Comédie déjantée et musicale d’Alexandre Bonstein et Lee Maddeford
Mise en scène Agnès Boury
assistée de Sinan Bertrand
avec
Alexandre Bonstein
Christophe Bonzom
Patrick Laviosa
Liza Michael
Ariane Pirie
Six ans après sa création française au Vingtième Théâtre, la comédie musicale déjantée d’Alexandre Bonstein et Lee Maddeford revient épouvanter le public. Cette fois, c’est le Casino de Paris qui accueille la distribution originelle accompagnée par deux musiciens additionnels.
Chaque nuit, dans ce qui semble être un rituel sans fin, William subit l’assaut des monstres qui sommeillent en lui. Une veuve noire, un vampire, la mort, le diable, une sorcière, un ange, un fantôme ou même Dieu surgissent des entrailles de William et personnifient ses angoisses les plus profondes. Ces créatures prennent vie, le temps d’un numéro où elles posent leur univers, leur personnalité, leur histoire et leur fêlure. Car l’essence de ce spectacle original réside dans la confrontation de ces monstres à des états d’âme saugrenus bien éloignés de leur nature effrayante. Ainsi, la sorcière est mal aimée mais totalement nympho, la créature « frankensteinienne » fort mal recousue, la mort ridiculisée est suicidaire, le vampire dépressif… De prime abord, certains spectateurs pourront être déstabilisés par l’absence d’intrigue qui ne permet pas aux personnages d’évoluer. Une fois accepté ce postulat d’ovni narratif, on assiste à un cabaret des monstres perdus plutôt jubilatoire. Chaque créature possède son morceau et son univers musical. La qualité des chansons et la diversité des inspirations servent parfaitement cette galerie. Le texte d’Alexandre Bonstein est percutant et drôle. Il embarque le public le plus loin possible dans un délire aussi politiquement que religieusement incorrect et cela fait du bien. Le tout est magistralement servi par une troupe étonnante et détonante qui met une énergie communicative au service des personnages qu’elle défend. Leurs talents respectifs et leur tempérament comique sont mis en valeur par une mise en scène enlevée et des chorégraphies qui s’intègrent de manière opportune quand les numéros le méritent. On sent que ces artistes prennent un réel plaisir à reprendre un spectacle devenu culte. C’est aussi le cas du public !