Metteur en scène, chorégraphe : Stéphane Jarny.
Auteur du livret, direction d’acteurs : Agnès Boury.
Auteur du livret : Stéphane Laporte.
Avec : Lola Cès, Flo Malley, Fanny Fourquez, Jacques Vidal, Melina Mariale, Jean-Michel Vaubien, Sofia Mountassir, Vincent Heden.
Résumé :
La scène des Folies Bergère se pare d’une boule à facettes pour une création originale mettant à l’honneur le genre musical qui a marqué les années 70 : le D.I.S.C.O. ! Emportés par une troupe de chanteurs, comédiens et danseurs, les spectateurs pourront suivre l’histoire d’une jeune fille qui rêve de paillettes et de disco. Subitement première millionnaire de la loterie, la jeune fille verra-t-elle s’ouvrir les portes de son rêve ? Rendez-vous aux Folies Bergère à partir du 10 octobre 2013 pour 2h de show et une déferlante de tubes dans une ambiance de fête assurée !!
Notre avis :
« C’est un métier ma petite! ». Lancée par la chef de revue du Disco-Club à son habilleuse qui, devenue millionnaire, rêve de monter sur scène, la réplique est cinglante. Et pourtant… D.I.S.C.O. en apporte la preuve indéniable sur un plateau d’argent et de paillettes, avec un formidable show à la gloire de ces années folles, lorsque Boney M, les Bee Gees et Gloria Gaynor régnaient en maître sur les pistes de danse du monde entier.
Durant deux heures c’est un véritable tourbillon de musique et de lumière qui nous ramène au temps béni des coiffures afros, des boules à facettes et des pas endiablés. Roger Gicquel déprimait alors une France qui ne l’était pas encore, Marie Myriam prenait son envol, son enfant et son oiseau sous le bras, les sirènes envahissaient le port d’Alexandrie et un indien, un cowboy et un flic moustachu devenaient les machos les plus célèbres de la communauté gay.
Truffé de détails et de clins d’œil à cet univers glorieux des seventies, des cols pelles à tartes et des pantalons moulants, D.I.S.C.O. revisite une décennie de tubes planétaires à travers le destin chanceux de la jeune et discrète Lucie. Heureuse gagnante du loto, la voilà des étoiles plein les yeux et bien décidée à réaliser son rêve : devenir une star. Au risque de voler la vedette aux artistes et de perturber la vie du Disco-Club.
L’histoire un peu légère n’est qu’un prétexte au spectacle remarquable qui enflamme les Folies Bergère au son de cette révolution musicale devenue phénomène de société. Tous les plus grands hits des seventies y passent, de « You’re the first, my last, my everything » à « Gigi in Paradisco » dans une ambiance électrique –disco oblige ! Le rythme est contagieux… difficile de ne pas se laisser aller aux premières notes de « Born to be alive » et de « I’m so excited».
Sur scène, la jeune troupe, dont beaucoup s’étaient déjà illustrés l’an dernier dans Salut les Copains ou Swinging life, enchaine les chansons dans une succession de tableaux qui font la part belle aux déhanchés et à des chorégraphies impeccables. Flo Malley, Fanny Fourquez et le trio Melina Mariale, Jean Michel Vaubien et Sofia Mountassir assurent un show sans faute note. Ils se déchainent autour de l’héroïne, une merveilleuse Lola Cès qui, après Hairspray et Sister Act, mérite bien de tenir le rôle phare de Lucie. La robe à paillettes a remplacé l’aube et la cornette, mais la voix et l’énergie sont plus que jamais au rendez-vous. Quant à Vincent Heden, sorte de Simone Garnier en tailleur et talons aiguilles, il semble avoir trouvé là le rôle de sa vie, tant son personnage improbable et délirant d’animatrice télé est bluffant. Il offre un évident « I am what I am », finalement assez touchant.
Les habitués reconnaitront dans la mise en scène la touche Stéphane Jarny, qui décidément excelle dans ce genre de spectacle. Il fait de D.I.S.C.O. un show millimétré, terriblement pro et artistiquement irréprochable, parsemé d’instants légers (« Une femme avec toi », « Le sud ») et de répliques savoureuses signées Agnès Boury et Stéphane Laporte.
Explosif, le spectacle s’achève sur un YMCA géant partagé avec la salle. Trois minutes de chanson d’où le public sort épuisé. Sur scène la troupe vient d’assurer deux heures de chants, de danses et de comédie. Le doute n’est plus permis : « c’est bien un métier ma petite ! ».