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Dietrich Hotel

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Michel Her­mon chante Diet­rich Hotel
Mise en scène de Car­o­line Loeb
Avec Pierre-Michel Sivadier au piano

Comme son nom l’indique, Diet­rich Hotel, le spec­ta­cle imag­iné par Michel Her­mon et mis en scène par Car­o­line Loeb, revis­ite le pres­tigieux réper­toire de la célèbre actrice et chanteuse Mar­lène Diet­rich. Vis­i­ble­ment inspiré par la per­son­nal­ité sin­gulière de la défunte actrice, comme le furent de nom­breux paroliers et com­pos­i­teurs de son époque, Michel Her­mon nous offre bien plus qu’un réc­i­tal. Les chan­sons présen­tées sont sou­vent de véri­ta­bles bijoux, et l’oc­ca­sion de pou­voir redé­cou­vrir des chefs d’oeu­vre signés de Cole Porter, Bertold Brecht, Kurt Weill ou encore Jacques Prévert, auraient pu suf­fire à notre bon­heur. Pour­tant la per­son­nal­ité de Mar­lène Diet­rich sem­ble indé­ni­able­ment se révéler au fil de la représen­ta­tion, leur don­nant ain­si un relief par­ti­c­uli­er. Sous nos yeux s’opère une pro­gres­sive trans­for­ma­tion de l’in­ter­prète. Out­re l’inévitable trav­es­tisse­ment que requiert la démarche, le comé­di­en, entière­ment habité par son per­son­nage, insuf­fle aux chan­sons une force inat­ten­due, digne de la vital­ité et de la lib­erté d’e­sprit de la star. La car­rière de Michel Her­mon nous éclaire sur la qual­ité évi­dente de ce spec­ta­cle. Ayant débuté comme met­teur en scène et comme acteur avant de se con­sacr­er exclu­sive­ment à la musique, celui-ci met à con­tri­bu­tion son immense tal­ent de comé­di­en, ce qui est inhab­ituel chez un musi­cien de ce niveau-là. Sa palette vocale nous réserve bien des sur­pris­es. Tou­jours fort à pro­pos déver­gondée, provo­ca­trice, sen­suelle, ou explo­sive, sa voix nous con­va­inc même de son androg­y­nie. Pierre-Michel Sivadier, qui l’ac­com­pa­gne au piano, signe ici des arrange­ments musi­caux d’une rare beauté. Son engage­ment total et la justesse de son inter­pré­ta­tion le ramè­nent au pre­mier plan, au même titre que le chanteur. Le duo nous livre donc de beaux moments d’é­mo­tion qui n’au­raient prob­a­ble­ment pas été com­pa­ra­bles dans un cadre moins exigu que celui du cabaret.