
Edouard Thiébaut, l’an passé, on vous a vu dans Spamalot. Comment aviez-vous intégré la troupe ?
J’ai passé une audition par l’intermédiaire de Mathieu Gonnet [NDLR : directeur musical]. Ce fut le casting le plus long du monde ! Pef avait une idée précise des gens qu’il cherchait à mettre sur scène. Le résultat a donné un casting très original composé de comédiens qui se sont formés par la suite au chant et des artistes de comédie musicale…
Racontez-nous un peu cette aventure chevaleresque…
Ce fut un travail harassant car Pef voulait un résultat proche du parfait. Il s’est montré extrêmement exigeant. Le spectacle devait être drôle, même pendant les moments dansés ou chantés. Au final, ça reste une sublime expérience. Le genre de spectacle qui fait progresser. Côté coulisses, on devait avoir quatre ans d’âge mental à nous tous… C’était un concours permanent de blagues nulles mais drôles.
On vous a également vu dans Joe Dassin. Que retirez-vous de cette expérience ?
J’ai eu un vrai coup de cœur artistique pour Raphaël Sanchez et Cécilia Cara. C’est une fille à part avec une grande humanité, que je trouve très douée. Le travail vocal a également été très intéressant. J’ai également expérimenté un public très particulier, très fan… une première pour moi.
Aujourd’hui, vous jouez le rôle de Corny Collins dans Hairspray. Comment voyez-vous votre personnage ?
Mon Corny est dans une énergie un peu graphique, c’est un crooner qui a la pêche ! Il est investi dans la lutte contre la ségrégation dès le départ. D’ailleurs, mon rapport avec Velma est plus corsé que dans les autres versions déjà jouées. Dans ma vision, son énergie va bien au-delà de l’entertainment. Il a conscience d’être à une période clé de l’histoire et soutient Tracy d’entrée de jeu. Ned Grujic a un peu tempéré ma proposition très dynamique et y a apporté un peu d’humanisme… Chacun a apporté sa brique.
Vous êtes-vous inspiré du film ?
J’avais vu le spectacle sur scène à Broadway il y a longtemps. J’ai effectivement regardé la version 2007 de Hairspray, mais pas trop, car je n’étais pas tout à fait en phase avec la vision du personnage dans le film.
Comment vous êtes-vous préparé ?
J’ai travaillé vocalement avec Jérémy Reynols, le directeur vocal. J’ai fait du sport tous les matins, car ce spectacle est un gros enjeu physique. Quand les répétitions ont commencé, j’étais encore sur Joe Dassin. C’était effectivement très sportif à gérer !
Qu’est-ce que vous retirez de cette expérience ?
Je suis très heureux car j’avais très envie de jouer ce rôle depuis longtemps. Corny Collins est très proche de moi, dans l’énergie vocale et physique. Ce que j’aime, c’est que ce spectacle délivre un vrai message sous des allures rose bonbon. Dénoncer ainsi toutes les formes d’intolérance est la chose qui m’apporte le plus dans ce show. Je le ressens d’ailleurs dans la salle, notamment chez le jeune public.
Quels sont vos projets après Hairspray ?
Je suis en train d’achever l’écriture d’un one-man show joué, chanté et dansé dont la présentation est prévue à la rentrée. Moi qui ai toujours joué des personnages très droits, bien élevés, je rêvais de casser cette image. Alors on m’y verra faire beaucoup l’andouille…
Mais quels sont les rôles dont vous rêvez alors ?
Mon rêve est de jouer Bert dans Mary Poppins ou Léo Bloom dans Les producteurs. A bon entendeur, salut !
Retrouvez notre critique du spectacle, la galerie photos, notre interview de Marc Shaiman, Franck Vincent et Lola Cès.