Dominic, parlez-nous de votre formation ?
J’ai suivi pendant trois ans une formation bilingue en théâtre, en chant ainsi qu’en danse, à l’École Supérieure de Théâtre Musical qui était dirigée par Robert Marien et Gina Beauson. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai poursuivi avec des cours de diction, de narration, et de jeux avec Warren Robinson. Je veux continuer à prendre des cours pour pouvoir toujours poursuivre mon apprentissage dans le métier.
Qu’est-ce que vous aimez dans la comédie musicale ?
Ce que j’aime, c’est le fait de raconter une histoire en employant plusieurs disciplines : nous touchons le coté théâtral, le côté lyrique ainsi que le côté chorégraphique. Mes préférences vont vraiment aux pièces où, à chaque instant, on raconte quelque chose à travers la musique et la danse. D’après moi, ça transmet des émotions encore plus fortes pour le spectateur, autrement dit, ça le « nourrit ».
Quel a été votre premier rôle professionnel ?
Ce fut dans Chicago. J’étais dans l’ensemble de la production et j’étais aussi la deuxième doublure de Billy Flynn mais, malheureusement, je n’ai pas eu la chance de le jouer. Ce fut quand même exceptionnel de participer à ce spectacle. Deux semaines auparavant, je terminais mes études et, peu de temps après, j’étais dans Chicago. Cette production nous a emmené de Montréal à Paris. En plus, j’ai eu le plaisir de travailler avec des gens de Broadway pour qui la précision et, surtout, l’amour de l’art font que tu vas beaucoup plus loin dans ton cheminement. Lorsque tu te dédies à 100%, tu as tellement de plaisir à travailler que tu en oublies même que tu travailles. Nous ne voulions qu’aller au maximum de nos capacités. Ce fut une expérience mémorable.
Jusqu’à tout récemment, vous étiez en tournée avec My Fair Lady ? Comment avez-vous vécu la vie de tournée ?
J’ai adoré, la troupe de My Fair Lady était fantastique. Nous étions comme une famille, il y avait un esprit d’entraide. Tout le monde jouait vraiment pour servir la pièce. Même lorsque le spectacle était terminé, nous allions dans les restaurants et la camaraderie était encore présente. Sans oublier le fait de pouvoir voyager un peu partout au Québec et de présenter cette pièce à des gens qui, peut-être, n’aurait pas eu le temps ou les moyens de voir ce spectacle à Montréal.
Depuis 2003, vous avez enchaîné plusieurs comédies musicales. Laquelle vous a marquée le plus ?
Je dirais, I Love You, You’re Perfect, Now Change, car c’est du théâtre musical comme j’aime : une suite de petites scènes sur les relations dans un couple, des premiers balbutiements de l’amour jusqu’à l’étape des personnes âgées qui continuent à « flirter » dans un salon funéraire. Ce fût un défi car c’était en anglais. Même si j’ai une formation en anglais, je ne joue pas régulièrement dans cette langue mais il y avait aussi le fait de jouer seize personnages différents. J’y ai joué un jeune adolescent de 14 ans aussi bien qu’un vieillard de 75 ans.
Dès le 7 décembre prochain, vous allez jouer Gaston dans la première mondiale francophone de La Belle et la Bête.
Je suis très heureux d’interpréter le rôle de Gaston car j’ai toujours joué des rôles de gentils. Cette fois-ci, c’est un rôle de jeune premier mais, un peu plus méchant, narcissique et imbu de lui-même. Les répétitions ont débuté à la fin août au rythme de trois fois par semaine. En plus, sur scène, il y aura plus de onze musiciens, quarante artistes, bref, tout se déroule très bien.
Comment se prépare-t-on à jouer un rôle comme Gaston ?
La Belle et la Bête a surtout été popularisé par le dessin animé de Disney et tout ça joue sur la « magie ». Pour le rôle sur scène, il faut chercher la vérité dans le personnage en lui même : qu’est-ce que le personnage veut, qui il est, d’où vient-il, quel est son but dans la pièce ? Il faut, aussi, lui apporter une petite touche caricaturale pour lui ajouter cette couleur « cartoon » mais, sans tomber dans l’excès.
Quel est le rôle que vous aimeriez interpréter ?
J’aime beaucoup le théâtre musical dans son côté plus lyrique. Mes cours de chant étaient surtout classiques et je pense que les techniques classiques vont me permettre de faire tout ce que je veux, du coté voix, par la suite. J’aimerais par exemple jouer le rôle de Tony dans West Side Story ou Jean Valjean dans Les Misérables ainsi que le rôle du Phantom dans The Phantom of The Opera. J’ai d’ailleurs le masque et la rose tatouée sur mon omoplate gauche. Ça représente deux choses très importantes pour moi. La rose représente mon coté lyrique, et le masque, mon côté théâtral. Enfin, je ne dirais pas non à une incursion dans le monde de l’opéra mais avec une oeuvre comme Carmen : un opéra avec, encore une fois, un coté très théâtral.