
Après The King and I, Taboo et We will rock you, qu’est-ce ce qui vous a décidé à mettre en scène Zorro ?
C’est le flamenco, j’adore cette danse. Je trouve que c’est une excellente idée d’utiliser un thème aussi populaire que Zorro pour créer un spectacle de flamenco. Ma décision m’est apparue comme une évidence, un « no brainer » comme on dit en anglais.
Quel a été le plus grand défi à relever dans cette production ?
Tout est très compliqué dans un musical : il faut des années de travail pour aboutir à cette cohésion presque familiale entre tous les participants, créateurs, production et troupe, qui fera que le spectacle est réussi.
Qu’est-ce qui vous a procuré la plus grande joie au cours de cette dernière production ?
Je peux vous dire que la troupe française est extraordinaire. Plus généralement toute l’expérience française, en fait, m’a réjoui. J’ai ressenti beaucoup de chaleur, un peu de folie, des drames en pagaille, mais surtout une amitié profonde et une implication forte pour que je puisse faire mon travail.
Avez-vous été surpris par le niveau de la troupe ?
Pour être honnête, j’anticipais plus de difficultés car le musical n’est pas vraiment une tradition française, vous n’avez pas ici d’écoles spécialisées, ni de filières que l’on trouve en Angleterre et aux Etats-Unis. Mais mon travail a été relativement simple car vous disposez d’acteurs naturellement très doués.
Quelles sont les différences avec la production de Londres ?
Les shows sont faits pour évoluer, s’enrichir des productions passées. La création de Zorro à Londres est intervenue juste après la première tournée et j’ai toujours pensé que le spectacle pouvait être amélioré. Donc on a modifié quelque peu l’histoire et ajouté des morceaux des Gipsy Kings, parmi les meilleurs qu’ils aient écrit. Paris, ville plus latine que Londres, est l’occasion d’ancrer plus encore le show dans la culture latino, déchaîner les passions.
Et après les previews, avez-vous fait d’autres adaptations au public local ?
Les previews sont très courtes ici, donc je n’ai pas vraiment eu le temps. On a juste accéléré le rythme global, mais ceci vaut pour à peu près tous les musicals.
Zorro est-il trop européen pour avoir une vie sur Broadway ?
Zorro est une histoire américaine et le flamenco a une portée mondiale, donc ce show a du potentiel dans tous les pays et certainement à Broadway.
Avez-vous déjà d’autres projets dont vous pouvez parler ?
Je vais travailler à nouveau avec Boy George [NDLR : paroles et musiques de Taboo], un projet gigantesque qui va sans doute encore prendre sept ans avant de voir le jour ! En attendant, Zorro va encore m’occuper beaucoup pendant les prochaines années.