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Chantal Goya — Indémodable Marie-Rose

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Chantal Goya ©DR
Chan­tal Goya ©DR

Chan­tal nous reçoit après une longue séance d’au­to­graphes dans sa loge du Bat­a­clan. Son bras est dans le plâtre mais mal­gré cet incon­vénient, elle a main­tenu ses représen­ta­tions et a con­tin­ué à chanter et danser. Dehors, sa famille l’at­tend au café du coin pour savour­er ensem­ble un choco­lat chaud bien mérité. Chan­tal a donc peu de temps à nous con­sacr­er mais c’est avec beau­coup de gen­til­lesse qu’elle nous accueille.

Tu t’ap­pelles Chan­tal Goya comment ?
Entre Chan­tal et son pub­lic, c’est déjà une longue his­toire. Chan­tal se sou­vient des moments qui ont mar­qué sa car­rière et pour elle, ses débuts furent très impor­tants. « Ce sont tou­jours mes pre­miers spec­ta­cles à l’Olympia », explique-t-elle,« quand il n’y avait pas de décors et que les enfants me cri­aient ‘atten­tion ! atten­tion !’. Je me retour­nais et je me dis­ais ‘qu’est-ce qui se passe ?’. Il y avait juste un cyclo et les ombres des tech­ni­ciens qui pas­saient. Les enfants étaient telle­ment en dia­logue avec moi que ça a don­né l’idée à Jean-Jacques [Debout, son mari et com­pos­i­teur] d’écrire La forêt mag­ique et que je par­le aux enfants comme je le fai­sais, parce que ça a été tou­jours spon­tané. Et puis, il y a tous les mots d’en­fants, comme ‘Oh, tu es en couleurs, je t’ai vue en noir et blanc à la télé’ ou ‘Tu t’ap­pelles Chan­tal Goya comment ?’ ».

Cette his­toire com­mence donc à la fin des années 70 quand « Adieu les jolis foulards » révèle Chan­tal Goya au grand pub­lic . S’en­suit alors une série de tubes qui dépasse large­ment le seul pub­lic enfan­tin. On peut citer entre autres « Ce matin un lapin », « Bécas­sine », « C’est Guig­nol », « Mon­sieur le Chat Bot­té » ou encore « Pan­di Pan­da ». Des nom­breux titres qui ont jalon­né sa car­rière, Chan­tal explique : « J’aimais bien ‘Adieu les jolis foulards’, c’est nor­mal parce que c’est ma pre­mière chan­son. J’aimais bien ‘Piou Piou’ parce que ça me fai­sait rire… Il y en telle­ment, Jean-Jacques a écrit plus de 300 titres. Il y a une belle chan­son qui s’ap­pelle ‘Peine’ et que je ne chante pas beau­coup. Il y a aus­si ‘Mr Pét­role’. On était précurseurs, on par­lait déjà la pro­tec­tion des sites, de la nature. Avec tout ce qui se passe en ce moment avec la marée noire… Voilà, c’est tout ça qui revient dans ma mémoire… »

Par­al­lèle­ment à ses albums, Chan­tal offre à chaque fin d’an­née un mag­nifique spec­ta­cle à son pub­lic. C’est l’époque de l’Olympia ou du Palais des Con­grès. Accom­pa­g­née sur scène d’une rib­am­belle d’en­fants, Chan­tal les emmène dans de « mys­térieux voy­ages » dans des « forêts mag­iques » ou à bord d’un « souli­er qui vole ». Ces spec­ta­cles sont conçus comme de véri­ta­bles comédies musi­cales famil­iales. Chan­tal explique que cet univers « est surtout cher à Jean-Jacques parce qu’il a été bercé par toutes les comédies musi­cales avec Judy Gar­land. Automa­tique­ment, c’est tout ce qu’il aime… » Chan­tal cite aus­si Annie qu’elle a vu avec Jean-Jacques à New York et qui est un autre clas­sique de Broad­way qui séduit à la fois petits et grands. Mais dans son Pan­théon per­son­nel, deux spec­ta­cles lui tien­nent par­ti­c­ulière­ment à coeur. « Le souli­er qui vole, c’é­tait la pre­mière [comédie musi­cale] dans le grand Palais des Con­grès. Mais pour moi, la plus belle qui existe, qui est intem­porelle et indé­mod­able, c’est le Mys­térieux voy­age de Marie-Rose. Ca relie tout ce qui est la vie puisqu’on recherche un petit garçon qu’on retrou­ve au par­adis. On se bat con­tre les qua­tre élé­ments… On fai­sait ça en 1984, avec de beaux décors, de beaux cos­tumes et je pense qu’un jour on repren­dra ce spec­ta­cle comme on a repris Star­ma­nia, comme on reprend des grands clas­siques ».

La nais­sance du per­son­nage de Marie-Rose
Marie-Rose, grande soeur idéale créée par Chan­tal Goya et Jean-Jacques Debout, n’est pas sans rap­pel­er les per­son­nages qu’in­ter­pré­tait Julie Andrews. « Le prénom Marie-Rose est apparu au cours de la chan­son ‘Allons chanter avec Mick­ey’ C’est un prénom qui est entré à tra­vers une émis­sion de télévi­sion, un Numéro Un de Mar­i­tie et Gilbert Car­pen­tier. Je trou­vais ça joli comme prénom et puis c’é­tait un rôle un peu comme Mary Pop­pins juste­ment. Mary Pop­pins, c’é­tait ce que je mon­trais à mes enfants quand ils étaient petits et c’é­tait ce que j’aimais, moi. Je dis­ais à Jean-Jacques ‘un jour, je ferai du théâtre, et puis je vol­erai comme elle, et je ferai rêver les enfants.’ Vous savez, quand on a quelque chose qui vous plaît, on s’en sert comme référence et comme exem­ple. »

Depuis les pre­miers pas de Marie-Rose, les fans de la pre­mière heure ont gran­di et cer­tains d’en­tre eux ont désor­mais des enfants qu’ils emmè­nent aux spec­ta­cles de Chan­tal. Il est amu­sant de con­stater que les par­ents con­nais­sent par­fois les paroles des chan­sons beau­coup mieux que leur progéni­ture. Chan­tal sem­ble avoir tou­jours été cer­taine de la fidél­ité de son pub­lic. « J’é­tais sûre que je les retrou­verai un jour parce que ce n’é­tait pas pos­si­ble qu’au­tant d’en­fants que j’ai con­nus quand ils avaient cinq ans ne me par­lent pas aujour­d’hui. Et toute cette généra­tion revient et c’est très émou­vant pour moi parce que ça me rap­pelle quand on a inven­té toute cette belle his­toire qui est le rêve. Aujour­d’hui, ils ont vingt ans, vingt-cinq ans et ça reste très gravé dans leur coeur. »

Chan­tal Goya mul­ti­plie les pas­sages télé et les galas et l’an 2000 promet d’être riche en évène­ments. « On va pro­longer le Bat­a­clan, fin jan­vi­er et févri­er pen­dant les vacances. Ensuite, on a une tournée qui com­mence courant mars, avril, mai dans toute la France. » Son site web offi­ciel sera lancé prochaine­ment, ce sera aus­si une nou­velle façon de garder le con­tact avec son fidèle pub­lic. Même si les out­ils tech­nologiques changent, il est ras­sur­ant de con­stater que Chan­tal est tou­jours égale à elle-même, radieuse et sere­ine, et c’est comme ça que son pub­lic l’aime.