Djamel, quel premier bilan tirez-vous de ces deux premiers mois de représentations ?
L’accueil du public est vraiment extra, la plupart du temps il réagit avec enthousiasme pendant tout le spectacle. C’est le plus beau cadeau qu’on puisse recevoir. Avant le début des représentations, on se posait beaucoup de questions, on se demandait ce qui allait marcher, ce qui allait moins fonctionner. Les premières semaines nous ont permis d’ajuster, de corriger, d’améliorer certaines scènes. Nos metteurs en scène, Olivier Bénézech et Jeanne Deschaux, et Stéphane Laporte, qui a signé l’adaptation française, sont très présents. Le spectacle n’est pas figé, il évolue continuellement, on essaye toujours de faire mieux, c’est un vrai plaisir.
Quel est votre parcours artistique ?
J’ai grandi en Ardèche où j’ai commencé à faire de la comédie musicale au sein d’une association qui montait des spectacles. C’est comme ça que j’ai découvert entre autres Les Misérables et Chorus Line. C’était chouette, ça permettait de mélanger plusieurs disciplines artistiques. J’y ai vraiment pris goût. A vingt ans, j’ai dit à mes parents que je voulais m’inscrire au Cours Florent à Paris. J’ai fait mes trois ans de formation. En parallèle, j’ai pris des cours de chant avec Pierre-Yves Duchesne et de danse chez Michel Durand, ancien du ballet Roland Petit. J’ai vraiment voulu avoir la formation la plus complète possible. J’ai eu la chance de toujours travailler depuis que je suis sorti de l’Ecole Florent. J’ai eu un petit rôle pendant trois mois dans Plus belle la vie sur France 3. J’ai joué au théâtre dans Les Amazones 2 et l’année dernière dans Open Bed, la pièce adaptée par Laurent Ruquier.
Vous avez aussi fait du sport à haut niveau…
Oui, j’ai fait du triathlon et de la natation assez sérieusement pendant dix ans avec des compétitions en France et en Europe. A un moment donné, il a fallu faire un choix. J’ai préféré me consacrer entièrement à l’artistique. Mais je vais toujours nager trois ou quatre fois par semaine pour me maintenir en forme.
Comment êtes-vous arrivé sur Grease ?
J’avais déjà passé plusieurs auditions pour Serge Tapierman, je pense qu’il m’aimait bien mais qu’il me trouvait encore un peu jeune. Il m’a finalement engagé pour Le Livre de la Jungle qu’on a joué au Théâtre de Paris et en tournée. Quand il m’a retenu pour Grease, j’étais très heureux car, pour moi, Grease c’est mythique !
Avez-vous revu le film pendant les répétitions ?
Pas pendant le premier mois de répétitions car je voulais d’abord créer mon personnage sans être trop influencé. Mais je l’ai revu deux semaines avant la première pour capter quelques petits gestes, des petits gimmicks.
Vous interprétez le rôle de Danny que jouait John Travolta dans le film…
C’est un super challenge à relever. Forcément, les gens ont Travolta en tête en venant voir le spectacle. Il faut juste en être conscient sans pour autant se mettre la pression. Evidemment je ne suis pas Travolta ! Mais j’espère que je suis crédible. J’ai créé mon propre Danny à la fois frimeur devant ses copains et sincère, fleur bleue quand il est seul avec Sandy. J’essaye d’avoir à la fois ce côté sensible et frimeur grande gueule. Peut-être que je n’en suis pas très loin dans la vie !
Selon vous, quels sont les points forts du spectacle ?
Le principal point fort c’est avant tout la troupe ! Depuis les répétitions, il s’est passé un truc qui fait qu’on est très soudés, qu’on prend beaucoup de plaisir à être ensemble, et je pense que ça se ressent vraiment dans le spectacle. Il y a une unité, une homogénéité de troupe, chacun colle vraiment bien à son personnage, ce qui fait que le public est touché. L’autre point fort, ce sont les chansons, quasiment toutes des tubes. La musique nous aide forcément ; en plus on est accompagnés par des super musiciens. Il y a beaucoup de moments forts comme la scène de « Greased Lightning » et le final du premier acte « We Go Together ». J’adore aussi le hand-jive et tout le bal.
Y a‑t-il une scène plus délicate à jouer que les autres ?
Les moments délicats, c’est toujours quand on est à la frontière entre le premier et le deuxième degré comme dans la scène du drive-in. Après le départ de Sandy, Danny se retrouve tout seul dans la voiture, il est sincèrement malheureux du départ de Sandy, il n’est pas forcément très à l’aise et, en même temps il a cette espèce d’autodérision en se rendant compte du ridicule de la situation. On peut percevoir ce second degré mais on peut aussi ne pas le percevoir. C’est là la difficulté.
Etes-vous traqueur ?
Non pas trop. J’ai juste la gorge qui se serre et la boule au ventre trois minutes avant le début de la représentation. Mais dès que j’entends les premières notes de l’ouverture, c’est parti, j’ai surtout envie de me donner à fond. J’aime me dépenser sur scène. C’est un spectacle très physique. Je suis aux anges quand je suis en sueur à la fin de la représentation !