Scénariste en chef et paroles : Al Samuels
Scénariste : Emily Dorezas
Scénariste, paroles et musique : Amanda Blake Davis
Scénariste, paroles et musique : Jody Shelton
Scénariste, paroles et musique : Ashley Ward
Scénariste, paroles et musique : Dan Wessels
Adaptation et mise en scène : Didier Morissonneau
Direction musicale : Yves Décary
Direction vocale : Edith Myers
Chorégraphies : Alexia Gourd
Distribution :
Martin Larocque (dans le rôle de Christian Grey), Albane Chateau (dans le rôle d’Anastasia Steele), Léane Labrèche Dor (dans le rôle de Kate, la meilleure amie d’Ana), Jean-François Poulin (dans le rôle de José, le prétendant d’Ana), Marina Bastarache (dans le rôle de la Déesse Intérieure), Daniel Delisle (dans le rôle d’Elliot, le frère de Christian) et Vanessa Duchel, Sarah Dagenais Hakim et Johanne Lapierre (les membres du Club de lecture).
Notre avis :
Si vous n’aviez qu’un spectacle d’humour, de musical, en fait une parodie, à voir cette année, ne manquez surtout pas 50 Shades : la parodie musicale. Mais soyez avisé, ce spectacle, réservé aux plus de seize ans, a un langage osé et cru. Oreilles chastes s’abstenir.
Faire une parodie peut parfois être très ennuyant. Il faut capter l’attention du spectateur avec des références qu’il connait, ce qui n’est pas toujours facile. Mais Didier Morissonneau, qui tient le rôle de producteur, de metteur en scène mais qui a également travaillé à l’adaptation et à la traduction, a réussi son pari. Ses références, autant du côté québécois que du côté « musicals » à l’américaine, sont d’une subtilité déconcertante. Le public a droit à des parodies du Phantom of The Opera aussi bien qu’à Sister Act et son gospel, en passant par un clin d’œil aux Misérables. Le tout bien rendu par des acteurs bourrés de talent.
Les chansons originales du spectacle, traduites d’une main de maître par la jeune auteure-compositrice-interprète Amélie Veille, sont tout simplement… savoureuses. Oser faire sortir de la bouche de Martin Larocque (Christian Grey) des mots tels que « Ne prends pas ta douche, ne rase pas ta touffe » ou « Il fourre »… fallait avoir du « guts ». La jeune Albane Chateau (Anastasia Steele), qui a une ressemblance étonnante avec Dakota Johnson, l’interprète d’Anastasia dans le film Fifty Shades of Grey a une voix à tomber sur le … cul ! Sa performance sur « Un trou en moi » et ses paroles à double sens — « Un trou en moi, une grotte sacrée qu’aucun explorateur n’a jamais pénétrée » ou » Il mettra sa perle tout au fond de mon huître » — font crouler de rire les spectateurs. La pièce est parsemée de ce genre de discours surtout lors des numéros chantés.
Dans 50 Shades : la parodie musicale, on se paye la tête des personnages du livre et de l’histoire qu’il raconte. Rappelons que la trilogie à succès raconte la relation teintée de sado-masochisme entre une jeune diplômée en littérature et un homme d’affaires. On y suit les aventures de Christian et Anastasia par le biais d’un « club de lecture » fréquenté par un trio de lectrices de banlieue (Sarah Dagenais Hakim, Johanne Lapierre et Vanessa Duchel ), qui découvre le roman érotique. On découvre avec ces personnages hétéroclites une autre histoire en parallèle du roman.
Malgré qu’il n’y ait pas de scènes de nudité en tant que telles, les auteurs de la pièce ont très bien illustré, par des gestes provocateurs, des scènes de sexe croustillantes dont une, en particulier, qui se déroule dans le public entre Elliot (Daniel Delisle), le frère de Christian et la « meilleure » amie d’Ana, Kate (Léane Labrèche Dor). Étirez-vous le cou pour assister à cette scène, vous ne serez pas déçu. L’interaction avec le public est un plus pour ce spectacle tout comme les quelques scènes « absurdes », comme lorsqu’Anna décide de quitter l’hélicoptère…. en plein vol !
Avec Martin Larocque, dans le rôle du tourmenté Christian, nous sommes loin, pour ne pas dire à des années-lumière, de ce que nous imaginions de ce « séducteur » . En effet, Martin, avec son surpoids et sa barbe garnie à souhait, nous offre un Christian hors de l’ordinaire et c’est tant mieux, car sa prestation est tout simplement magique, cinglante et…. bestiale !
Dans cette belle troupe de personnages, on découvre José, l’ami amoureux d’Ana. Jean-François Poulin, a enfin un rôle qui met son talent en évidence. Son rôle de latino (et sa démarche) fait crouler la salle d’un rire franc !
En revanche, un seul point négatif, à notre avis, c’est la différence du français entre les différents personnages qui, parfois, sonne faux à nos oreilles.
50 Shades : la parodie musicale, est un excellent divertissement. Ses dialogues, ses chansons, les jeux des comédiens et comédiennes, vous feront, à coup sûr, sourire à belles dents ! De plus, pas d’entracte pour briser le rythme de la pièce.
La comédie sera présentée en tournée partout au Québec.
Premier extrait musical — Un Trou En Moi