Comment se passent les représentations de Panique à Bord ?
Plutôt bien. Le public répond de plus en plus présent. La fréquentation augmente progressivement. Et de notre côté, nous commençons à prendre notre rythme de croisière, sans faire de jeu de mot.
Pouvez-vous décrire votre rôle ?
Joséphine c’est la malhonnêteté par excellence, la mauvaiseté, la truanderie. C’est une saleté, mais je la kiffe ! Elle est foldingue. Et — c’est là où j’ai eu un peu de mal — elle use de tous les stratagèmes féminins pour essayer de pousser son fils dans ses retranchements et lui faire faire les choses les plus inconcevables.
Quel est le moment que vous préférez dans la pièce pour votre personnage ?
C’est un personnage assez seul. Comme je n’aime pas trop être seule sur scène, mes moments préférés sont ceux où nous sommes tous ensemble. Il y a peut-être la scène de l’aquagym. Nous avons eu beaucoup de déboires pour la monter, mais on se marre bien avec Gilles [Vajou].
Vous avez l’air très à l’aise dans le registre de la comédie… C’est un registre naturel pour vous ?
Je crois. Ca serait bête de dire le contraire. C’est difficile à dire pour moi… En tout cas, c’est un registre dans lequel je m’amuse. Et si on m’engage pour ce type de rôle, ça veut sans doute dire qu’on me trouve bien dedans.
Vous retrouvez Vincent Heden et Stéphane Laporte qui faisaient partie de l’aventure Un Violon sur le toit…
Vincent, c’est un bonheur. Je suis très admirative de sa façon de travailler. J’ai beaucoup appris avec Panique à Bord. Moi, je suis un peu la petite jeune et je regarde tous ces gens travailler avec admiration. Notamment Agnès Boury : sa mise en scène est d’une souplesse avec les acteurs… C’était très intéressant. Pas toujours facile, mais passionnant.
Stéphane Laporte, lui, était venu me voir lorsque je jouais Nonnesens. Il m’avait abordée à la sortie d’une représentation et il m’avait fait le plus beau compliment qu’on puisse faire à une comédienne — si je peux me considérer ainsi : « Quand on vous voit sur scène, on a envie d’écrire pour vous ». Sur le moment, je me suis dit que je pouvais aller me coucher, que ma journée se finissait bien ! Depuis, c’est quelque chose que je garde dans mon coeur.
Quel souvenir gardez-vous du Violon, où vous interprétiez le rôle de Hodl, la fille cadette de Tevye le laitier ?
Jamais je n’aurais pensé qu’on me donnerait le rôle d’une jeune première… Même si c’était une jeune première d’il y a longtemps ! A l’époque, j’avais 32 ans, je crois. Déjà à 25 ans, je ne pensais pas avoir ce type de rôle… J’ai adoré ce spectacle, la musique. Même quand j’étais en coulisse, je regardais le spectacle avec émotion…
Entre une grosse production comme le Violon sur le toit et une petite création comme Panique à Bord, que préférez-vous ?
J’aime bien quand mon personnage n’a pas trop de responsabilités ! C’est pour cela que mon rôle dans le Violon m’allait très bien ! Dans Panique, on est un peu plus exposé, donc c’est plus de pression. J’aime bien les petites entreprises. Le Violon était une grosse machine, mais on n’aurait pas pu l’exporter dans une salle énorme. Ca restait intime. Ce que j’aime bien, c’est le rapport scène/salle. Je le trouvais super dans le Violon, au Comedia ou au Casino de Paris. Panique à Bord est plus familial. Quand je vais au théâtre, j’aime bien voir une équipe qui s’entend bien. Si nous donnons cette impression, c’est bien.
Avez-vous des projets après Panique à Bord ?
Je vais faire en parallèle un spectacle pour enfants qui s’appelle Aimé et la Planète des Signes au mois de décembre. Après, j’ai des projets d’opérette. My Fair Lady, notamment, qui se fera en tournée. Et j’ai le Festival de l’Opérette cet été. On me l’a proposé aujourd’hui. Aller travailler à Aix-les-Bains, il faut le vivre une fois pour savoir ce que c’est. Quand on vous le redemande, vous ne réfléchissez pas au rôle, vous y allez. Et puis, on aimerait que Panique à Bord aille plus loin, dans une autre salle ou en tournée.
Jouerez-vous dans Panique au Harem, la suite de Panique à Bord ?
J’ai envie de voir ce que va devenir Joséphine ! Mais j’ai très peur. Stéphane Laporte fait peur parfois ! [rires] J’ai envie de voir jusqu’où il va aller. Donc oui, j’aimerais bien, si on me fait confiance.
Y’a-t-il des rôles que vous aimeriez interpréter à l’avenir ?
Dans ce qui existe déjà ? J’ai laissé tomber tout ce qui était Cabaret ou Chicago. Quand on n’a pas le physique pour… Mais c’est un univers que j’adore. Je suis aussi fan d’Avenue Q. La première fois que j’en ai entendu les premières notes [elle chante le thème d’Avenue Q], je me suis dit que c’était exactement ce que j’aimais. Sinon, j’aimerais jouer des femmes un peu normales. [rires] Je dis ça, mais je m’ennuierais peut-être… Tant que les personnages sont humains, ça me va. J’aurais adoré faire des opéras aussi. Les voix sont juste magnifiques. Les rôles très dramatiques, voilà ce que j’aimerais. Mais ma prof de tragédie à l’école de théâtre ne croyait pas trop en moi en tragédienne. Donc, tant pis ! Peut-être un rôle très en demi-teinte, effacé, qui ne parle pas beaucoup. Même si ce genre de personnage est sans doute plus courant à la télé ou au cinéma… Et je ne sais pas si je suis faite pour la télé ou le cinéma. J’irai là où on a envie de travailler avec moi.