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Canada — Sister Act (Critique)

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Brigitte Désy, Dayane Ntibarikure (Dolores) et Jennifer Silencieux dans la comédie musicale Sister Act à Montréal © DR
Brigitte Désy, Dayane Ntibarikure (Dolores) et Jen­nifer Silen­cieux dans la comédie musi­cale Sis­ter Act à Mon­tréal © DR

Musique : Alan Menken
Livret : Cheri Steinkell­ner et Bill Steinkellner
Paroles : Glenn Slater
Mise en scène : Denise Filiatrault
Direc­tion musi­cale et arrange­ments :Guil­laume St-Laurent
Adap­ta­tion livret : Ludovic-Alexan­dre Vidal
Adap­ta­tion : Nico­las Nebot

Dis­tri­b­u­tion :
Dayane Ntibarikure : Dolores / Sœur Marie-Clarence
Nor­mand Brath­waite : Cur­tis the pimp
Guil­laume Cyr : Joey
Vladimir Alex­is : TJ
Gardy Fury : Eddie Sauter
Marc Hervieux : Mon­seigneur O’Hara
Lin­da Sorgi­ni : Mère supérieure
Suzanne Cham­pagne : Sœur Marie-Patrick
Albane Chateau : Soeur Marie-Robert
France Cas­tel : Soeur Marie-Lazarus
Dorothée Berry­man : Soeur Marie-Antoinette
Danièle Lorain : Soeur Marie-Eustache
Isabelle Drainvile : Soeur Marie-Thérèse
Marie-Claude Michaud : Soeur Marie-Madeleine
Sylvie Fer­lat­te : Soeur Marie-Christine
Hélène Major : Soeur Marie-Alena
Monik Vin­cent : Soeur Marie de la Rédemption
Estelle Esse (mezz) : Soeur Marie de l’Incarnation
Nathalie Gadouas : Soeur Marie du Saint-Esprit
Matt Trem­blay : Danseur/ Ser­vant de messe, Bum/Client dans le bar
Math­ieu Lorain-Dig­nard : Ser­vant de messe/Présentateur, Client dans le bar/Policier/Bum
Daniel Delisle : Ernie, Danseur rêve, Bum
Alex­ia Gourd : Bum/Serveuse/Pute/Danseuse
Brigitte Désy : Michelle/Danseuse/Bum
Jen­nifer Silen­cieux : Tina/Danseuse/Pute/Bum
Jean-François Poulin : Pablo
Lukay : Danseur/Drag queen/Bum, Policier/Chauffeur de taxi

Musi­ciens :
Guil­laume Saint-Lau­rent (Chef d’orchestre)
Nico­las Bédard
Lucie Cauchon
Philippe Bouffard
Philippe Beaudin
William Côté
Paul Audy

Témoin d’un meurtre, Dolorès Van Carti­er, la diva du dis­co est placée sous la pro­tec­tion de la police dans le seul endroit où ils sont cer­tains qu’on ne la retrou­vera pas – un cou­vent ! Déguisée en bonne sœur, elle devient rapi­de­ment la coqueluche de ses con­soeurs, mais fait mau­vaise impres­sion auprès de mère supérieure du cou­vent. Alors qu’elle con­sacre toute son énergie à une fausse chorale, cher­chant à aider les sœurs à trou­ver leur voie et le répit dans un quarti­er miteux, sa mas­ca­rade pour­rait explos­er au grand jour. Le temps serait-il comp­té pour Dolorès, active­ment traquée par des crim­inels ? Ou ces derniers auraient-ils sous-estimé le pou­voir de la com­mu­nauté qui l’a recueillie ?

Notre avis :
Pour son édi­tion 2014 et sa tra­di­tion­nelle comédie musi­cale, le Fes­ti­val Juste pour rire voulait présen­ter Evi­ta… mais Denise Fil­i­a­trault voulait Sis­ter Act. Donc, nous voilà chez les bonnes sœurs.

Normand Brathwaite (Curtis), Vladimir Alexis (T.J.) et Guillaume Cyr (Joey) dans la comédie musicale Sister Act à Montréal © Sébastien St-Jean / Agence QMI
Nor­mand Brath­waite (Cur­tis), Vladimir Alex­is (T.J.) et Guil­laume Cyr (Joey) dans la comédie musi­cale Sis­ter Act à Mon­tréal © Sébastien St-Jean / Agence QMI

Sis­ter Act est basé sur le film des années 90 — l’histoire est pra­tique­ment la même — en revanche, on ne retrou­ve pas les chan­sons du film. Les chan­sons de Glenn Slater sur les musiques d’Alan Menken, ser­vent très bien l’histoire et on oublie vite les « My Guy » ou les « I Will Fol­low Him ». Sis­ter Act ver­sion scénique nous trans­porte totale­ment dans un autre univers musi­cal et ce n’est pas plus mal.

Pour la ver­sion québé­coise , nous avons droit à la tra­duc­tion « Made in Paris ». Les chan­sons ont été traduites par Nico­las Nebot et le livret par Ludovic-Alexan­dre Vidal. Nous avions une appréhen­sion envers cette tra­duc­tion mais, au final, tout est mélodieux à nos oreilles. Les chan­sons n’ont pas été « mod­i­fiées ». Par con­tre, quelques ajuste­ments ont été faits du côté du livret pour le marché québé­cois. Mais, encore là, les change­ments sont minimes.

Sis­ter Act a le mérite d’avoir des décors dignes de ce nom et ce, même si ces décors ne sont pas ce qu’il y a des plus extrav­a­gants. Mais ils ont la capac­ité de situer l’histoire con­ven­able­ment entre les dif­férentes scènes : un bar, un cou­vent, un poste de police. De plus, Sis­ter Act peut compter sur pas moins de sept musi­ciens : mais ne les cherchez pas, ils sont bien instal­lés sous la scène.

Côté dis­tri­b­u­tion, encore là, nous avions des attentes. Le Fes­ti­val Juste pour rire a misé sur les têtes d’affiche, pour « ven­dre leur spec­ta­cle », toute la pub­lic­ité étant basée sur le retour de Nor­mand Brath­waite (Cur­tis) dans une comédie musi­cale (il était de la ver­sion orig­i­nale de la créa­tion québé­coise Pied de Poule en 1982). Choix judi­cieux ? Pas cette fois-ci ! Nor­mand Brath­waite est la grande décep­tion de cette pro­duc­tion. Pour­tant, nous savons que M. Brath­waite a un tal­ent immense. Mais, pour ce rôle de Cur­tis, il man­quait de con­vic­tion et de mémoire ! À plusieurs repris­es, il s’emmêlait royale­ment dans ses répliques et que dire de sa ver­sion de « Si je retrou­ve ma poupée » qui man­quait de… « vital­ité »… Dom­mage ! Dayane Ntibarikure, quant à elle, nous a offert une Dolores toute en douceur…un peu trop peut-être. Mal­gré quelques man­ques côté voix, elle a su tenir le pub­lic en haleine tout le long du spec­ta­cle. Nos décou­vertes sont, sans con­teste, l’incroyable Gardy Fury (Eddie la sueur) – celui-là même qui a don­né tout son sens au mot « Show-stop­per », l’été dernier dans Hair­spray – récidive encore cette fois-ci ! Il fait lever la foule lors de sa per­for­mance de « Je serai celui-là » et le pub­lic en rede­mande ! Mais le secret bien gardé de Sis­ter Act n’est nul autre que Lin­da Sorgi­ni qui offre une mère supérieure qui vole presque le show au reste de la dis­tri­b­u­tion. Elle est en plein con­trôle d’elle-même aus­si bien côté jeu que voix ! Et quelle voix ! Dom­mage que ses chan­sons ne sont pas les meilleures du spectacle.

Le suc­cès de Sis­ter Act relève de ses numéros de groupe : « Suis ta voix » , « Par­tir pour Éden » et « La fièvre du dimanche matin », qui sont enlevés et fort amu­sants mais ce n’est rien à com­par­er à l’excellente presta­tion de la troupe lors du numéro « Trop bon d’être une nonne ! », qui est, à notre avis, le clou du spectacle.