Quel a été votre premier contact avec Je t’aime, tu es parfait : change ! et qu’est-ce qui vous a séduite ?
J’ai découvert ce texte il y a sept ans par l’intermédiaire d’un ami originaire de Barcelone, qui faisait partie du cast catalan. I Love You, You’re Perfect, Now Change ! a été créé à New-York où il est resté à l’affiche pendant les dix dernières années, mais il a également été adapté et monté aux quatre coins de la planète avec succès. Je n’envisageais pas à l’époque de me lancer dans un travail d’adaptation mais il me semblait improbable que personne ne soit encore tombé sur ce petit joyaux en France. C’est pour cette raison que sans savoir ni pourquoi ni comment, je me suis dans un premier temps, procuré le livret et la musique du spectacle original et le coup de cœur a été instantané ! Je t’aime, tu es parfait : change ! est un « vrai » spectacle musical, c’est-à-dire avec une réelle alternance entre le théâtre et le chant. Je suis comédienne avant d’être chanteuse, et même si la chanson raconte des histoires et transmet tout autant d’émotions que la comédie, je suis souvent frustrée (pas seulement en tant qu’artiste mais aussi en tant que spectatrice), quand dans un spectacle musical, les chansons s’enchaînent ou sont entrecoupées d’interludes pauvrissimes… Dans Je t’aime, tu es parfait : change ! , il y a des scènes sans musique, il y a des chansons, sans scène, il y a des tableaux où le tout s’entremêle, c’est ce qui me plait. Le thème du couple et de l’amour dans tous ses états est intarissable et universel. Tout a été dit mais comme toujours, tout réside dans le « comment » c’est dit et c’est là que réside l’originalité de ce texte. Pour en revenir à nos moutons, j’ai, faute de temps à l’époque, (car je développais déjà un projet personnel assez costaud qui me demandait un investissement total), laissé dormir le projet dans mon tiroir… jusqu’ en septembre 2007 où l’envie a rejailli lorsque mon chemin a croisé celui de mon amie Tadrina Hocking, comédienne de langue maternelle anglaise. Elle était la personne idéale pour se lancer avec moi dans un travail d’adaptation.
Parlez-nous un peu du sujet de l’oeuvre.
Le sujet réside dans le paradoxe du titre. « Je t’aime, tu es parfait : change ! » « On » passe sa vie à courir après l’amour, et quand « On » le trouve, il faut que ça se passe comme « On » l’a décidé ! Sur un ton humoristique tout en étant parfois corrosif, le spectacle explore à travers le temps, tous les aspects du couple dans toute sa complexité et sa splendeur. Christophe Correia, le metteur en scène, dit à propos de Je t’aime, tu es parfait : change ! que c’est un voyage dans la problématique et le paradoxe de l’être humain : plus ce dernier s’est structuré et civilisé, plus son approche vers l’autre est synonyme de maladresse, d’éloignement et de solitude. Enfin, je vous rassure c’est avant tout une comédie et n’oublions pas que c’est américain, donc « happy end » oblige !
Y‑a-t-il eu des difficultés particulières d’adaptation en langue française ?
Oh oui ! J’ai envie de dire : « on en a chié » ! Pour le livret, il faut bien entendu « adapter » au sens propre du terme (trouver des équivalences, des références qui parlent aux français) mais c’est la partie divertissante du travail, en revanche pour les chansons, c’est une autre paire de manches ! Ne pas trop s’éloigner du sens, conserver les rimes et faire en sorte que ça sonne en français : un cahier des charges difficile à remplir mais incontournable si on veut que l’adaptation soit réussie. Heureusement avec Tadrina Hocking, nous avions la complicité, la complémentarité et la persévérance nécessaire à l’aboutissement d’un tel travail. Je souhaiterais aussi remercier au passage, Stéphane Laporte qui a plusieurs fois répondu à mes questions, avec une gentillesse et une humilité rare.
Parlez-nous de votre distribution…
Je suis la plus heureuse sur terre ! J’ai réussi à convaincre les gens avec qui j’avais toujours voulu faire ce projet. Ariane Pirie (avec qui j’ai travaillé presque deux ans dans Peines de cœur d’une chatte française d’Alfredo Arias) et David Ban sont des amis de longues dates, et des artistes complets que j’admire beaucoup. Je leur avais parlé du projet à la genèse de l’histoire. Pour David Alexis, ça s’est passé autrement. Il manquait un garçon et je voulais quelqu’un de radicalement différent de David Ban : vocalement et physiquement parlant mais aussi dans la sensibilité même. Je séchais un peu, quand, grâce à une amie en commun j’ai repensé à David Alexis, artiste complet et chouette personne. Ce dernier point pour moi est déterminant : on démarre un projet sans production, donc sans moyens, dans des conditions peu confortables, il faut donc que l’équipe soit soudée. Mais avant d’être mes amis, ces gens-là sont de beaux artistes ; je n’aurais jamais fait un choix uniquement basé sur la camaraderie. Nous sommes tous les quatre très différents et très complémentaires. C’est comme ça que j’ai « vendu le pack » au metteur en scène Christophe Correia. Il n’avait jamais monté un spectacle musical, mais quand je lui ai parlé du projet, il a été enthousiaste immédiatement ! C’est une envie qu’il avait depuis longtemps et après avoir lu le texte, les idées sont arrivées en cascade. C’est quelqu’un avec qui j’ai déjà travaillé, je lui fais entièrement confiance, autant dans la mise en scène que dans la direction d’acteurs. Il me restait juste à lui vendre « ma distribution de rêve » pour qu’on puisse partir sur de bonnes bases : par bonheur, l’alchimie s’est faite dans la seconde. Et je ne vous ai pas encore parlé de ma perle de pianiste : Karim Medjebeur, excellent pianiste, mais aussi, arrangeur, compositeur sans compter qu’il joue également d’un nombre incroyable d’instruments curieux, il a à la fois la grande rigueur et la souplesse nécessaire pour accompagner et supporter une bande de loustics comme nous !
A quel stade de production en êtes-vous et que recherchez-vous à ce jour ?
Nous avons plusieurs pistes en matière de production et de théâtres et nous allons pouvoir inviter tout ce beau monde à notre lecture du 4 juin. Je trouve l’initiative de cette nouvelle édition de Diva formidable !