Quelle est l’histoire de Au Pays des Flamants Roses ?
C’est l’histoire d’une fin de règne, d’une fin d’époque, d’une implosion sociale ! Dans une petite île perdue au milieu du triangle des Bermudes, l’Huhu-Dahu, soumise à une royauté en pleine déliquescence, le Roi Dudley se lève le matin de ses 30 ans et apprend de la bouche de son fidèle et pervers conseillé ecclésiastique que s’il ne trouve pas avant la nuit la femme qui donnera un héritier au royaume, son pouvoir partira dans les main de son jeune frère, le Prince Gene Fizz. Branle bas de combat au Château, on organise sur le champ l’élection de la Reine en convoquant les rares vierges du royaume… Trois candidates vont se présenter, une cuisinière, une fermière et une intrigante aristocrate. Le casting tourne à la déroute et, très vite, complots, relations secrètes et traquenards en tout genre se mettent en place alors que la préparation de la grande Nuit des Flamants Roses (une fête sainte annuelle aux curieux rituels !) bat son plein… Il faut dire que dans cette effervescence générale, de violentes trahisons vieilles de vingt ans semblent remonter à la surface avec le désir plus grand que jamais de crier vengeance !
Comment en définiriez-vous le style musical ?
Il est à l’image du livret : complètement débridé d’un côté et suffisamment tenu et homogène de l’autre pour éviter l’écueil d’une musique fourre-tout et informe qui se déroulerait comme un ruban au kilomètre. Ce sont de véritables chansons qui parsèment ce spectacle… Vincent 2g vient d’ailleurs de la jeune chanson française après toute une série de publications et de concerts. On retrouve dans ce spectacle son style amusé, son inspiration extrêmement sensible et son invention rythmique, toujours surprenante. Ce ne sont jamais en tout cas des chansons « pastiches » et nous avons toujours tenu à faire en sorte que chaque morceau puisse être une chanson que nous pourrions écouter en dehors du spectacle avec le même plaisir, même si la plupart du temps elles sont partie intégrante de l’intrigue… Il y en a beaucoup, une vingtaine, autant à rire qu’à pleurer !
Parlez-nous de votre distribution.
Elle est essentielle ! Un vrai casse tête à vrai dire car les sept personnages d’ Au Pays des Flamants Roses exigent non seulement des voix mais surtout des physiques, des personnalités et une nature de comédiens très ancré. Nous ne voulions surtout pas de distribution uniforme et compassée. Impossible de confier des personnages si forts, si écrits, à des chanteurs dont le jeu ne serait pas aussi profond que leur voix. Bref, il fallait des natures prêts à s’emparer de leur rôle : il y a beaucoup de scènes de comédie, un vrai scénario à suspens qui monte crescendo, des scènes de groupes assez difficile dans un style outré et littéraire assez proche par exemple du théâtre de Gombrowicz. Plus d’un interprète s’y casserait les dents ! Isabelle Tanakil sera la Comtesse Fabiola St Hubert. Beaucoup d’aura, une nature comique très fine doublé d’un sens de la perversité qui devrait faire rougir Glenn Close dans Les Liaisons Dangereuses ! Laurent Ban sera le Roi Dudle. Il sera si loin de son actuel Zorro que nous nous demandons quelle tête vont faire ses fans ! C’est une chose très jouissive et Laurent est, je crois, prêt à tout, ce qui est une qualité rare. Amala Landré sera Mademoiselle Chocotte la fermière, un rôle de gourde plutôt rustre aux antipodes de ce que les habitués de spectacle musicaux ont vu d’elle ses dernières années. Aucune peur non plus de se jeter dans ce rôle. Idem pour Malaurie Duffaud d’une émotion sans fin dans son album de chanson de la Fille d’Octobre et qui se livre dans le personnage de Magda à une composition très drôle de petite souris ingrate et galopante. Franck Jeuffroy tordra, lui, le coup au rôle de jeune premier avec son Prince Gene Fizz, un faux naïf qui laissera sortir très vite la bête sexuelle qui sommeille en lui… et il y a aussi Sophie-Anne Lecesne, issue du théâtre, une comédienne hors pair, inventive jusqu’au bout des ongles et dont l’imparable humour fera du personnage de l’historienne un must de second degré. Enfin il y aura moi, Franck Harscouët, dans le personnage de Monseigneur Odile-Toc. Ce personnage était à l’origine destiné à un comédien plus âgé, la cinquantaine… mais tous les comédiens abordés semblaient avoir un peu peur d’une chose : Odile-Toc un sale vicieux grotesque et ridicule… avec de grosses fesses, des petits talons de bonne femme et une barbichette de 1m50 ! Personne n’a dit oui. Tant pis pour eux ! J’ai sauté sur l’occasion, j’ai toujours eu le goût des compositions totales et je n’ai peur de rien !
A quel stade de production en êtes-vous ?
Le spectacle est achevé, texte, musique, casting… tout est prêt ! Nous attendons sur notre trône le producteur ou le programmateur qui lancera la machine. Il y a une ambition artistique évidente sur les décors et les costumes qui doivent être élaborés. Mais nous sommes très confiants : ce projet recèle quelque chose qui est vraiment de l’ordre de la surprise, de la fête, de l’ébahissement. Nous avons de grandes ambitions pour faire de nos Flamants Roses un spectacle hors norme et populaire à la fois. Même l’affiche est prête ! Elle est à l’image du spectacle : fringante, lumineuse, ludique. Elle ouvre sur un imaginaire sans limite…
Au Pays des Flamants Roses se jouera le mercredi 2 juin à 18 h 00 au Petit St Martin. Entrée gratuite, mais réservation indispensable.