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Cabaret (Théâtre Marigny — Critique)

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Emcee : Emmanuel Moire
Sal­ly Bowles : Claire Perot
Cliff Brad­shaw : Geof­froy Guerrier
Ernst Lud­wig : Patrick Mazet
Fraulein Schnei­der : Cather­ine Arditi
Herr Schultz: Pierre Reggiani
Fraulein Kost: Del­phine Grandsart

Ensem­ble : Franck Mignat, Joseph Emmanuel Bis­car­di, Tris­tan Robin, Cather­ine Aron­del, Audrey Senesse, Vanes­sa Cail­hol, Pia Lus­ten­berg­er, Amélie Munier
Swings : Adrien Biry, Camille Artichaut, Pierre Lami­raud, Lionel Losa­da, Marie Lau­re Ravau, Julie Galopin.

Après avoir accueil­li 350.000 spec­ta­teurs aux Folies Bergère (2006–2008), le célèbre musi­cal CABARET s’ap­prête à créer l’évène­ment à la ren­trée 2011 lors d’un retour excep­tion­nel à Paris au Théâtre Marigny avant de par­tir pour la pre­mière fois en tournée dans toute la France. Conçu et mis en scène par Sam Mendes et Rob Mar­shall, le spec­ta­cle fut mul­ti-récom­pen­sé à New-York où il se joua à guichet fer­mé pen­dant six ans (1998–2004) ain­si qu’à Madrid (2003–2006) et Ams­ter­dam (2006).
Véri­ta­ble suc­cès pub­lic à Paris, il a été récom­pen­sé par 6 nom­i­na­tions aux Molières en 2007 et 1 nom­i­na­tion en 2008. Aujour­d’hui, entière­ment adap­té en français et inter­prété par une troupe d’une trentaine d’artistes tal­entueux, CABARET reprend du ser­vice et s’ap­prête à devenir l’un des événe­ments de la ren­trée théâ­trale 2011.

Notre avis : Quelle bonne idée d’avoir ouvert de nou­veau le Kit Kat Club ! Même si la belle salle du théâtre Marigny n’a pas été trans­for­mée comme les Folies Bergère en son temps, le plaisir de retrou­ver tous ces per­son­nages ambi­gus, fasci­nants dans une intrigue pour le moins adulte con­stitue un plaisir essen­tiel. Et l’on se prend à rêver, sai­son après sai­son, de la présence de spec­ta­cles tels que celui-ci, côtoy­ant des oeu­vres plus com­mer­ciales ain­si que des créa­tions… Une bonne par­tie de la troupe se retrou­ve, ce qui crée un sen­ti­ment étrange. Voir com­ment les comé­di­ens abor­dent leurs rôles avec de nou­velles nuances, une aisance peut-être plus grande, tout en con­ser­vant l’indis­pens­able déséquili­bre qu’ex­ige cha­cun des per­son­nages. Car, une fois encore, Cabaret est un spec­ta­cle com­plet. Rien n’y est manichéen, tout incite à la réflex­ion par le biais d’un enter­tain­ment tout améri­cain, par­faite­ment relayé par cette troupe tal­entueuse et la mise en scène inspirée de Sam Mendes, retra­vail­lée pour le lieu par BT Mc Nicholl. Emmanuel Moire com­pose un Emcee tout en sophis­ti­ca­tion vénéneuse, cérébral et char­nel. Claire Pérot ne démérite pas, la nou­velle Sal­ly Bowles, peut-être plus nuancée, donne une tonal­ité encore plus riche au spec­ta­cle. Quant au cou­ple for­mé par Cather­ine Ardi­ti et Pierre Reg­giani, leur com­plic­ité retrou­vée rend encore plus boulever­sante leur pas­sion con­trar­iée. Les autres artistes sur scène, sans oubli­er les musi­ciens — quel bon­heur d’en­ten­dre cette par­ti­tion inter­prétée de la sorte — méri­tent les applaud­isse­ments nour­ris qui ter­mi­nent chaque représen­ta­tion. Ils n’at­ten­dent plus que les vôtres.