
Romain MOLIST (piano)
Alix MERCKX (contrebasse)
Patrick ALLUIN (mise en scène)
Mariejo BUFFON (chorégraphies)
Eric CHARANSOL (création lumière)
Arnaud ORIEUX (régie son)
Ce nouveau spectacle musical, avec un brin de jazz et quelques notes d’espoir, revisite le passé et les trois grands conflits qui ont marqué l’histoire contemporaine : de 1870 à 1945, en passant par la « der des der », quatre jeunes artistes explorent la mémoire de leurs anciens et swinguent au rythme d’un répertoire rare et savoureux, où des textes poignants côtoient des mélodies plus légères.
—————– (notre critique)
On connait « La victoire en chantant », mais Ce soir, il pleuvra des étoiles fait plutôt découvrir le revers de la médaille : la réalité du front pour les gens ordinaires, bien moins glorieuse que celle décrite dans les actualités officielles. Au travers de textes et de chansons sélectionnés de façon très pertinente, le spectateur progresse dans la chronologie guerrière de 1870 à 1945 par petites touches successives et sur un mode plus impressionniste que narratif. Les férus d’histoire y retrouveront facilement leur chemin, les autres se laisseront simplement porter par des textes intelligents rythmés par des chansons pleines de bon sens populaire et, paradoxalement, de drôlerie. Le spectacle est interprété par une belle troupe menant tambour battant les monologues sans monotonie et les chansons sans fausse note. Alexandre Martin-Varroy démontre brillamment que l’on peut faire du théâtre musical sans chercher à se surpasser vocalement, en restant très naturel. Marie-Pierre Rodrigue est plus académique, mais sa précision et sa puissance rappellent certaines voix un peu stridentes de Broadway qui raviront les connaisseurs. Ils sont accompagnés de deux musiciens au piano et à la contrebasse qui modernisent de fort belles mélodies d’avant-guerre et seraient capables de faire swinguer même un chant du cygne. Enfin, il faut mentionner l’excellente mise en scène de Patrick Alluin, créant de beaux tableaux mis en lumière par Eric Charansol. Il pleut des étoiles, en effet, sur la scène du Douze !