
Parlez-nous de votre formation ?
Je pense que ma formation a vraiment débuté lorsque j’avais neuf ans. À cette époque, je faisais des compétitions de patinage artistique. J’y ai appris la discipline, les répétitions de mouvements et la musicalité. J’en ai fait jusqu’à mes seize ans. Ensuite, j’ai poursuivi ma formation en danse au Cégep de Ste-Foy, à Québec, avec une troupe d’amateurs. J’ai aussi pris des cours de ballet, jazz et contemporain à l’Ecole de Danse de Québec. Lors d’un voyage à Montréal, j’ai visité les Grands Ballets Canadiens et, après discussion avec l’un des professeurs, on m’a pris à l’essai dans un classe de danseurs plus âgés. Il faut dire que j’avais 19 ans. Finalement, j’ai suivi une formation de trois ans à l’Ecole Supérieure de Danse du Québec, à Montréal. C’était un rêve pour moi ; jamais je n’aurais pensé qu’à 19 ans, je débuterais une carrière en danse.
Vous êtes l’un des chorégraphes du Match des Étoiles. Le fait de n’avoir que douze heures pour enseigner une chorégraphie à un artiste doit être tout un défi.
Je trouve cela très stimulant ! Je pense que, dans la majorité des cas, j’ai emmené l’artiste au-delà de ce qu’il pensait pouvoir faire. J’essaie de leur faire sentir qu’ils sont des danseurs. Je leur fais exécuter des choses assez complexes. A certaines occasions, j’ai eu à changer complètement la chorégraphie et, quelques fois, c’est très laborieux. Mais ça m’a permis de faire de très belles rencontres. C’est incroyable, j’ai dansé pendant des années, dans des théâtres ; les gens ne s’apercevaient pas du travail que j’accomplissais puis, en deux minutes au Match des Etoiles, plus de deux millions de gens ont vu, à l’écran, le résultat de nos créations. C’est vraiment une belle récompense.
Lors du Match des Etoiles, quel a été votre plus beau moment ?
Josée Lavigeur ! (gagnante, ex æquo, avec Frédéric Pierre, en 2006/2007). Elle a une énergie du tonnerre, des capacités incroyables. Après notre première rencontre, lors des sixièmes quarts de finale, j’ai demandé à retravailler avec Josée. Je voulais l’emmener dans un autre monde, plus tendre, une nouvelle ambiance qu’elle n’avait jamais explorée. Je suis très heureux de ne pas avoir fait de compromis dans cette chorégraphie « gagnante ». Je suis resté en contact avec Josée. Cette rencontre fut le début d’une belle histoire d’amitié entre nous.
Vous avez participé à Cabaret, parlez-nous de cette expérience.
Mon spectacle préféré ! Je n’avais pas un des rôles principaux mais comme les personnages secondaires représentaient, entre autres, la « décadence », tu sentais que ton rôle était important pour le déroulement de l’histoire ! La troupe avait une écoute et un respect extraordinaires et ce, pour chacune des disciplines sur le plateau.
Vous avez réalisé les chorégraphies de Des Grenouilles et des Hommes, parlez-nous cette comédie musicale.
Je travaillais avec Joël Legendre (metteur en scène) sur la production Revue et Corrigé, au Théâtre du Rideau Vert lorsque le projet Des Grenouilles et des Hommes est arrivé. Joël m’a demandé d’être le chorégraphe. Il connaissait mon travail dans le passé. L’action des Grenouilles et des Hommes se passe en plein coeur de l’été autour d’une piscine publique. Quatre histoires d’amour se jouent de la façon la plus sérieuse du monde. Pour ce qui est des chorégraphies, elles sont assez variées car les chansons sont des reprises bien connues du public avec un arrangement différent, comme « Y a de l’amour dans l’air » reprise à la « sauce Samba »! Grâce aux nouveaux arrangements musicaux, ca ne fait pas trop vieillot. On ressent l’humour, même dans mes chorégraphies.
Parlons du « hit » de l’été, Neuf ! Vous-êtes vous basé sur les chorégraphies originales pour la version présentée à Montréal ?
Pas du tout ! Il n’y a absolument rien d’identique à la version de Broadway. J’avais des directives très précises de la part de Denise Filiatrault mais j’ai fait mes propres interprétations. Je n’avais pas envie de copier. J’ai vu, sur vidéo, la version de Broadway. J’avais aimé mais je trouvais le spectacle trop long. D’après moi, la version présentée ici est plus vivante, dynamique et, aussi, plus humaine que la version de Broadway. Disons que, pour l’aspect chorégraphie, c’est ma création du début à la fin.
Quels étaient les défis pour Neuf ?
Avoir une troupe de dix artistes — au lieu de trente — et seulement deux danseuses. Il faut tenir compte de la contrainte de temps que j’avais pour monter les chorégraphies afin d’avoir une bonne synergie sur la scène.
Quels sont vos projets ?
Je serai de retour dans le Match des Etoiles. Je reprends mon rôle de chorégraphe dans Revue et Corrigé 2007 au Théâtre du Rideau Vert. Je ferai partie aussi, peut-être, de la distribution de Sweet Charity ; j’y songe encore. J’ai également un autre projet de comédie musicale, avec Joël, pour l’été 2008. Je ferai la tournée de My Fair Lady en janvier. Et j’aimerais bien attaquer l’Europe pour y travailler comme concepteur.