Chess — Echec et mat !

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L'enregistrement de Londres ©DR
L

Musique de Ben­ny Ander­s­son et Bjorn Ulvaeus
Paroles de Tim Rice

Créa­tion
Le 14 mai 1986 à Lon­dres (The Prince Edward)
Le 28 avril 1988 à New York (Impe­r­i­al Theatre)

Prin­ci­pales chansons 
Where I want to be,  Quar­tet (A mod­el of deco­rum and tran­quil­i­ty), Some­one else’s sto­ry, One night in Bangkok, Nobody’s side, Anthem, Heav­en help my heart, You and I, I know him so well, Pity the child, End game

Syn­op­sis
Il est dif­fi­cile de résumer le livret de Chess et ce, pour plusieurs raisons. En pre­mier lieu, l’oeu­vre n’a cessé d’être remaniée. Chaque ver­sion pro­pose une his­toire et des chan­sons tout à fait dif­férentes de la précédente.

Par ailleurs, l’in­trigue com­mune est des plus com­pliquées : durant le cham­pi­onnat mon­di­al d’échecs, Fred­die Trumper, le ten­ant du titre améri­cain affronte son chal­lenger, le Russe Ana­toly Sergievsky. Flo­rence, l’as­sis­tante du pre­mier, tombe amoureuse du sec­ond, mar­iée à Svet­lana. Sur fond d’af­fron­te­ments poli­tiques entre Russ­es et Améri­cains, la bataille approche… Elle se jouera aux qua­tre coins de la planète (dans des lieux dif­férents selon les ver­sions) : on passe de Mer­a­no (en Ital­ie) à Bangkok ou Budapest.

Thème
Chess (« échecs » en anglais) a pour argu­ment de départ un cham­pi­onnat d’échecs qui voit s’af­fron­ter un Améri­cain et un Russe. Au-delà de la sim­ple con­fronta­tion sportive, le con­texte poli­tique et his­torique est le thème cen­trale de l’oeu­vre. La bataille Fred­die / Ana­toly fait place à la lutte entre URSS et Etats-Unis, KGB con­tre CIA… L’his­toire d’amour elle-même est traitée sous le prisme de la guerre froide.

Les auteurs ayant attribué l’in­com­préhen­sion du thème à cette péri­ode trop « datée », les nou­velles ver­sions situent l’ac­tion dans les années 80.

L’his­toire der­rière l’histoire 
Il sem­blerait que Tim Rice ait eu l’idée d’une lutte d’échecs sur fond de guerre froide dès la fin des années 70. Après avoir pro­posé l’idée à Andrew Lloyd Web­ber, alors occupé par Cats, il con­tacte les deux chanteurs-com­pos­i­teurs du groupe phare de la dis­co ABBA. Le trio se met à tra­vailler en 1982 et, deux ans plus tard, paraît l’al­bum-con­cept de la comédie musi­cale. On y retrou­ve, dans les rôles prin­ci­paux, des noms que les fans de musi­cals recon­naitront sans aucun doute : Mur­ray Head (créa­teur du Judas de Jesus Christ Super­star, par­tic­i­pa­tion à Hair et, actuelle­ment, père de la Cindy 2002 de Pla­m­on­don (!)), Bar­bara Dick­son (Blood Broth­ers), Elaine Paige (créa­trice de la Griz­abel­la de Cats, d’Evi­ta, elle a par­ticipé a des pro­duc­tions de Any­thing Goes, Sun­set Boule­vard, The King and I)…

De cet album seront issus deux tubes. En 1985, le « One night in Bangkok » de Mur­ray Head se place en haut des charts en Angleterre, dans toute l’Eu­rope mais aus­si aux Etats-Unis. Plus de 3 mil­lions de dis­ques sont ven­dus. Selon la légende, le chanteur serait per­son­na non gra­ta en Thaï­lande depuis. Le duo Elaine Paige/Barbara Dick­son con­naît égale­ment un véri­ta­ble tri­om­phe : « I know him so well » est numéro un des ventes en Grande-Bre­tagne durant plusieurs mois. Cer­tains se sou­vien­dront de la reprise du titre par Whit­ney Hous­ton et sa mère sur l’al­bum Whit­ney.

Pour la créa­tion de Chess, le théâtre Prince Edward s’im­pose : en effet, Evi­ta ferme ses portes après 8 ans de bons et loy­aux ser­vices. Un Tim Rice en rem­place donc un autre. Il s’ag­it alors de trou­ver un met­teur en scène.

A l’o­rig­ine, Trevor Nunn était pressen­ti mais il décli­na l’of­fre pour se lancer dans la « mod­este » aven­ture des Mis­érables. Michael Ben­nett (A Cho­rus Line) prend donc la direc­tion du pro­jet. Cepen­dant, de graves prob­lèmes de san­té l’oblig­ent à se désis­ter après plusieurs mois de tra­vail. Nunn étant de nou­veau libre, il prend donc les com­man­des du show qui ouvre ses portes le 14 mai 1986. Elaine Paige, Mur­ray Head, Tom­my Kör­berg, déjà présents sur l’al­bum, créent les rôles sur scène, rejoints par Siob­han Mc Carthy, Tom Jobe et John Turner.

Très vite, les créa­teurs désirent exporter Chess à Broad­way. C’est chose faite en 1988. Cepen­dant, les cri­tiques et l’ac­cueil peu favor­able du pub­lic auront rai­son du spec­ta­cle, après seule­ment 68 représentations.

Par la suite, l’oeu­vre est remaniée et l’on peut voir émerg­er des pro­duc­tions aus­trali­ennes, anglaise ou suédoise.

Selon la rumeur, il sem­ble que les auteurs n’ont pas lais­sé tombé leur rêve améri­cain. Ils tra­vailleraient, actuelle­ment, à une ver­sion défini­tive. Serait-ce la bonne ? Affaire à suivre…

Ver­sions de référence 
Chess, the orig­i­nal Lon­don cast (1984) avec Elaine Paige, Mur­ray Head, Tom­my Kör­berg, Bar­bara Dick­son, Denis Quil­ley et Björn Skifs

- Chess, the orig­i­nal Broad­way cast (1988) avec Judy Kuhn, Philip Cas­noff, David Car­roll, Mar­cia Mitzman-Gaven

- Il existe égale­ment un album live, en import, Chess in con­cert (1994) : swedish Con­cert Cast avec Tom­my Kör­berg, Lena Ericcson…