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Djamel Mehnane — Danny Cool

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Djamel Mehnane dans Grease ©Bernard Mouillon / MC Productions
Djamel Mehnane dans Grease ©Bernard Mouil­lon / MC Productions

Djamel, quel pre­mier bilan tirez-vous de ces deux pre­miers mois de représentations ?
L’ac­cueil du pub­lic est vrai­ment extra, la plu­part du temps il réag­it avec ent­hou­si­asme pen­dant tout le spec­ta­cle. C’est le plus beau cadeau qu’on puisse recevoir. Avant le début des représen­ta­tions, on se posait beau­coup de ques­tions, on se demandait ce qui allait marcher, ce qui allait moins fonc­tion­ner. Les pre­mières semaines nous ont per­mis d’a­juster, de cor­riger, d’amélior­er cer­taines scènes. Nos met­teurs en scène, Olivi­er Bénézech et Jeanne Deschaux, et Stéphane Laporte, qui a signé l’adap­ta­tion française, sont très présents. Le spec­ta­cle n’est pas figé, il évolue con­tin­uelle­ment, on essaye tou­jours de faire mieux, c’est un vrai plaisir.

Quel est votre par­cours artistique ?
J’ai gran­di en Ardèche où j’ai com­mencé à faire de la comédie musi­cale au sein d’une asso­ci­a­tion qui mon­tait des spec­ta­cles. C’est comme ça que j’ai décou­vert entre autres Les Mis­érables et Cho­rus Line. C’é­tait chou­ette, ça per­me­t­tait de mélanger plusieurs dis­ci­plines artis­tiques. J’y ai vrai­ment pris goût. A vingt ans, j’ai dit à mes par­ents que je voulais m’in­scrire au Cours Flo­rent à Paris. J’ai fait mes trois ans de for­ma­tion. En par­al­lèle, j’ai pris des cours de chant avec Pierre-Yves Duch­esne et de danse chez Michel Durand, ancien du bal­let Roland Petit. J’ai vrai­ment voulu avoir la for­ma­tion la plus com­plète pos­si­ble. J’ai eu la chance de tou­jours tra­vailler depuis que je suis sor­ti de l’Ecole Flo­rent. J’ai eu un petit rôle pen­dant trois mois dans Plus belle la vie sur France 3. J’ai joué au théâtre dans Les Ama­zones 2 et l’an­née dernière dans Open Bed, la pièce adap­tée par Lau­rent Ruquier.

Vous avez aus­si fait du sport à haut niveau…
Oui, j’ai fait du triathlon et de la nata­tion assez sérieuse­ment pen­dant dix ans avec des com­péti­tions en France et en Europe. A un moment don­né, il a fal­lu faire un choix. J’ai préféré me con­sacr­er entière­ment à l’artis­tique. Mais je vais tou­jours nag­er trois ou qua­tre fois par semaine pour me main­tenir en forme.

Com­ment êtes-vous arrivé sur Grease ?
J’avais déjà passé plusieurs audi­tions pour Serge Tapier­man, je pense qu’il m’aimait bien mais qu’il me trou­vait encore un peu jeune. Il m’a finale­ment engagé pour Le Livre de la Jun­gle qu’on a joué au Théâtre de Paris et en tournée. Quand il m’a retenu pour Grease, j’é­tais très heureux car, pour moi, Grease c’est mythique !

Avez-vous revu le film pen­dant les répétitions ?
Pas pen­dant le pre­mier mois de répéti­tions car je voulais d’abord créer mon per­son­nage sans être trop influ­encé. Mais je l’ai revu deux semaines avant la pre­mière pour capter quelques petits gestes, des petits gimmicks.

Vous inter­prétez le rôle de Dan­ny que jouait John Tra­vol­ta dans le film…
C’est un super chal­lenge à relever. For­cé­ment, les gens ont Tra­vol­ta en tête en venant voir le spec­ta­cle. Il faut juste en être con­scient sans pour autant se met­tre la pres­sion. Evidem­ment je ne suis pas Tra­vol­ta ! Mais j’e­spère que je suis crédi­ble. J’ai créé mon pro­pre Dan­ny à la fois frimeur devant ses copains et sincère, fleur bleue quand il est seul avec Sandy. J’es­saye d’avoir à la fois ce côté sen­si­ble et frimeur grande gueule. Peut-être que je n’en suis pas très loin dans la vie !

Selon vous, quels sont les points forts du spectacle ?
Le prin­ci­pal point fort c’est avant tout la troupe ! Depuis les répéti­tions, il s’est passé un truc qui fait qu’on est très soudés, qu’on prend beau­coup de plaisir à être ensem­ble, et je pense que ça se ressent vrai­ment dans le spec­ta­cle. Il y a une unité, une homogénéité de troupe, cha­cun colle vrai­ment bien à son per­son­nage, ce qui fait que le pub­lic est touché. L’autre point fort, ce sont les chan­sons, qua­si­ment toutes des tubes. La musique nous aide for­cé­ment ; en plus on est accom­pa­g­nés par des super musi­ciens. Il y a beau­coup de moments forts comme la scène de « Greased Light­ning » et le final du pre­mier acte « We Go Togeth­er ». J’adore aus­si le hand-jive et tout le bal.

Y a‑t-il une scène plus déli­cate à jouer que les autres ?
Les moments déli­cats, c’est tou­jours quand on est à la fron­tière entre le pre­mier et le deux­ième degré comme dans la scène du dri­ve-in. Après le départ de Sandy, Dan­ny se retrou­ve tout seul dans la voiture, il est sincère­ment mal­heureux du départ de Sandy, il n’est pas for­cé­ment très à l’aise et, en même temps il a cette espèce d’au­todéri­sion en se ren­dant compte du ridicule de la sit­u­a­tion. On peut percevoir ce sec­ond degré mais on peut aus­si ne pas le percevoir. C’est là la difficulté.

Etes-vous traque­ur ?
Non pas trop. J’ai juste la gorge qui se serre et la boule au ven­tre trois min­utes avant le début de la représen­ta­tion. Mais dès que j’en­tends les pre­mières notes de l’ou­ver­ture, c’est par­ti, j’ai surtout envie de me don­ner à fond. J’aime me dépenser sur scène. C’est un spec­ta­cle très physique. Je suis aux anges quand je suis en sueur à la fin de la représentation !