Livret : Alfredo Arias et René de Ceccatty
Mise en scène : Alfredo Arias
Arrangements musicaux : Diego Villa
Avec Sandra Guida, Antonio Interlandi, Marilù Marini, Alejandra Radano
Egalement en tournée :
Colombes ? Théâtre Avant-Seine ? 19 et 20 octobre 2007
Chalons en Champagne — La Comète ? 25 et 26 octobre 2007
Lorient — Grand Théâtre — 24 et 25 janvier 2008
La nouvelle oeuvre d’Alfredo Arias, Divino Amore, fait revivre les « exploits théâtraux » de la troupe d’Origlia Palmi. C’est dans l’Italie des années 1960–1970 que cette troupe tentait maladroitement d’introduire des messages religieux dans ses spectacles. Avec des moyens trop rudimentaires et des ficelles énormes, le kitsch était souvent au rendez-vous, rendant les artistes comiques bien malgré eux.
Trois parties distinctes forment ce spectacle. La première partie, qui présente l’univers de la troupe d’Origlia Palmi, est un peu lente et statique et c’est en découvrant dès la deuxième section la reconstitution de spectacles de cette troupe qu’on plonge véritablement dans un univers loufoque. La version de Salomé qui est représentée est en effet digne des films de séries B, voire de séries Z ! De la gestion calamiteuse des éclairages à la fameuse danse des sept voiles de Salomé qui n’est que suggérée de façon ultra-pudique par cette troupe pieuse, Divino Amore reproduit un univers artistique totalement décalé. Même une apparition divine (une des marques de fabrique de ces spectacles) survient comme un cheveu sur la soupe, tout comme dans la troisième partie. Dans ce dernier acte, après la chanson italienne, le spectacle aborde le monde du disco et de la musique funky. L’héroïne (blanche) de cet acte souhaite en effet devenir noire et n’est plus reconnue par sa propre mère !
Divino Amore a de forts accents d’Italie, tant par son histoire que par le choix de ses comédiens-chanteurs et des chansons retenues. Un peu comme Tim Burton avec Ed Wood, ou Quentin Tarantino et Roberto Rodriguez avec des films « grindhouse » (Boulevard de la Mort et Planète Terreur), Alfredo Arias remet en lumière un « style » artistique plutôt bancal mais dont les faiblesses le rendent en même temps attachant. Il serait dommage de se priver d’assister à cette forme d’hommage, d’autant plus que le spectacle est interprété par des artistes aux prestations vocales remarquables. Dieu que c’est beau !