Qu’est-ce que Star Académie vous a apporté ?
Beaucoup de visibilité. C’est une « grosse » machine dont j’avais besoin car je débutais dans le métier avec un style « classique » et, c’est beaucoup plus difficile d’attirer le public, dans ce cas-là. Star Académie est un bon moyen de promotion avec lequel j’ai appris beaucoup sur la vie de scène, entre autres à contrôler le stress.
Vous considérez-vous comme un chanteur pop ou lyrique ?
Je suis de formation lyrique et, d’ailleurs, j’étudie toujours dans ce domaine. Ce que je voudrais faire, c’est comme Josh Groban, une musique pop avec un accent lyrique. Éventuellement, je voudrais retourner dans le classique mais je ne veux pas brûler ma voix en faisant des productions d’opéra. Alors, je me concentre sur la pop. La façon de chanter est très différente entre ces deux styles.
Parlez-nous de vos expériences et collaborations en lyrique / opéra ?
Je prends des cours avec Bill Riley (coach vocal de Céline Dion) et ce depuis plusieurs années, bien avant Star Académie. Il m’a appris que même les chanteurs pop, comme Céline, ont une tendance à travailler d’une façon plus classique car c’est une manière de résister aux grandes tournées. On l’a vu lors de la tournée de Star Académie, plusieurs d’entre nous perdaient leur voix et ce n’était pas juste à cause de leur technique. Donc, cette façon de travailler apporte une discipline de vie nécessaire pour conserver nos acquis.
Actuellement, vous interprétez Luis Mariano, parlez-nous de ce spectacle ?
C’est une drôle de coïncidence. Mouffe, la metteur en scène, a visité Paris, voilà deux ans, accompagnée de Robert Vinette, le producteur, et ils ont assisté à l’une des représentations de l’opérette Le chanteur de Mexico au Théâtre du Châtelet. Ça leur a donné l’idée de faire un spectacle sur la vie de Luis Mariano à Montréal. Par la suite, c’est André Gagnon qui a suggéré à Mouffe de me contacter, je l’en remercie encore aujourd’hui. Nous avons débuté le spectacle à Joliette où nous avons fait 50 représentations. Ça représente un total de 25 000 spectateurs. C’est un univers très joyeux et je pense que Luis Mariano représente le bonheur et la joie de vivre.
J’imagine que vous étiez, déjà, un fan de Luis Mariano ?
Je connaissais un peu son répertoire car il était assez connu en Roumanie où j’ai grandi et mes parents m’ont poussé vers ce genre de chansons.
Est-ce un spectacle présenté à la façon d’une comédie musicale ou bien c’est une suite de chansons ?
C’est dans l’esprit d’une comédie musicale dans le sens où il y a des projections vidéo qui racontent la vie de Luis Mariano, un peu à la façon du spectacle Elvis Story. Sur scène nous sommes dix chanteurs et danseurs dont ma copine, Meggie Lagacé (Carmen Sevilla), sans oublier les musiciens qui jouent en direct. Je fais 25 changements de costumes et, chante 28 chansons. C’est énorme. Je n’ai pas de doublure et je ne voulais pas, non plus, utiliser des « bandes son ». Alors, quelques semaines avant le spectacle je suis retourné à New-York pour préparer ma voix avec Bill Riley qui m’a donné quelques petits trucs pour gérer les tonalités. Le résultat fût que je n’ai jamais annulé un des spectacles, j’étais toujours en voix.
Quelle à été la réaction du public face à ce spectacle?
Une bonne réaction. Il ne faut pas se le cacher, nous visions les gens du deuxième et troisième âges. Ils revivent les moments de leur jeunesse et chantent avec nous soit « Rossignol » ou bien « Mexico ». Mais ce qui est formidable, c’est que même les plus jeunes apprécient le spectacle.
Vous faîtes la navette souvent entre Montréal et New-York, allez-vous voir des comédies musicales sur Broadway ?
Souvent! La dernière production, que j’y ai vue c’était Beauty and The Beast. Je tenais absolument à voir cette comédie musicale avant qu’elle ne quitte Broadway. J’ai vu, aussi, Jersey Boys qui est excellent. J’aimerais beaucoup voir la nouvelle production de Disney, The Little Mermaid dont Bill Riley est le « coach » musical. J’aime ce genre de spectacles. Je pense que nous devrions en produire beaucoup plus, ici, au Québec.
Quels sont vos projets après Luis ?
Je prends mon temps, contrairement à la création de mon premier CD qui fût lancé très rapidement et pour lequel je n’avais pas vraiment eu le contrôle artistique, même si je ne regrette rien. Ce deuxième album, qui va me ressembler un peu plus et que je co-écris, comportera quelques chansons du style classique/pop. Je suis en plus tellement reconnaissant d’avoir la possibilité de travailler avec John Kiehl et son équipe, de Sound Track Studios, à New-York. C’est une chance !