Canada — 50 Shades : la parodie musicale (Critique)

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La distribution de 50 Shades ! La Parodie Musicale  : Daniel Delisle, Léane Labrèche Dor, Marina Bastarache, Jean-François Poulin, Albane Chateau, Martin Larocque, Sarah Dagenais Hakim, Vanessa Duchel et Johanne Lapierre (c) Benoit Vermette
La dis­tri­b­u­tion de 50 Shades ! La Par­o­die Musi­cale : Daniel Delisle, Léane Labrèche Dor, Mari­na Bas­tarache, Jean-François Poulin, Albane Chateau, Mar­tin Larocque, Sarah Dage­nais Hakim, Vanes­sa Duchel et Johanne Lapierre © Benoit Vermette

Scé­nar­iste en chef et paroles : Al Samuels
Scé­nar­iste : Emi­ly Dorezas
Scé­nar­iste, paroles et musique : Aman­da Blake Davis
Scé­nar­iste, paroles et musique : Jody Shelton
Scé­nar­iste, paroles et musique : Ash­ley Ward
Scé­nar­iste, paroles et musique : Dan Wessels

Adap­ta­tion et mise en scène : Didi­er Morissonneau
Direc­tion musi­cale : Yves Décary
Direc­tion vocale : Edith Myers
Choré­gra­phies : Alex­ia Gourd

Dis­tri­b­u­tion :
Mar­tin Larocque (dans le rôle de Chris­t­ian Grey), Albane Chateau (dans le rôle d’Anastasia Steele), Léane Labrèche Dor (dans le rôle de Kate, la meilleure amie d’Ana), Jean-François Poulin (dans le rôle de José, le pré­ten­dant d’Ana), Mari­na Bas­tarache (dans le rôle de la Déesse Intérieure), Daniel Delisle (dans le rôle d’Elliot, le frère de Chris­t­ian) et Vanes­sa Duchel, Sarah Dage­nais Hakim et Johanne Lapierre (les mem­bres du Club de lecture).

Notre avis :
Si vous n’aviez qu’un spec­ta­cle d’humour, de musi­cal, en fait une par­o­die, à voir cette année, ne man­quez surtout pas 50 Shades : la par­o­die musi­cale. Mais soyez avisé, ce spec­ta­cle, réservé aux plus de seize ans, a un lan­gage osé et cru. Oreilles chastes s’abstenir.

Faire une par­o­die peut par­fois être très ennuyant. Il faut capter l’attention du spec­ta­teur avec des références qu’il con­nait, ce qui n’est pas tou­jours facile. Mais Didi­er Moris­son­neau, qui tient le rôle de pro­duc­teur, de met­teur en scène mais qui a égale­ment tra­vail­lé à l’adaptation et à la tra­duc­tion, a réus­si son pari. Ses références, autant du côté québé­cois que du côté « musi­cals » à l’américaine, sont d’une sub­til­ité décon­cer­tante. Le pub­lic a droit à des par­o­dies du Phan­tom of The Opera aus­si bien qu’à Sis­ter Act  et son gospel, en pas­sant par un clin d’œil aux Mis­érables. Le tout bien ren­du par des acteurs bour­rés de talent.

Les chan­sons orig­i­nales du spec­ta­cle, traduites d’une main de maître par la jeune auteure-com­positrice-inter­prète Amélie Veille, sont tout sim­ple­ment… savoureuses. Oser faire sor­tir de la bouche de Mar­tin Larocque (Chris­t­ian Grey) des mots tels que « Ne prends pas ta douche, ne rase pas ta touffe » ou « Il fourre »… fal­lait avoir du « guts ». La jeune Albane Chateau (Anas­ta­sia Steele), qui a une ressem­blance éton­nante avec Dako­ta John­son, l’interprète d’Anastasia dans le film Fifty Shades of Grey a une voix à tomber sur le … cul ! Sa per­for­mance sur « Un trou en moi » et ses paroles à dou­ble sens — « Un trou en moi, une grotte sacrée qu’au­cun explo­rateur n’a jamais pénétrée » ou  » Il met­tra sa per­le tout au fond de mon huître » — font crouler de rire les spec­ta­teurs. La pièce est parsemée de ce genre de dis­cours surtout lors des numéros chantés.

Dans 50 Shades : la par­o­die musi­cale, on se paye la tête des per­son­nages du livre et de l’histoire qu’il racon­te. Rap­pelons que la trilo­gie à suc­cès racon­te la rela­tion tein­tée de sado-masochisme entre une jeune diplômée en lit­téra­ture et un homme d’af­faires. On y suit les aven­tures de Chris­t­ian et Anas­ta­sia par le biais d’un « club de lec­ture » fréquen­té par un trio de lec­tri­ces de ban­lieue (Sarah Dage­nais Hakim, Johanne Lapierre et Vanes­sa Duchel ), qui décou­vre le roman éro­tique. On décou­vre avec ces per­son­nages hétéro­clites une autre his­toire en par­al­lèle du roman.

Mal­gré qu’il n’y ait pas de scènes de nudité en tant que telles, les auteurs de la pièce ont très bien illus­tré, par des gestes provo­ca­teurs, des scènes de sexe croustil­lantes dont une, en par­ti­c­uli­er, qui se déroule dans le pub­lic entre Elliot (Daniel Delisle), le frère de Chris­t­ian et la « meilleure » amie d’Ana, Kate (Léane Labrèche Dor). Étirez-vous le cou pour assis­ter à cette scène, vous ne serez pas déçu. L’interaction avec le pub­lic est un plus pour ce spec­ta­cle tout comme les quelques scènes « absur­des », comme lorsqu’Anna décide de quit­ter l’hélicoptère…. en plein vol !

Avec Mar­tin Larocque, dans le rôle du tour­men­té Chris­t­ian, nous sommes loin, pour ne pas dire à des années-lumière, de ce que nous imag­in­ions de ce « séduc­teur » . En effet, Mar­tin, avec son sur­poids et sa barbe gar­nie à souhait, nous offre un Chris­t­ian hors de l’ordinaire et c’est tant mieux, car sa presta­tion est tout sim­ple­ment mag­ique, cinglante et…. bestiale !

Dans cette belle troupe de per­son­nages, on décou­vre José, l’ami amoureux d’Ana. Jean-François Poulin, a enfin un rôle qui met son tal­ent en évi­dence. Son rôle de lati­no (et sa démarche) fait crouler la salle d’un rire franc !

En revanche, un seul point négatif, à notre avis, c’est la dif­férence du français entre les dif­férents per­son­nages qui, par­fois, sonne faux à nos oreilles.

50 Shades : la par­o­die musi­cale, est un excel­lent diver­tisse­ment. Ses dia­logues, ses chan­sons, les jeux des comé­di­ens et comé­di­ennes, vous fer­ont, à coup sûr, sourire à belles dents ! De plus, pas d’entracte pour bris­er le rythme de la pièce.

La comédie sera présen­tée en tournée partout au Québec.

Pre­mier extrait musi­cal — Un Trou En Moi