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Douglas Hodge, la grande Zaza

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Douglas Hodge
Dou­glas Hodge

Dou­glas Hodge, en juin dernier, vous avez rem­porté le Tony Award du meilleur comé­di­en dans un musi­cal pour votre inter­pré­ta­tion de Zaza/Albin dans La Cage Aux Folles, que vous jouez actuelle­ment à Broad­way. Qu’avez-vous ressen­ti à l’annonce de votre nom­i­na­tion et à l’appel de votre nom durant la cérémonie ?
La péri­ode qui précède la sai­son des récom­pens­es à New-York est tou­jours très intense – et les gens étaient si con­fi­ants pour moi que j’ai com­mencé à me dire que je ne gag­n­erais pas, et à ne pas espér­er. Quand Cather­ine Zeta-Jones l’a rem­porté [NDLR : Tony Award de la meilleure comé­di­enne pour A Lit­tle Night Music], j’étais con­va­in­cu que la récom­pense reviendrait à quelqu’un de plus célèbre que moi. Je ne savais pas si je devais pré­par­er un dis­cours ou pas, de peur que cela me porte mal­heur ! Au final, c’était comme un rêve.

Vous avez créé le rôle à Lon­dres en 2008, d’abord à la Menier Choco­late Fac­to­ry, puis au Play­house The­atre dans le West End, et désor­mais vous l’interprétez à Broad­way au Lon­gacre The­atre. Est-ce que votre Albin/Zaza est le même depuis ? Est-ce que le fait d’avoir con­nu dif­férents parte­naires a influ­encé votre approche du rôle ?
Chaque « Georges » avec lequel j’ai joué a for­mé et changé mon « Albin », et cela change encore chaque soir. Des aspects très dif­férents d’Albin appa­rais­sent à chaque représen­ta­tion. Par­fois, “elle” sem­ble amère et vicieuse, par­fois com­plète­ment frag­ile, d’autres fois elle se sent plus femme qu’homme, et quelque­fois c’est un homme gay qui ne s’aime pas. J’essaie de ne jamais me répéter, de con­tin­uer à creuser et de me sur­pren­dre chaque soir. Les spec­ta­teurs ont aus­si une grande influ­ence sur ma façon de jouer le rôle.

La Cage Aux Folles est une pièce de théâtre très con­nue en France. La connaissiez-vous ?
Oui, j’ai ren­con­tré la dis­tri­b­u­tion de la pro­duc­tion qui se joue en ce moment à Paris et j’adore le film. Mais je déteste la ver­sion américaine.

Douglas Hodge en Zaza dans La Cage aux Folles (c) Joan Marcus
Dou­glas Hodge en Zaza dans La Cage aux Folles © Joan Marcus

En son temps, la créa­tion de La Cage Aux Folles sur Broad­way fut comme une révo­lu­tion avec un impact énorme.
Aujourd’hui en 2010, quel mes­sage La Cage Aux Folles délivre-t-elle ? Pou­vez-vous nous dire ce que ce mer­veilleux matériel vous évoque ?

Mal­heureuse­ment, il y a encore un long chemin à faire avant de pou­voir être ce que nous sommes. Cepen­dant, je pense qu’au­jour­d’hui cer­tains aspects de la pièce ont plus d’im­pact car nous avons désor­mais une cer­taine dis­tance avec la ter­ri­ble épidémie du SIDA. Avant, ici, les gens asso­ci­aient le SIDA  au style de vie homo­sex­uel. Les pièces qui par­laient d’ho­mo­sex­u­al­ité devaient par­ler du SIDA afin de faire bouger les choses.
Aujour­d’hui, nous pou­vons par­ler directe­ment de la dig­nité, de la famille et du respect, et je trou­ve cela extrême­ment émou­vant. Accepter les gens pour ce qu’ils sont est un mes­sage qui reste uni­versel, puis­sant et infin­i­ment poignant. Je sens aus­si que c’est une mer­veilleuse respon­s­abil­ité de chanter “I Am What I Am” chaque soir et, à chaque fois, je ren­con­tre des gens qui se sont sen­tis encour­agés à pren­dre des déci­sions impor­tantes dans leurs vies grâce à cet hymne. C’est un très grand hon­neur d’exprimer ces sen­ti­ments nobles et c’est égale­ment un rare priv­ilège de jouer dans une pièce qui est aus­si impor­tante. La Cage Aux Folles devrait tou­jours être jouée quelque part dans le monde.

Votre con­trat est désor­mais pro­longé et le nou­veau « cast record­ing » vient de sor­tir (le pre­mier enreg­istrement majeur depuis l’Original Broad­way Cast). Com­ment s’est déroulé l’enregistrement et à quoi peu­vent s’attendre les fans ?
Je vais rester jusqu’en févri­er mais je vais pren­dre des cour­tes vacances avant Noël car c’est dur pour le corps et la voix de jouer ce rôle huit fois par semaine.
Je viens juste d’écouter l’album. Je pense qu’il est représen­tatif du spec­ta­cle. Il a été enreg­istré en deux jours, avec ses petites aspérités – ain­si, c’est un peu comme voir le spec­ta­cle – il racon­te bien l’histoire et, je l’e­spère, il cap­ture un peu de mon inter­pré­ta­tion égale­ment. Je suis un très mau­vais juge pour ça !

Vous avez écrit un musi­cal avec Aschlin Dit­ta. Pou­vez-vous nous en dire plus con­cer­nant ce projet ? 

Ca s’appelle Mean­time. Nous venons juste d’avoir un work­shop choré­graphié par Nicholas Cun­ning­ham. C’est un des pro­jets les plus exci­tants dans lequel je n’ai jamais été impliqué ! C’est une his­toire d’amour sur une péri­ode de cinquante ans et cela par­le du temps, de com­ment on s’en accom­mode et com­ment cela affecte le cœur. J’ai écrit la musique et les paroles, tan­dis que Aschlin Dit­ta a écrit un livret vrai­ment spir­ituel. Il s’ag­it une pièce très ten­dre et j’espère que cela ver­ra le jour l’année prochaine. Nous en sommes très proches désor­mais. On enreg­istr­era peut-être un album pour accélér­er les choses… Alors s’il vous plaît, soyez à l’affût !

Plus d’in­for­ma­tions sur La Cage Aux Folles à Broad­way sur le site offi­ciel.

Revoyez la vidéo de Dou­glas Hodge rece­vant son Tony Award :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=TkyfnzZJm2k[/youtube]

Revoyez Dou­glas Hodge et la troupe de la pro­duc­tion lon­doni­enne inter­préter des extraits du spec­ta­cle au Roy­al Vari­ety Show :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=rtGj7mydVwQ[/youtube]