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Cendrillon (Critique)

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Cendrillon © Olivier Houiex
Cen­drillon © Olivi­er Houiex

Bal­let de Thier­ry Malandain, inter­prété par le Bal­let de Biar­ritz sur la par­ti­tion de Serge Prokofiev.

L’une des plus belles com­pag­nies français­es, dirigée par un choré­graphe sincère et généreux, pour­suit sa démarche d’actualisation du réper­toire clas­sique. Après la Cen­drillon de Maguy Marin par le Bal­let de l’Opéra de Lyon, nous nous réjouis­sons d’accueillir celle du Malandain Bal­let Biarritz.

Notre avis : Durant 1h40 nous voilà plongé dans un univers d’où sont ban­nies toutes les couleurs. Un savant dégradé du noir au blanc — avec une excep­tion pour le beige — sert d’écrin à une Cen­drillon aux traits asi­a­tiques (remar­quable Miyu­ki Kanei). Sa marâtre et ses méchantes sœurs ont le crâne rasé et des cor­pu­lences de démé­nageurs. Autant dire que les divers­es ver­sions du con­te ont été étudiées, pressées, essorées et que le choré­graphe Thier­ry Malandain a décidé d’en don­ner une ver­sion toute per­son­nelle. Pas de pan­tou­fle de vair ici, pas d’escaliers mon­u­men­taux. Une scéno­gra­phie réussie com­posées de cen­taines d’escarpins, comme sus­pendus dans les airs, un min­i­mum d’ac­ces­soires et un max­i­mum d’ef­forts pour stim­uler l’imag­i­na­tion du spec­ta­teur. Pari réus­si puisque cette choré­gra­phie enlevée, héri­tière d’un univers que n’au­rait pas renié Roland Petit, fait plonger tout un cha­cun dans un monde par­al­lèle tan­tôt déli­cieux, tan­tôt inquié­tant, qui main­tient la curiosité en éveil. La fée est-elle la mère de Cen­drillon ou la mar­raine comme le veut la tra­di­tion ? Le tableau du bal, par­ti­c­ulière­ment réus­si avec ces danseurs qui évolu­ent avec des man­nequins et en jouent habile­ment, con­traste avec une austérité de chaque instant. Une vision on ne peut plus austère, par­faite­ment servie par une troupe de danseurs au diapason.