Le livret de la production a été écrit par Eleanor Bergstein et la tournée nord-américaine sera mise en scène par James Powell, avec des chorégraphies de Michele Lynch inspirées des chorégraphies originales de Kate Champion.
Qui ne se souvient pas du classique « Dirty Dancing », mieux connu au Québec sous le nom — un peu étrange — de « Danse lascive » ? Ce film musical, à petit budget, a fait fureur dans les années 80. La bande originale a fracassé des records et a même eu droit à un Oscar pour la meilleure chanson de film ; « (I’ve Had) The Time of My Life ».
La comédie musicale d’Eleanor Bergstein a été produite pour la première fois en 2004 – la même année que la sortie du film « Dirty Dancing 2 » — par Jacobsen Entertainment, en Australie, avec un budget de 6.5 millions.
Un rappel : Dirty Dancing se situe à l’été 1963. Baby — de son vrai prénom Frances — fille d’une riche famille juive, passe ses vacances avec sa famille dans la région des Catskill, dans l’État de New York. Elle se trouve mêlée à la vie des employés de la pension et confrontée à un monde qui lui est complètement étranger, celui de la danse. Malgré le désaccord de son père, elle va connaître une histoire d’amour avec Johnny, le professeur de danse de l’établissement issu d’un milieu social très différent de celui de la jeune femme.
Notre avis :
Soir de première pour la tournée nord-américaine de Dirty Dancing à Montréal et, dès les premières notes de « This Magic Moment », la foule est en délire ! Cette première chanson interprétée par un duo aux très jolies voix sera une des rares de la soirée à être chantée « live ». Nous aurions aimé, tout au long du spectacle, avoir la chance de réentendre ces puissantes voix. Hélas, nous sommes restés sur notre faim. L’utilisation de chansons pré-enregistrés dans Dirty Dancing enlève quelque peu la magie d’une comédie musicale. De plus, comme la production utilise des musiciens « live » sur scène… pourquoi ne pas en avoir profité ?
L’arrivée de Johnny Castle sur la scène a déclenché, encore une fois, des cris stridents de la part de la gent féminine. Il faut dire que l’excellent Christopher Tierney a des airs de Patrick Swayze. Mais son talent ne s’arrête pas à la ressemblance du défunt Patrick, loin de là ! Ce jeune interprète casse la baraque à chaque pas de danse : il est le dieu de la scène. Son acolyte, Rachel Bonne (Frances « Baby » Houseman), nous démontre également un grand talent pour le jeu et la danse. Son petit air innocent a ravi le public. On ne peut passer sous silence le fait que le choix des interprètes a été beaucoup calqué physiquement sur le cast du film. C’est ce qui fait en sorte que l’on compare toujours avec la version cinématographique. La découverte de cette tournée est, sans nul doute, la splendide Jenny Winton en Penny Johnson. Son talent incomparable pour la danse vaut, à lui seul, le déplacement. Le trio Boone — Tierney — Winton porte entièrement le spectacle sur ses épaules.
Pour situer le public dans les différents tableaux, nous avons eu droit à des projections de qualité mais inégales En effet, les projections étaient d’une réalité saisissante où l’on y retrouvait tous les lieux mémorables du film : Kellerman’s Resort, dans les montagnes Catskill, dans le chalet des employés du complexe, bref, une vraie réussite, sauf, pour les scènes — risibles — où Johnny apprend à « Baby » le fameux « saut » dans les champs de blé ou bien à la rivière.
Dans ce spectacle, les numéros de danse sont à couper le souffle, prenant le dessus sur le reste. On doit vous avouer que nous avons préféré les parties dansées au reste du spectacle. Les danseurs volent littéralement le show car, sans eux, le spectacle serait vide… Merci aux chorégraphes pour ces nombreux numéros féeriques et particulièrement « Do You Love Me? » où la foule était, encore une fois, dans une extase indescriptible.
Pour le numéro final tant attendu — « (I’ve Had) The Time of My Life » — , une énorme déception du côté vocal. Les deux interprètes, qui nous avaient habitués durant le spectacle à des envolées incroyables, ont manqué de dynamisme et de puissance, comme s’ils avaient tout donné et étaient épuisés pour les dernières notes. En revanche, le numéro de danse et le « saut » étaient des plus extraordinaires.
Autre déception du spectacle : l’absence de paroles sur la chanson « She’s Like The Wind », qui nous est offerte en version instrumentale seulement.
Dirty Dancing reste un bon divertissement avec beaucoup de dialogues, peu de chansons « complètes », mais les comparaisons avec le film sont très évidentes et certains seront possiblement déçus.
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