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Du shtetl à New York

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Représen­ta­tions sup­plé­men­taires les 3 et 4 novem­bre à 20 h 30.

Avec Isabelle Georges et Le Sir­ba octet
Arrange­ments de Yann Olli­vo et Cyril Lehn.

Les vagues d’im­mi­gra­tion vers le Nou­veau Monde n’ont pas cessé. Dès la fin du XIXe siè­cle, les per­sé­cu­tions con­tre les Juifs d’Eu­rope Cen­trale les ont poussés à quit­ter leurs vil­lages, les « shtetl » en yid­dish, et à tra­vers­er l’At­lan­tique. Les musi­ciens du Sir­ba Octet ont imag­iné un pro­gramme avec la chanteuse Isabelle Georges afin de met­tre en évi­dence la fil­i­a­tion des airs tra­di­tion­nels juifs avec les thèmes des comédies américaines.

De « Bessarabye » à « Over the rain­bow », de « Rozhinkes mit Man­dlen » à « My fun­ny Valen­tine », une invi­ta­tion à un feu d’ar­ti­fice musi­cal entre musique tra­di­tion­nelle et comédie musi­cale, servie par des musi­ciens issus des plus pres­tigieuses for­ma­tions français­es, sur des arrange­ments de Yann Olli­vo et Cyril Lehn.

Inspirée du doc­u­men­taire de Fabi­enne Rous­so-Lenoir Du Shtetl à Broad­way, cette ver­sion scénique et musi­cale mélange des airs de musique yid­dish à des extraits de comédie musi­cale améri­caine. Tous ont un dénom­i­na­teur com­mun : ils ont été créés par des artistes juifs. Le spec­ta­cle passe donc de « My Fun­ny Valen­tine » (de Richard Rodgers) à « Bessarabye », de « Sun­rise Sun­set » (de Jer­ry Bock) à « Yid­dishe Mame », le tout avec une musi­cal­ité débor­dante d’é­mo­tion, d’hu­mour et de vir­tu­osité. Car le Sir­ba Octet débor­de lit­térale­ment de créa­tiv­ité quand il s’ag­it de réarranger les mélodies, qu’elles soient tra­di­tion­nelles ou puisées dans les grands stan­dards améri­cains. Le tal­ent de l’orchestre est tel qu’il emporte le pub­lic après seule­ment quelques minutes.

Quant à Isabelle Georges, elle est d’une sim­plic­ité et d’une justesse incon­testa­bles. On regrette d’ailleurs qu’elle ne s’ex­prime pas plus longue­ment pour intro­duire chaque chan­son. Car si l’on ne con­naît effec­tive­ment pas le doc­u­men­taire dont le spec­ta­cle est inspiré, le spec­ta­teur peut vite être désori­en­té. Mais la voix chaleureuse de l’artiste, son regard pétil­lant, son énergie, son inter­pré­ta­tion toute en sub­til­ité, insuf­fle un charme et une couleur toute par­ti­c­ulière à ce spec­ta­cle. La dernière chan­son « Bei Mir Bist Du Scheyn » est un pur bijou où se mêlent l’air tra­di­tion­nel et la moder­nité d’Is­abelle, qui pro­pose un numéro de cla­que­ttes déto­nant. Elle réus­sit même à faire chanter une salle entière en yid­dish : un vrai coup de maître et un moment intense en émo­tion pour tous ceux qui ont été bercés par la douceur de cette langue pen­dant leur enfance, par des proches sou­vent dis­parus aujourd’hui…