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Canada — Jersey Boys (Critique)

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Keith Hines, Hayden Milanes, Drew Seeley et Nicolas Dromard dans Jersey Boys © Joan Marcus
Kei­th Hines, Hay­den Milanes, Drew See­ley et Nico­las Dro­mard dans Jer­sey Boys © Joan Marcus

Musique : Bob Gaudio
Livret : Mar­shall Brick­man, Rick Elice
Paroles : Bob Crewe

En 1961, à Belleville dans le New Jer­sey, Tom­my DeVi­to est un jeune Ita­lo-améri­cain qui vit de plusieurs arnaques. Il est ami avec Frankie Castel­luc­cio qui pos­sède une voix mag­nifique. Frankie est très appré­cié par Gyp DeCar­lo, le mafieux local qui l’aide souvent.

En plus de leurs petits larcins, Tom­my, son frère Nicky et leur ami Nick Mas­si se pro­duisent dans un club sous le nom de The Vari­ety Trio. Un soir, Tom­my invite Frankie sur scène. Ce dernier se met d’emblée le pub­lic dans la poche avec sa belle voix aiguë. Alors que l’idée d’un groupe émerge, Frankie ren­con­tre la sub­lime Mary Del­ga­do qui lui con­seille de s’appeler Frankie Val­li (avec un « i » et non un « y »).

Après le départ de son frère Nick, Tom­my demande à son ami Joe Pesci de lui trou­ver quelqu’un d’autre pour le groupe alors nom­mé The Four Lovers. Pesci leur présente alors Bob Gau­dio, auteur-com­pos­i­teur-inter­prète. Après quelques dis­cus­sions houleuses, Bob Gau­dio rejoint finale­ment le groupe. Après s’être fait jeter d’un bowl­ing où ils devaient se pro­duire, ils se retrou­vent sous une enseigne qui leur inspire le nou­veau nom de leur groupe : The Four Seasons..

Notre avis :
Soir de pre­mière pour ce clas­sique de Broad­way dans la métro­pole. En effet, après la sor­tie du film – de Clint East­wood — cet été, voici que la « meilleure comédie musi­cale de l’année 2005 », Jer­sey Boys s’arrête à Montréal.

Après les suc­cès de ces derniers mois à Mon­tréal (The Lion King, The Book of Mor­mon), la marche était haute pour Jer­sey Boys qui racon­te les hauts et les bas de ce groupe – The Four Sea­sons et son leader Frankie Val­li — très peu con­nu, mal­gré leurs nom­breux suc­cès radio. On décou­vre, au tra­vers des nar­ra­tions de cha­cun des qua­tre mem­bres de la troupe et selon un ordre bien pré­cis util­isant le thème des qua­tre saisons — Les débuts du groupe (print­emps), son sum­mum (été) et sa déchéance (l’au­tomne et l’hiv­er) — les anec­dotes, les sou­venirs et les déboires de ces jeunes Ita­lo-améri­cains, fils d’immigrants.

Parsemé de suc­cès de ce groupe tels que, « Sher­ry », « Girls Don’t Cry », « Walk Like A Man », « My Eyes Adored You », « Oh, What A Night » , ou encore « Can’t Take My Eyes Off You »,  l’histoire se déroule par­faite­ment bien. Un tra­vail colos­sal a été fait par les auteurs Mar­shall Brick­man, Rick Elice (Livret), Bob Crewe pour les paroles et la musique de Bob Gaudio.

Con­traire­ment aux comédies musi­cales « Hom­mage », telles que Mam­ma Mia ou celles du Québec, comme « Beau Dom­mage » ou « Le petit Roy’ « , qui se sont inspirées des chan­sons de ces groupes pour racon­ter une his­toire, les auteurs de Jer­sey Boy ont choisi au con­traire de racon­ter l’histoire du groupe.

Sur­prise pour les spec­ta­teurs. Le spec­ta­cle débute avec la ver­sion fran­coph­o­ne de « Oh, What A Night », le pop­u­lar­isé… « Ces soirées là ». Jer­sey Boys a l’habitude de jouer majori­taire­ment devant des foules anglo­phones : mais faut avoir du « Gots » pour présen­ter cette ver­sion devant un pub­lic fran­coph­o­ne. Était-ce réus­si ? Non, pas vrai­ment, mais ce fût un moment com­plète­ment charmant.

Jer­sey Boys ne peut rivalis­er avec des pro­duc­tions à grand déploiement comme The Lion King ou Wicked mais cela ne nuit pas à la qual­ité du spec­ta­cle, même si on s’étonne de voir une scène avec des néons ici et là, pour situer l’histoire dans le temps ou des pro­jec­tions visuelles sur écran qui don­nent un look « vieil­lot » à la pièce.

La mise en scène de Des McAnuff est très effi­cace, flu­ide et ne per­met pas de temps mort, ce qui est un « plus » pour une pièce qui dure tout de même plus de 2h30 ! La pro­duc­tion a fait appel à une troupe excep­tion­nelle et homogène. On se doit de lever notre cha­peau à Nico­las Dro­mard (Tom­my DeVi­to), un Cana­di­en de sur­croit, qui nous offre une presta­tion théâ­trale épous­tou­flante. De son côté, Hay­den Milanes pro­pose un Frankie Val­li à la hau­teur de nos attentes. Son tim­bre de voix vous fera frémir et vous don­nera la sen­sa­tion d’avoir assisté à une presta­tion unique. Le quatuor est com­plété par Kei­th Hines (Nick Mas­si) et Drew See­ley (Bob Gau­dio), qui n’ont rien à envi­er à leurs con­frères de scène.

Même si vous con­nais­sez peu ce groupe – et nous somme assurés que mal­gré tout vous avez au moins une fois dans votre vie fre­donné un de leurs suc­cès – vous allez tomber en amour avec cette pro­duc­tion. Après, il ne vous restera qu’à com­par­er avec la ver­sion cinématographique !