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David Rozen, producteur et metteur en scène à succès

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David Rozen ©Chloé Bonnard

David Rozen, com­ment expliquez-vous le suc­cès de vos spec­ta­cles pour enfants dans cette con­jonc­ture difficile ?
Les Français élim­i­nent en pre­mier lieu les loisirs car cela reste un » plus » dans leur bud­get. Une place pour un spec­ta­cle pour enfants coûte moins cher qu’un spec­ta­cle pour adultes. De plus, sor­tir le soir occa­sionne aus­si d’autres frais comme le baby sit­ting, un dîn­er… Néan­moins faire plaisir aux enfants, que ce soit pour Noël ou pen­dant les vacances reste une volon­té forte. Les emmen­er au théâtre en fait partie.

Com­ment expliquez-vous le suc­cès de Kid Manoir 1 et 2 ?
Les suc­cès de Kid Manoir 1 et 2 vien­nent selon moi de la forme inter­ac­tive du spec­ta­cle, de ses univers  et de son traite­ment mod­erne. Les enfants, dans leur vie de tous les jours, sont de plus en plus sol­lic­ités par les objets inter­ac­t­ifs dont ils dis­posent. Ces spec­ta­cles leur per­me­t­tent d’in­ter­venir dans l’his­toire de façon ludique. Il y a égale­ment très peu de spec­ta­cles pour enfants qui abor­dent le thème fan­tas­tique. Quand on va voir un Kid Manoir, on se retrou­ve comme dans un train fan­tôme, on vient pour se faire peur et les enfants adorent ça. Nous sommes d’ailleurs actuelle­ment en pré­pa­ra­tion pour la ren­trée 2015 de Kid Manoir 3 qui se déroulera dans l’u­nivers des pirates.

Y a‑t-il une recette magique ?
Quand je crée un spec­ta­cle, je ne pense qu’à une chose : com­ment faire vibr­er le spec­ta­teur émo­tion­nelle­ment et visuelle­ment.  La vraie recette mag­ique, out­re le fait de tra­vailler avec acharne­ment, n’ex­iste pas. C’est le pub­lic et la vie qui déci­dent de vous don­ner une tri­bune pour vous exprimer artis­tique­ment. C’est une très grande chance dont j’ai con­science, et je remer­cie la vie chaque jour de me don­ner l’oc­ca­sion de vivre mes rêves.

Votre nou­velle pro­duc­tion pro­pose une adap­ta­tion d’Hansel et Gre­tel, pourquoi avez-vous choisi ce conte ?
Je ne marche qu’au coup de cœur et quand nous avons décidé de faire l’adap­ta­tion d’un con­te, je me suis penché sur ceux qui m’avaient le plus mar­qué dans mon enfance. Hansel et Gre­tel réu­nit aus­si deux aspects très inspi­rants. Enfant, j’ai tou­jours beau­coup aimé l’u­nivers dra­ma­tique de la pre­mière par­tie d’Hansel et Gre­tel. Je pas­sais des heures à regarder Princesse Sarah, Rémi sans famille, Les Mis­érables… J’é­tais en com­plète empathie avec ces enfants à qui il arrivait tant de mal­heurs. La deux­ième par­tie du spec­ta­cle était pour moi plus évi­dente au vue des autres créa­tions que j’ai faites, qui ont tou­jours été mêlées au fantastique.

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Anaïs Del­va et Alexan­dre Faitrouni dans Hansel et Gre­tel au Palais des Glaces

Quels ont été vos par­tis pris artistiques ?
J’ai tout d’abord essayé de recon­stituer ces deux par­ties très dis­tinctes dans leur forme théâ­trale. Je voulais que la par­tie dans la chau­mière soit très réal­iste, sans fior­i­t­ures. Pour la forêt où les enfants se per­dent, j’ai décidé d’in­clure de la vidéo car cette forêt évolue. Cela a été aus­si pour moi l’oc­ca­sion de me rap­procher de mes pre­mières amours car ma pre­mière for­ma­tion a été celle de réal­isa­teur. A cela s’est rajouté le prob­lème de la taille d’Hansel et Gre­tel. Il fal­lait que le spec­ta­teur croit immé­di­ate­ment à l’âge des enfants. J’ai donc choisi de surélever tous les acteurs adultes, pour que les enfants aient une taille plau­si­ble. J’ai aus­si volon­taire­ment dis­pro­por­tion­né le décor. Je tenais aus­si à ce qu’Hansel soit un vrai petit garçon.

Com­ment avez-vous choisi les comédiens ?
Le cast­ing a été assez com­plexe car nous devions trou­ver des artistes avec une solide expéri­ence et un niveau élevé de chant et de comédie. J’ai eu la chance de réu­nir Anaïs Del­va et Alexan­dre Faitrouni, qui parta­gent à la vie comme à la scène une vraie rela­tion com­plice. Pour la sor­cière, je souhaitais, depuis que je l’avais vue dans son one woman show il y a une dizaine d’an­nées, tra­vailler avec Rochelle Gre­gorie qui incar­ne une sor­cière aux voix mul­ti­ples. Elle était pour moi une évi­dence pour ce rôle. Les autres comé­di­ens se sont imposés aux audi­tions. Le mon­tage a été un vrai moment de tra­vail et de plaisir.

Le Théâtre Mar­soulan ne pro­pose plus de spec­ta­cles pour enfants dont vos pro­duc­tions, que s’est-il passé ?
Nous savions dès l’ou­ver­ture du théâtre que nous y reste­ri­ons pour un temps lim­ité. Nous avions un bail de deux ans et  nous y sommes restés cinq ans au final. Le théâtre, comme con­venu au préal­able, a été repris par son pro­prié­taire.  Nous auri­ons pu évidem­ment nous bat­tre pour rester dans les murs mais cela n’au­rait pas été cor­rect vis-à-vis de notre engage­ment ini­tial moral. D’autre part, notre pre­mière ambi­tion, depuis la créa­tion de la société il y a de cela dix ans, était d’ou­vrir des bureaux et d’avoir la pos­si­bil­ité de pro­duire des spec­ta­cles sur Paris et en tournée et de dif­fuser d’autres spectacles.

Quels sont vos pro­jets à venir ?
Ma prochaine créa­tion sera le Tene­bra Show, dans la lignée des spec­ta­cles du Manoir. Le spec­ta­cle ver­ra le jour à l’hiv­er 2015. Ils sera des­tiné unique­ment aux adultes et il aura comme con­cept de plonger les spec­ta­teurs dans un théâtre-ciné­ma. J’ai envie de dépass­er les fron­tières du théâtre en impli­quant le spec­ta­teurs. Je tra­vaille actuelle­ment avec une équipe de cinéastes et de graphistes. Mon but serait d’amen­er la 4D au théâtre, en créant un vrai spec­ta­cle d’hor­reur à Paris. J’y inter­préterai le rôle de Tene­bra, per­son­nage que j’ai créé il y a 7 ans dans la ver­sion adulte de Kid Manoir : Big Manoir. Nous sommes égale­ment à la recherche d’un théâtre pour présen­ter Scrooge le musi­cal, une autre créa­tion famil­iale avec le trio Julien Salvia, Ludovic-Alexan­dre Vidal et Antho­ny Michineau. Enfin je suis en pour­par­lers pour tra­vailler pour une série qui sera dif­fusée la sai­son prochaine.
Tenebra
Tene­bra