Christine Bonnard — A la rencontre de Joséphine

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Com­ment se passent les représen­ta­tions de Panique à Bord ?
Plutôt bien. Le pub­lic répond de plus en plus présent. La fréquen­ta­tion aug­mente pro­gres­sive­ment. Et de notre côté, nous com­mençons à pren­dre notre rythme de croisière, sans faire de jeu de mot.

Pou­vez-vous décrire votre rôle ?
Joséphine c’est la mal­hon­nêteté par excel­lence, la mau­vaiseté, la truan­derie. C’est une saleté, mais je la kiffe ! Elle est foldingue. Et — c’est là où j’ai eu un peu de mal — elle use de tous les strat­a­gèmes féminins pour essay­er de pouss­er son fils dans ses retranche­ments et lui faire faire les choses les plus inconcevables.

Quel est le moment que vous préférez dans la pièce pour votre personnage ?
C’est un per­son­nage assez seul. Comme je n’aime pas trop être seule sur scène, mes moments préférés sont ceux où nous sommes tous ensem­ble. Il y a peut-être la scène de l’aquagym. Nous avons eu beau­coup de déboires pour la mon­ter, mais on se marre bien avec Gilles [Vajou].

Vous avez l’air très à l’aise dans le reg­istre de la comédie… C’est un reg­istre naturel pour vous ?
Je crois. Ca serait bête de dire le con­traire. C’est dif­fi­cile à dire pour moi… En tout cas, c’est un reg­istre dans lequel je m’a­muse. Et si on m’en­gage pour ce type de rôle, ça veut sans doute dire qu’on me trou­ve bien dedans.

Vous retrou­vez Vin­cent Heden et Stéphane Laporte qui fai­saient par­tie de l’aven­ture Un Vio­lon sur le toit
Vin­cent, c’est un bon­heur. Je suis très admi­ra­tive de sa façon de tra­vailler. J’ai beau­coup appris avec Panique à Bord. Moi, je suis un peu la petite jeune et je regarde tous ces gens tra­vailler avec admi­ra­tion. Notam­ment Agnès Boury : sa mise en scène est d’une sou­p­lesse avec les acteurs… C’é­tait très intéres­sant. Pas tou­jours facile, mais passionnant.
Stéphane Laporte, lui, était venu me voir lorsque je jouais Non­nesens. Il m’avait abor­dée à la sor­tie d’une représen­ta­tion et il m’avait fait le plus beau com­pli­ment qu’on puisse faire à une comé­di­enne — si je peux me con­sid­ér­er ain­si : « Quand on vous voit sur scène, on a envie d’écrire pour vous ». Sur le moment, je me suis dit que je pou­vais aller me couch­er, que ma journée se finis­sait bien ! Depuis, c’est quelque chose que je garde dans mon coeur.

Quel sou­venir gardez-vous du Vio­lon, où vous inter­prétiez le rôle de Hodl, la fille cadette de Tevye le laitier ?
Jamais je n’au­rais pen­sé qu’on me don­nerait le rôle d’une jeune pre­mière… Même si c’é­tait une jeune pre­mière d’il y a longtemps ! A l’époque, j’avais 32 ans, je crois. Déjà à 25 ans, je ne pen­sais pas avoir ce type de rôle… J’ai adoré ce spec­ta­cle, la musique. Même quand j’é­tais en coulisse, je regar­dais le spec­ta­cle avec émotion…

Entre une grosse pro­duc­tion comme le Vio­lon sur le toit et une petite créa­tion comme Panique à Bord, que préférez-vous ?
J’aime bien quand mon per­son­nage n’a pas trop de respon­s­abil­ités ! C’est pour cela que mon rôle dans le Vio­lon m’al­lait très bien ! Dans Panique, on est un peu plus exposé, donc c’est plus de pres­sion. J’aime bien les petites entre­pris­es. Le Vio­lon était une grosse machine, mais on n’au­rait pas pu l’ex­porter dans une salle énorme. Ca restait intime. Ce que j’aime bien, c’est le rap­port scène/salle. Je le trou­vais super dans le Vio­lon, au Come­dia ou au Casi­no de Paris. Panique à Bord est plus famil­ial. Quand je vais au théâtre, j’aime bien voir une équipe qui s’en­tend bien. Si nous don­nons cette impres­sion, c’est bien.

Avez-vous des pro­jets après Panique à Bord ?
Je vais faire en par­al­lèle un spec­ta­cle pour enfants qui s’ap­pelle Aimé et la Planète des Signes au mois de décem­bre. Après, j’ai des pro­jets d’opérette. My Fair Lady, notam­ment, qui se fera en tournée. Et j’ai le Fes­ti­val de l’Opérette cet été. On me l’a pro­posé aujour­d’hui. Aller tra­vailler à Aix-les-Bains, il faut le vivre une fois pour savoir ce que c’est. Quand on vous le rede­mande, vous ne réfléchissez pas au rôle, vous y allez. Et puis, on aimerait que Panique à Bord aille plus loin, dans une autre salle ou en tournée.

Jouerez-vous dans Panique au Harem, la suite de Panique à Bord ?
J’ai envie de voir ce que va devenir Joséphine ! Mais j’ai très peur. Stéphane Laporte fait peur par­fois ! [rires] J’ai envie de voir jusqu’où il va aller. Donc oui, j’aimerais bien, si on me fait confiance.

Y’a-t-il des rôles que vous aimeriez inter­préter à l’avenir ?
Dans ce qui existe déjà ? J’ai lais­sé tomber tout ce qui était Cabaret ou Chica­go. Quand on n’a pas le physique pour… Mais c’est un univers que j’adore. Je suis aus­si fan d’Avenue Q. La pre­mière fois que j’en ai enten­du les pre­mières notes [elle chante le thème d’Avenue Q], je me suis dit que c’é­tait exacte­ment ce que j’aimais. Sinon, j’aimerais jouer des femmes un peu nor­males. [rires] Je dis ça, mais je m’en­nuierais peut-être… Tant que les per­son­nages sont humains, ça me va. J’au­rais adoré faire des opéras aus­si. Les voix sont juste mag­nifiques. Les rôles très dra­ma­tiques, voilà ce que j’aimerais. Mais ma prof de tragédie à l’é­cole de théâtre ne croy­ait pas trop en moi en tragé­di­enne. Donc, tant pis ! Peut-être un rôle très en demi-teinte, effacé, qui ne par­le pas beau­coup. Même si ce genre de per­son­nage est sans doute plus courant à la télé ou au ciné­ma… Et je ne sais pas si je suis faite pour la télé ou le ciné­ma. J’i­rai là où on a envie de tra­vailler avec moi.