Dracula, le roman de Bram Stoker, est sans conteste un de ces mythes intemporels qui ne cessent d’inspirer et se réincarner sous diverses formes. Si beaucoup se souviennent du film de Francis Ford Coppola, le théâtre musical n’est pas en reste. Actuellement, une version écrite par Frank Wildhorn (Jekyll & Hyde) se joue actuellement à Broadway, tandis que Montréal prépare sa version sous l’égide de Bruno Pelletier (Notre Dame de Paris). A Paris, un projet basé sur le sanguinaire comte se prépare sous la houlette de Cécile Rouzay. Auteur et interpète, elle a choisi d’adapter Dracula en utilisant des musiques classiques ainsi que quelques compositions originales, interprétées par huit musiciens.
Actuellement en recherche de financements, l’équipe de Dracula donnera une lecture de 3/4 d’heure le 13 décembre prochain, au Studio Mogador, à destination des professionnels. L’occasion sera donnée de découvrir une distribution composée de noms tout à fait familiers aux habitués du théâtre musical. Dracula est interprété par Stéphane Metro (Jesus-Christ Superstar, 1939-War-1945), Jonathan Harker par Rémi Cotta (Au petit bonheur la chance, Anges et Démons). A leurs côtés, on retrouve Virginie Perrier et Fabian Ballarin (Blanche-Neige), Christine Bonnard, Sarah Tullamore et David Eguren (Parce que je vous aime), Gilles Avisse (Pour Toi, Baby !), Isabelle Turschwell (La guinguette a rouvert ses volets), Christophe Borie (Tintin et le Temple du Soleil), David Krüger (Musical Suspect) et Nicolas Perrier (Bonjour Mr Brel).
Cécile Rouzay, l’auteur, sera également interprète. En attendant cette première confrontation avec le public, elle nous expose son projet qu’elle mûrit depuis plusieurs années.
Comment est né ce projet ?
J’ai sérieusement commencé à écrire ce spectacle en 1998 mais l’idée de ce projet date de 1994 ! Je faisais alors partie d’une compagnie qui ne montait que des spectacles musicaux avec orchestre et je venais de lire le roman Dracula de Bram Stoker… Cela m’a semblé une magnifique histoire à transformer en spectacle musical !
Je voulais en faire un spectacle tout public qui raconte une véritable histoire et transmette un maximum d’émotions.
J’aime aussi que les spectacles aient un fond de réflexion mais je déteste qu’on me l’impose ouvertement. J’ai voulu laisser cette liberté aux spectateurs. Il y a plusieurs lectures possibles du spectacle, à chacun de les voir… ou pas ! Mais cela n’entrave pas la bonne compréhension de l’histoire.
Comment êtes-vous venue à la comédie musicale ?
J’ai été bercée au son des claquettes de Fred Astaire ! La voix de Gene Kelly et les musiques des comédies musicales américaines, dont mon père raffole, ont fait partie de mon « éducation ». Cela m’a toujours paru naturel d’exprimer et d’amplifier les émotions les plus fortes en chantant et en dansant. L’avantage, c’est que la comédie musicale est une sorte de « tout en un ». Elle réunit tout ce que j’aime en un seul spectacle : l’écriture, le théâtre, la danse, le chant, les costumes, les décors, le rêve…
Pourquoi avez-vous choisi des musiques classiques ? Comment se sont faits les choix ?
D’abord parce que je ne sais pas composer… et que ces musiques étaient exemptes de droits d’auteurs ! Plus sérieusement, j’imaginais la musique de ce spectacle comme celle d’un film : alors même qu’aucun mot n’a été dit, on sait si la scène est inquiétante, joyeuse ou triste.
Je voulais également une musique qui permette de situer aussi bien le lieu, l’ambiance que le caractère des personnages. J’avais chez moi un disque des Danses Hongroises de Brahms et certaines danses correspondaient parfaitement à l’ambiance que je cherchais pour les scènes « transylvaniennes »… Ca a commencé comme ça ! J’ai beaucoup écouté de disques et sélectionné principalement des auteurs du 19ème siècle, époque où se passe l’histoire, et principalement d’auteurs de l’Est, plus « couleur locale » .
Parlez-nous des musiques originales.
Il y a deux compositions classiques et un morceau de jazz.
En effet pour la chanson « Viens », interprétée par trois vamps décalées, je voulais une sorte de boogie-woogie que je n’ai pas trouvé parmi les oeuvres des compositeurs classiques du 19ème… Son compositeur, Clément Biehler a écrit une musique à la fois amusante et sensuelle. Les deux autres morceaux ont été écrits par Clément Duthoit qui a parfaitement su rendre avec sensibilité les atmosphères particulières que je désirais.
Vous avez de vrais musiciens sur scène, cet aspect était important pour vous ?
C’était même une condition ! Il suffit d’assister à des spectacles musicaux avec orchestre et on sent tout de suite la différence. Quand la musique commence, on vibre déjà !
Pour la lecture, prévue le lundi 13 décembre au Studio Mogador, nous avons une équipe de 13 chanteurs et 8 excellents musiciens.
Quel est le but de cette lecture ?
Pouvoir monter le spectacle définitif ! Cette présentation d’extraits a pour but de trouver une production, une salle, des financements… enfin tout ce qu’il faut pour permettre de concrétiser sur scène le spectacle entier. Nous invitons un maximum de professionnels qui pourraient être intéressés par ce projet. Nous avons d’ailleurs ouvert un site où l’on peut trouver toutes les informations concernant la distribution, l’équipe de création et également nous contacter par mail pour avoir plus de détails. J’espère que ce projet saura séduire pour être accessible au public un jour prochain !