Diane Dassigny (en)chante Renaud

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Diane Dassigny (c) Sarah-Laure Estragnat
Diane Das­signy © Sarah-Lau­re Estragnat

Diane Das­signy, quel est votre parcours ?
Je suis comé­di­enne et chanteuse. J’alterne donc depuis une dizaine d’années les tour­nages, le théâtre, les comédies musi­cales et je suis actuelle­ment en pleine pré­pa­ra­tion de mon album.

Com­ment êtes-vous arrivée dans l’aventure du P’tit monde de Renaud ?
De façon clas­sique : j’ai passé une audi­tion à l’Alhambra. Ils cher­chaient une comé­di­enne-chanteuse pour repren­dre les rôles de Pépette et de Mélin­da. C’est Lau­rent Paoli­ni (qui a fait par­tie de la Troupe du Phoenix) qui a don­né mon numéro à Guil­laume Cramoisan. L’audition était un peu lunaire car les sirènes de l’Alhambra ont reten­ti pen­dant plus de cinq min­utes à nous décoller les tym­pa­ns, et ensuite, l’enceinte pour envoy­er le son des titres à inter­préter ne se con­nec­tait pas donc j’ai dû chanter dans le noir afin d’être col­lée à l’ordinateur : du coup, pour une fois, j’étais détendue !

Com­ment s’est passée l’intégration au sein d’une troupe et d’un spec­ta­cle déjà « rôdés » ?
A mer­veille, car il y a une vraie ambiance de troupe, pas d’ego, juste des artistes au ser­vice d’un pro­jet qu’ils ont envie d’emmener loin et de porter haut ! Par­mi les musi­ciens, cer­tains sont nou­veaux aus­si. Nous sommes deux comé­di­ens-chanteurs à avoir inté­gré la troupe pour les représen­ta­tions à l’Alhambra : il y a aus­si Patrice Riv­et qui inter­prète Manu et Patrick. On a sen­ti tout de suite que le reste de la troupe était heureux d’avoir de nou­veaux venus car cela amène for­cé­ment un nou­veau souf­fle. Et puis, le spec­ta­cle a énor­mé­ment changé depuis Avi­gnon. Le livret a été énor­mé­ment retra­vail­lé donc ce spec­ta­cle est un peu nou­veau pour tout le monde finalement.

Quelles sont les défis d’un tel spec­ta­cle ? De l’interprétation de vos deux personnages ?
Le défi prin­ci­pal quand on touche à un auteur, un poète vivant, qui a un nom­bre de fans hal­lu­ci­nant et surtout une parole très engagée, est de respecter cette parole. On se sent presque investis d’une mis­sion, on en est fiers et en même temps c’est un spec­ta­cle sans pré­ten­tion, très frais, à la fois drôle, ten­dre et touchant.
Le per­son­nage de Pépette est tout d’abord une jeune fille pas farouche, qui dit ce qu’elle pense, qui n’a pas sa langue dans sa poche. Puis au fil du spec­ta­cle (puisqu’il se déroule des années 70 aux années 2000) on la décou­vre vrai­ment femme, amoureuse, hon­nête et courageuse.  C’est un per­son­nage mag­nifique à incar­n­er car Pépette a de mul­ti­ples facettes. Melin­da au con­traire est un per­son­nage beau­coup plus car­i­cat­ur­al , haut en couleurs, et c’est un plaisir total de la faire vivre chaque soir ! J’ai vrai­ment de la chance qu’Elise Roche, la met­teur en scène, m’ait fait con­fi­ance pour ces deux rôles.

Con­naissiez-vous l’univers de Renaud auparavant ?
Oui, bien sûr, mais je ne con­nais­sais pas tout son réper­toire qui est immense. J’aimais surtout ses chan­sons ten­dres, ses balades. Et ce spec­ta­cle m’a per­mis de décou­vrir beau­coup d’autres titres et d’autres « péri­odes » de sa discogra­phie… et bien sûr d’en savoir plus sur le « per­son­nage » Renaud.

Com­ment don­ner­iez-vous envie à des « non con­nais­seurs » du chanteur de venir décou­vrir son petit monde ?
Nous avons chaque soir un beau mélange dans le pub­lic : à la fois de vrais fans, mais aus­si des gens poussés par la curiosité et qui nous dis­ent à la sor­tie qu’ils ont envie d’écouter Renaud désor­mais ! Alors voilà, vous aus­si venez décou­vrir son petit monde et partager la vie des per­son­nages de ses chan­sons le temps d’une soirée… ou de plusieurs (car nous avons déjà beau­coup de gens qui sont venus plusieurs fois nous voir !)

Quels sont vos pro­jets pour les mois à venir ?
Tout d’abord je croise les doigts pour que nous  repre­nions ce spec­ta­cle ! Sinon je tra­vaille active­ment sur mon album dont j’écris la plu­part des textes.
J’ai co-écrit un pro­gramme court qui est en cours de pro­duc­tion et je vais incar­n­er la fille du com­pos­i­teur de Rach­mani­nov dans un long-métrage.
J’ai aus­si un pro­jet de pièce… donc tout va bien merci !

Lire notre cri­tique du P’tit monde de Renaud