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Chantons dans le placard (Critique)

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chantons-dans-le-placardUne comédie de Michel Heim.
Mise en scène de Jean-Pierre Rou­vel­lat & Hélène Hamon.
Avec Michel Heim, Alvaro Lom­bard & Vin­cent Escure.

Un jeune chanteur monte à Paris pass­er une audi­tion pour jouer dans une mys­térieuse comédie musi­cale. Il doit présen­ter une chan­son « gay »: mais com­ment la choisir ? Il va pren­dre con­seil auprès d’un artiste renom­mé pour sa gouaille et sa cul­ture inter­lope. Ce maître, accom­pa­g­né par son pianiste, se lance avec brio dans un tour d’hori­zon sans com­plai­sance du réper­toire de la chan­son gay.

Notre avis (paru en 2011) : Mal­gré quelques clichés façon Cage aux folles, la rel­a­tive minceur de l’intrigue et la tour­nure du moins péd­a­gogique sinon répéti­tive que prend par­fois l’énumération des dif­férentes chan­sons, l’ambiance déten­due et l’absence de pré­ten­tion de la soirée séduisent sans ambages un pub­lic sor­ti de son plac­ard et résol­u­ment venu pour s’amuser.

Ce tour d’horizon englobe tout à la fois des suc­cès désuets à textes ambi­gus ou truf­fés de con­tre­pè­ter­ies, du réper­toire engagé et mil­i­tant, des délires inter­lopes, des mélopées trou­blantes, des chan­sons interprétées/composées par des hétéros qui pren­nent par­ti pour la cause homo – qual­i­fiées de « homo-human­i­taires » – et même… des tubes pour lesbiennes !

De Suzy Soli­dor à Mecano (donc on ne dépasse par les années 80, et c’est tant mieux !), en pas­sant par les incon­tourn­ables Bar­bara (« L’Absinthe »), Régine (« La Grande Zoa »), Juli­ette Gré­co (« Les Pin­gouins »), Charles Trénet (« L’Abbé à l’harmonium »), Charles Aznavour (« Comme ils dis­ent »)… ou encore des extraits de Star­ma­nia ou des Péda­los, le maître (Michel Heim) enseigne, sous l’œil et les doigts com­plices de son accom­pa­g­na­teur (Alvaro Lom­bard), au jeune provin­cial déjà un peu branché (Vin­cent Escure) les dif­férences et les sub­til­ités d’un réper­toire polymorphe.

Et tan­dis qu’ils s’amusent à enton­ner cou­plets et refrains en solo, à deux ou à trois, le pub­lic fre­donne de bon cœur les mélodies les plus con­nues, redé­cou­vre le sens de textes plus pro­fonds qu’ils n’ont l’air et se réjouit de (ré)entendre de vraies pépites de Dal­i­da (« Depuis qu’il vient chez nous ») ou d’Anne Sylvestre (« Xavier »), moins célèbres mais ô com­bi­en émou­vantes. Ajouté à cela des dia­logues de tran­si­tion qui regor­gent de bons mots, ce panora­ma de la chan­son « gay » est une vraie bouf­fée de pétulance !