Nathalie Joly chante Yvette Guilbert
Chant et conception Nathalie Joly
Piano Jean-Pierre Gesbert
Mise en scène Jacques Verzier
Lumières Arnaud Sauer
Costumes Claire Risterucci
En vérité je vous le dis, il ne faut jamais se décourager ! Yvette Guilbert
Voici le deuxième épisode du destin d’Yvette Guilbert, la Reine du caf’conç. Personnage incroyablement audacieux, pionnière du féminisme, en 1900, elle résilie ses contrats en plein succès pour se tourner vers un répertoire exigeant en cherchant dans les origines de la chanson à parfaire et transmettre son art du parlé chanté. Après notre spectacle « Je ne sais quoi » sur l’amitié et la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert, un dossier providentiel rassemblant un grand nombre de partitions inédites écrites de la main d’Yvette Guilbert, avec ses notes de travail, m’a été transmis. Issues de la tradition populaire, les chansons de sa seconde carrière relèvent à la fois du conte et du fait-divers. Freud appréciait la chanson populaire et ce répertoire plus archéologique moyenâgeux auquel Yvette s’est ensuite intéressée. À New York, dans les années 1910, Yvette Guilbert fonde son école des arts du spectacle, qu’elle veut gratuite pour les jeunes filles démunies. S’interrogeant sur les processus de création, de transmission, la position de l’artiste dans le monde, elle incite à parcourir la Terre pour apprendre la vie : « Sans les artistes, la Nation se meurt ! » écrit–elle.
Entre parlé et chanté, elle invente un langage sous le nom de rythme fondu qui deviendra le sprech-gesang et rayonnera dans toute l’Europe d’avant-guerre jusqu’au slam d’aujourd’hui. Ce va-et-vient perpétuel entre l’interprétation et l’écriture exprime au plus près la vérité à laquelle Yvette Guilbert s’est attachée pour porter la parole des femmes.
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Lire notre critique de Je ne sais quoi