
Un âge heureux
Très tôt, Corinne Frejlich est déterminée à monter sur les planches. « J’ai très vite su ce que je voulais. A sept ans et demi, après avoir vu la série L’Age Heureux qui se passe dans les coulisses de l’Opéra de Paris, j’ai commencé la danse. Puis, j’ai commencé à me former en comédie et en chant. »
Dès son enfance, elle est baignée de musique et de films. « J’ai été très inspirée par des films comme Les Demoiselles de Rochefort, Chantons sous la pluie et bien sûr West Side Story. Quand je regardais les films de montage tels que Il était une fois Hollywood, et Hollywood, Hollywood, j’étais impressionnée par ces gens qui savaient tout faire. Il y a dans la comédie musicale américaine un côté ludique, imaginaire qui ne peuvent que vous faire rêver… » Plus tard, ce sont d’autres films comme Victor, Victoria qui l’inspirent. « Je rêve de jouer le rôle de cette blonde idiote ! nous confie-t-elle. » L’univers de Bob Fosse la fascine également « J’ai été très marquée par All That Jazz et Cabaret. D’ailleurs, je rêve aussi de jouer un jour le rôle de Sally Bowles. Et ?Cabaret’ et ?Maybe this time’ sont mes chansons fétiches lorsque je passe des auditions. »
Femmes, femmes, femmes
Corinne fait ses premiers pas dans la comédie musicale sur la scène du Théâtre Mogador dans Kiss Me, Kate, mis en scène par Alain Marcel, et aux côtés de Bernard Alane, Marie Zamora, Jacques Verzier et Fabienne Guyon. « Cette expérience était absolument fabuleuse, se souvient-elle. Tout d’abord parce qu’Alain Marcel est quelqu’un de grand talent et qu’il est un des seuls en France qui s’y connaisse vraiment en comédie musicale. Ensuite parce que c’est formidable de pouvoir chanter la musique de Cole Porter accompagnée d’un big band d’une vingtaine de musiciens… »
D’autres spectacles suivent dont Hello, Dolly ! dans le cadre prestigieux de l’Opéra de Marseille, puis Nine, aux non moins prestigieuses Folies Bergère, qui lui donne l’occasion de travailler avec le metteur en scène italien Saverio Marconi. « C’est un homme qui sait précisément ce qu’il veut, d’une façon presque dictatoriale, mais on en peut pas lui en vouloir car ce qu’il propose est génial. Et puis, c’est un homme de goût, il a l’oeil et il sait mettre une femme en valeur ! Nous portions des porte-jarretelles, des déshabillés, mais ce n’était jamais vulgaire. Nous nous sentions belles, glamour et très femmes ! »
Un peu plus tard, Corinne participe à un autre spectacle tout aussi féminin, La Cage aux Folles, où elle retrouve Alain Marcel. « Contrairement à Nine, il y a eu beaucoup d’hystérie sur ce spectacle. J’y ai vu des hommes répéter en strings et talons aiguille, d’autres devenir hystériques dès qu’ils se transformaient en femmes. Je crois que ça aurait été très intéressant de filmer ça, ajoute-t-elle avec un petit sourire. »
Julie la Rousse
Aujourd’hui, Corinne retrouve le rôle de Julie la rousse qu’elle avait créé à l’Espace Cardin il y a deux ans. Elle retrouve également Patrick Dupond avec qui elle a fait ses premières pointes. « Lorsque j’étais enfant, j’étais dans le même cours de danse que Patrick, et mon premier pas de deux, je l’ai fait à 12 ans avec lui, se souvient-elle. C’était un ami d’enfance, puis nos routes se sont séparées et je rêvais qu’un jour, je le retrouverais dans une comédie musicale… Et voilà chose faite… »
Dans L’Air de Paris, Corinne incarne « une prostituée au grand coeur qui a dû devenir une poule de luxe… Elle a dû commencer à Pigalle et finir dans les beaux quartiers… J’aime ce qui est rétro, poursuit-elle, j’adore les vieilles chansons… Il y a si peu de belles chansons à l’heure actuelle que c’est un véritable plaisir de réentendre ces mélodies. C’est également un vrai bonheur d’être accompagnée par un orchestre aussi fabuleux dirigé par Roland Romanelli. »
Après les chansons du passé, Corinne envisage aussi l’avenir. « J’ai très envie de monter un tour de chant sur Kurt Weill. J’aime sa richesse musicale qui se situe au croisement du théâtre, de la chanson réaliste et de la comédie musicale… » Un univers en parfait accord avec ses convictions personnelles : « J’aime le vrai théâtre musical, pas le show biz, conclut-elle avec un sourire. »