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Canada — Cinderella (Critique)

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Hayden Stanes (Topher) et Tatyana Lubov (Ella) dans la tournée nord-américaine de Cinderella © Carol Rosegg
Hay­den Stanes (Topher) et Tatyana Lubov (Ella) dans la tournée nord-améri­caine de Cin­derel­la © Car­ol Rosegg

Richard Rodgers (musique)
Oscar Ham­mer­stein (paroles et livret original)
Dou­glas Carter Beane (nou­veau livret)
Josh Rhodes (choré­graphe)
William Ivey Long (cos­tumes)
Mark Brokaw (mise en scène)

Dis­tri­b­u­tion :
Tiffany Toh, Caity Skals­ki, Arnie Rodriguez, Emi­lie Renier, Nick Pelac­cio, Lau­ren Mon­teleone, Ilda Mason, John­ny Link, Bri­an Lieb­son, Lil­li Jacobs, AJ Hugh­es, Chloe Fox, Gio­van­ni DiGa­briele, Tay­lor N. Daniels, Rhaamell Burke-Mis­souri, Del­phi Borich, Kel­ly Bar­ber­i­to, Chris Woods, Mimi Robin­son, Ryan M. Hunt, Joan­na John­son, Vin­cent Davis, Sarah Prim­mer, Leslie Jack­son, Hay­den Stanes, Tatyana Lubov.

La comédie musi­cale de Broad­way gag­nante d’un Tony Award en 2013, Cin­derel­la de Rodgers & Ham­mer­stein, créa­teurs de The King & I et The Sound of Music, sera présen­tée à la salle Wil­frid-Pel­leti­er (Place des Arts) du 18 au 23 octo­bre pour 8 représen­ta­tions en anglais.

L’his­toire d’une jeune fille, qui de femme de ménage se trans­forme en princesse. Cette Cin­derel­la n’est pas seule­ment un joli vis­age ayant la bonne poin­ture de souliers, mais une jeune jeune fille joyeuse à l’âme généreuse et qui ne laisse pas ses hail­lons ou ses robes de soirée trou­bler sa quête de bon­té, de com­pas­sion et de par­don. Elle espère s’échapper de ses travaux domes­tiques et tra­vaille à ce que le monde autour d’elle, soit un meilleur endroit pour y vivre. Elle ne se bat pas seule­ment pour réalis­er ses rêves, elle force le prince à vrai­ment voir le monde autour de lui afin qu’il puisse lui aus­si réalis­er les siens.

Notre avis :
Est-ce une bonne idée de re-créer un clas­sique en lui appor­tant une dimen­sion con­tem­po­raine ? C’est en effet la démarche qu’ont entre­prise les auteurs Rodgers et Ham­mer­stein II avec la ver­sion mod­erne de Cin­derel­la présen­tée à Mon­tréal depuis le 18 octobre.

De prime abord, ils ont fait de Topher un per­son­nage un peu niais mais plein d’hu­mour, et c’est ce qui fait tout le charme du jeune et séduisant prince. « Ella » devient, quant à elle, une femme plutôt sûre d’elle, forte et qui sait se faire désirer.

Rodgers et Ham­mer­stein ont aus­si quelque peu mod­i­fié les péripéties de ce clas­sique qui se trans­met de généra­tion en généra­tion. Ain­si, Ella ne perd pas son souli­er de verre lors du pre­mier bal ; elle con­fie son secret à Gabrielle, sa « demi-soeur »… Mal­gré ces légers change­ments, l’his­toire demeure bel et bien con­forme au réc­it orig­inel. On sait tous qu’à la fin le beau prince retrou­vera sa bien-aimée Cinderella.

La troupe de Rodgers & Hammerstein's Cinderella © Carol Rosegg
La troupe de Rodgers & Ham­mer­stein’s Cin­derel­la © Car­ol Rosegg

Dans cette ver­sion mod­ernisée du con­te de Dis­ney — et de Charles Per­rault — l’hu­mour est omniprésent et les décors sont tous plus impres­sion­nants les uns que les autres : la forêt est d’une réal­ité 3D à s’y mépren­dre. La mai­son de « Madame » et de ses filles, tout comme la salle de bal du château, sont aus­si remar­quables, tout à fait con­formes à ce qu’on attend d’une pro­duc­tion de cette enver­gure ! Mais on saluera surtout les divers cos­tumes qu’on pour­rait qual­i­fi­er de mag­iques. Ils tran­scen­dent notam­ment la scène de la méta­mor­phose d’El­la : aidée par sa mar­raine, elle trans­forme les vieux chif­fons qui lui tien­nent lieu de vête­ments en une somptueuse robe de bal, sous les yeux éblouis des tout-petits mais aus­si des plus grands… Une scène magnifique !

Par ailleurs, cette pro­duc­tion peut compter sur des tal­ents remar­quables. Hay­den Stanes (Topher) et Tatyana Lubov (Cin­derel­la) sont tout sim­ple­ment incroy­ables, côté voix — qui se mari­ent très bien lors des duos — et côté jeu. On y croit vrai­ment ! Les numéros de danse sont aus­si très bien réal­isés par des danseurs hors-pair. Nous avons aimé l’har­monie et la com­plic­ité de la troupe.

On regret­tera en revanche la qual­ité des chan­sons qui sont peu entraî­nantes et restent dif­fi­cile­ment en mémoire. « It’s pos­si­ble » et « A Love­ly Night » sont deux excep­tions, très réussies. Nous sommes donc loin des clas­siques de Rodgers et Ham­mer­stein, comme The Sound of Music ou bien The King and I.