place, d’Anthony Michineau, produit par Arthur Jugnot et David Roussel. Et puis plusieurs tournages de longs ou courts métrages, comme Drama de Sophie Mathisen, Outcast, de Julie Rohart ou Qui aime-je ? de Thibault Arbre. Mais, pour en revenir à Mistinguett, je suis vraiment ravi de ce nouveau spectacle qui comprend une grande part de théâtre. Les auteurs ont parfaitement réussi ce mélange textes/musiques. Il y a à la fois de véritables scènes à jouer et une musique très festive, un savant mélange de jazz et d’électro. Et ce mambo que j’ai le bonheur d’interpréter ! Le tout avec une très belle équipe composée d’artistes qui ont du métier, et qui viennent d’univers très différents. Cela fait un très bon mélange !
Mistinguett- Reine des années folles
A partir du 18 septembre 2014 au Casino de Paris
Mistinguett-lespectacle.fr