Accueil A l'affiche Douze hommes en colère

Douze hommes en colère

0

douze-hommes-en-colereMise en Scène : Stephan Meldegg
Adap­ta­tion Théâ­trale : Atti­ca Guedj et Stephan Meldegg
Scéno­gra­phie : Char­lie Mangel
Avec : Michel Leeb, Alain Doutey, Pierre San­ti­ni, Jean-Jacques More­au, Louis-Marie Audu­bert, Jean-Luc Por­raz, François Gamard, Jérôme Le Paul­mi­er, César Méric, Elrik Thomas, André Thorent, Eric Viellard

Douze hommes en colère relate les délibéra­tions d’un jury lors d’un procès pour meurtre. Tout sem­ble acca­bler l’ac­cusé et la qua­si-total­ité des jurés entre dans la salle pour le déclar­er coupable. Et pour­tant… L’un d’eux, le juré n° 8, a un doute, un tout petit doute qui relance les débats jusqu’à la déci­sion finale. Durant de longues heures, les douze hommes vont éprou­ver leurs colères, leurs frus­tra­tions, leur haine mais aus­si, par­fois, leur compassion.

Même si Douze hommes en colère est d’abord une pièce, il est dif­fi­cile, pour ceux qui l’ont vu, d’ou­bli­er le chef d’œu­vre de Sid­ney Lumet qui l’avait trans­posée au ciné­ma. Recon­stituer l’at­mo­sphère écras­ante du huis-clos, le sus­pense, suc­céder à des acteurs tels qu’Hen­ry Fon­da con­sti­tu­aient donc plusieurs défis à relever. Et c’est le cas avec le spec­ta­cle actuelle­ment à l’af­fiche qui est une réus­site à tous les niveaux. Les comé­di­ens investis­sent leurs per­son­nages et font leur « numéro » avec brio, au point que le pub­lic ne peut s’empêcher de réa­gir par une salve d’ap­plaud­isse­ments dès que la jus­tice reprend ses droits. Michel Leeb est un « numéro 8 » tout à fait con­va­in­cant, d’au­tant plus que ses onze acolytes sont remar­quables.  La mise en scène et la scéno­gra­phie sont par­faites et jouent avec intel­li­gence des élé­ments du tri­bunal, de l’am­biance et des mou­ve­ments du groupe d’hommes.

Alors, même si nous ne sommes pas aux Etats-Unis, même si la peine de mort est abolie et même si l’ac­tion se situe au siè­cle dernier, le très beau texte — réadap­té pour l’oc­ca­sion — et les pas­sions qui ani­ment ces douze hommes gar­dent toute leur force, dans une réflex­ion plus générale sur la jus­tice de l’homme par l’homme. Une pièce impor­tante dou­blée d’une jolie leçon d’humanité !