De Frank Thomas, Frédéric Zeitoun, Flannan Obé, Anne Baquet, Damien Nédonchelle, Juliette, Jérôme Charles, Thierry Escaich, Reinhardt Wagner, Philippe Tasquin & Thierry Boulanger.
Avec : Anne Baquet
Piano: Damien Nédonchelle
Dans son nouveau spectacle musical, Anne Baquet interprète onze personnages loufoques qui donneront vie à une histoire aussi burlesque que tendre.
Notre avis (critique parue lors des représentations de 2015) :
Plus qu’un simple récital, c’est à une sorte de “one woman show musical” que l’on assiste sous les voutes de l’Essaïon, avec ce nouveau spectacle d’Anne Baquet. Fidèle à son style et à cet univers si particulier qui a fait son succès, l’artiste conte cette fois une histoire. Une histoire bien particulière, celle d’une « petite fille née un soir de Noël… » et qui lui ressemble étrangement. Sa mère, artiste dans un cabaret russe, porte haut l’amour du chant slave et… de la vodka. Ses deux copines sont folles de Jason, « le dernier des romantiques » et son père, à la longue barbe blanche, se déplace en traineau pour distribuer des cadeaux. Absurde ? Pas le moins du monde dans le regard d’Anne Baquet, qui, avec candeur, légèreté et énormément d’humour, donne vie à plus d’une dizaine de personnages tous plus baroques les uns que les autres. Car son héroïne, qui avance vaille que vaille dans l’existence, va y croiser des personnalités hautes en couleur. Et la frêle Anne Baquet, délaissant sa silhouette fragile, devient tour à tour une adolescente un peu rebelle, une hilarante prof de théâtre, une meilleure amie très superficielle ou une mère… très imbibée. Sautant de l’un à l’autre, semblable à un attachant pantin désarticulé, Anne Baquet s’empare de la petite scène et soigne chacun de ses personnages vocalement et… physiquement. A la fois l’auguste et le clown blanc, elle joue, chante, danse et se démène, charmant par ses mimiques ou son regard malicieux, un public captivé. Suivant sa route, elle s’amuse des surprises de la vie. Accompagnée au piano par Damien Nédonchelle, elle alterne chansons drôles, refrains enflammés et ballades plus intimes, presque mélancoliques, sans jamais céder à la facilité des mélodies. Et les auteurs ont glissé dans les textes tout ce qu’il faut de rêves, de poésie et de tendresse pour que « cette nuit soit son jour ». Plus profond qu’il n’y parait, ce nouveau spectacle est un agréable moment de théâtre musical. S’y glisse un clin d’œil final à Michel Legrand et à Claude Lelouch. Anne Baquet a raison de s’abriter sous les parasols de Deauville, il faut protéger les grands artistes.