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Cabaret La Chatte Bleue (Critique)

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cabaret-la-chatte-bleueÉcri­t­ure et mise en scène : Guil­laume Ollivi­er Berno.
Musique : Niko­la Takov.
Scéno­gra­phie : Pas­cal Crosnier.
Choré­gra­phie : Ogun Jacorau.
Avec : Nadine Girard, Jean-Luc Voyeux, Fredy Renaud & Niko­la Takov (piano).

Cabaret La Chat­te Bleue, Paris, l’entre-deux-guerres, Anthéa Wash­ing­ton, meneuse de revue psy­chopathe, s’éprend de ses parte­naires et les tue.
Elle audi­tionne son nou­veau parte­naire et ne se doute pas qu’elle engage Mar­cel Richard, agent infil­tré venu men­er l’enquête.
Anthéa suit son plan habituel, façonne, séduit et propulse Mar­cel avant de ten­ter de l’assassiner. Mais à son con­tact, sa mécanique meur­trière s’enraye…
Cabaret La Chat­te Bleue rend hom­mage à la chan­son des années 30 et 40, celle de Paris, Berlin, Vienne et New-York.
Au delà des grands tubes comme « J’ai deux amours », « Qu’est ce qu’on attend pour être heureux », « Heure exquise », « Que reste-t-il de nos amours », ce spec­ta­cle fera revivre des titres plus inat­ten­dus comme « Je ne t’aime pas » de Kurt Weill, « I’ll Build a Stair­way to Par­adise » de Gersh­win et quelques com­po­si­tions con­tem­po­raines inédites de Nico­las Takov.

Notre avis (9 jan­vi­er 2015) :

« Une journée sans rire est une journée per­due », dis­ait Chap­lin. Mer­ci donc au Cabaret La Chat­te Bleue, qui d’ailleurs cite Chap­lin avec son « Smile », de nous don­ner l’occasion de rire – un luxe devenu néces­sité en ces jours de vio­lence et de tristesse.
Dans ce con­texte si par­ti­c­uli­er, on n’ose abor­der ce qui pèche aux entour­nures : les voix. L’inspecteur infil­tré qui monte sur les planch­es n’a pas exacte­ment l’étoffe d’un croon­er… mais bon, après tout, il n’est pas cen­sé être du méti­er et est presque aus­si gaffeur que Jacques Clouse­au, voire il en joue à grand ren­fort de car­i­ca­tures de vocalis­es ! Se réfugi­er dans le chan­té-par­lé en faisant fi de la mélodie pour telle chan­son ou même tel extrait coquin d’opérette française, admet­tons… Mais on a un peu plus de mal à accepter le sort réservé aux lignes plus sub­tiles de Weill et Loewe ou aux vien­nois­eries plus sucrées de Franz Lehár. Et, surtout, on attendrait plus de générosité vocale de la part d’une meneuse de revue aus­si mangeuse d’hommes. Trac de pre­mière, méforme pas­sagère ou choix de réper­toire un peu trop ambitieux ?
Par ailleurs, le spec­ta­cle ne manque pas d’atouts : une intrigue qui tient bien la route, des ambiances con­trastées qui se suc­cè­dent avec rythme (on nav­igue entre plumes d’autruche ros­es, speak­er de radio des années 1930 et pour­suite noc­turne façon Samy & Scoo­by-Doo), quelques paroles de grands stan­dards réécrites avec tal­ent pour coller à l’histoire, des inter­mèdes musi­caux bien sen­tis, des gestuelles choré­graphiques plutôt effi­caces, un habil­lage scénique sim­ple mais bien pen­sé, des répliques piquantes, une autodéri­sion assumée, des gags con­venus mais bien exécutés…
Bref, un spec­ta­cle enlevé qui offre avec sincérité diver­tisse­ment et légèreté, et à qui on souhaite de s’épanouir encore au fur et à mesure des prochaines représentations.