Présentez-nous votre spectacle. Comment définiriez-vous sa forme ?
Ce spectacle à été entièrement conçu à partir des textes et des chansons de Luigi Tenco, chanteur-compositeur-poète italien, véritable icône dans son pays. Tenco est connu en France pour avoir été l’amant de Dalida, celui qui s’est donné la mort à la fin des années 60, alors qu’il avait tout juste 30 ans. On connait un peu moins l’œuvre extraordinairement riche qu’il nous a laissée…
C’est un spectacle qui se trouve à mi-chemin entre le tour de chant et la pièce théâtrale, avec une écriture très chorégraphiée.
Comment avez-vous découvert l’univers de Tenco ? Qu’est-ce qui vous a plu chez lui ?
Je tournais dans le téléfilm produit par France 2 sur la vie de Dalida. La réalisatrice Joyce Bunuel m’a fait écouter chez elle « Mi sono innamorato di te », de ce chanteur Luigi Tenco (interprété par Alessandro Gassmann dans le film). Ce fut un choc ! Sa voix m’a beaucoup touché, son écriture « sournoise » m’a donné envie de savoir plus sur cet artiste qui m’était inconnu.
Lisant sur sa vie, j’ai découvert ses textes, sa mélancolie, son engagement politique, mais également son humour insolent. La rencontre avec le pianiste Mathieu El Fassi a donné le point de depart pour la création de ce spectacle.
En quoi son oeuvre est-elle particulièrement théâtrale ?
Nous avons été interpellés par son suicide. Que se passe t‑il dans la tête d’un jeune homme de 29 ans pour arriver à ce geste impossible, ultime, de se donner la mort?
Interloqué par ce dernier instant, j’ai eu cette image ou le spectacle démarre au moment où il tire sur la gâchette, et finit au moment ou la balle atteint sa tête. Bien sûr c’est une image, nous ne mimons pas sa mort.
Ce laps de temps, ce souffle où toute une vie défile devant nos yeux, a été notre moteur « théâtral » pour ce spectacle. Mais ce n’est pas du tout un travail morbide ! Au contraire, c’est un moment émouvant, ou ce « départ » se fait vers le haut, laissant derrière lui une voix qui résonne encore…
En quelle langue sera joué le spectacle ?
Les textes, qui ont été traduits par René de Ceccatty et par Gabriella Bonavera, sont dits en français. Les chansons sont chantées dans leur version originale, en italien, avec de temps en temps des petites parenthéses en français.
C’est également intéréssant de dire que nous avons complètement reécrit l’univers musical de Tenco. La formation de pianiste classique et l’experience en improvisation de Mathieu, puis mes origines brésiliennes et mon vécu en tant que danseur classique nous ont conduits à des arrangements très personnels, contemporains. C’est notre regard sur le travail qu’a laissé Luigi Tenco.
A quel stade de production en êtes-vous ?
Danielle Gain de DG Conseil est notre productrice et cherche un partenariat afin de pouvoir co-produire ce spectacle dans une salle parisienne. Nous avons également quelques dates en tournée.
Tempo Tenco se jouera le vendredi 12 juin à 21 h à la Péniche Opéra. L’entrée est gratuite mais la réservation est indispensable.