Du 24 au 26 janvier dernier se tenait à New York, la première convention au monde consacrée à Broadway. Dans un des plus grands hôtels de la ville, les participants étaient invités à rencontrer des professionnels du théâtre musical et durant trois jours, se retrouver autour d’ateliers, de master classes, concerts, mais aussi rencontres, sessions d’autographes et jeux.
Pas de doute, les codes des conventions étaient présents : les fans étaient invités à porter un badge avec leurs prénoms et à indiquer en dessous de celui-ci leur spectacle favoris. Certains avait même eu l’audace de s’habiller en gardant la thématique de leurs héros préférés. Ainsi, Tracy de Hairspray côtoyait les sœurs de Side Show et plusieurs Fantômes de l’Opera. Quelques Alexander Hamilton étaient en compétition pendant qu’une réunion de Mormons en paillettes avait lieu.
Certains panels permettaient aux fans de se réunir selon leurs centres d’intérêt : Stephen Sondheim ou Andrew Lloyd Webber ? Hamilton, Rent ou Newsies ? D’autres permettaient de se familiariser avec des aspects plus techniques du théâtre musical, de la production à la direction musicale et de l’enregistrement des albums à la création scénographique. Des master classes et ateliers étaient accessibles sur invitation (par tirage au sort). Ainsi, pour ne citer qu’eux, Bernard Telsey, célèbre directeur de casting (Rent, Wicked, In the Heights…) a pu donner ses recommandations et parler de son métier, la comédienne Tamika Lawrence (If/Then, Rent, Book of Mormon) a pu conseiller des futurs artistes dans leur choix de chansons de casting et les aiguiller quant à leurs lacunes.
Les temps forts étaient assez bien répartis sur les trois jours. Citons par exemple la réunion exceptionnelle de certains membres de la distribution originale de Rent, d’autres de la troupe de Hamilton (le succès actuel de Broadway, complet pour les prochains mois) mais aussi un numéro d’ouverture de la convention spécialement créé pour l’occasion. Les apparitions d’Anthony Rapp, co-fondateur du BroadwayCon et membre original de Rent (Mark Cohen), créaient l’événement à chaque fois.
Ce BroadwayCon étant organisé par des artistes de Broadway pour les fans du genre et les artistes du milieu, la répartition entre les panels axés sur les spectacles et ceux pour évoluer dans ce business étaient assez bien équilibrée. L’endroit, le Hilton Hôtel de Manhattan, gigantesque lieu de convention internationale, était sans doute le meilleur choix possible au vu des 6000 participants reçus au cours du weekend.
Malgré la tempête de neige survenue le deuxième jour de la convention, la plupart des panels et master classes ont été maintenus ou bien reprises par des artistes appelés le jour même en remplacements de dernière minute. Une soirée exceptionnelle a d’ailleurs été organisée le samedi soir — « BlizzardCon » — afin de consoler les fans n’ayant pas eu l’occasion de rencontrer les artistes prévus initialement.
Notons la réactivité des équipes organisatrices afin de rendre ce weekend exceptionnel et unique en son genre.
Un merchandising était également prévu afin de pouvoir se procurer les derniers accessoires de Broadway mais aussi de rencontrer des associations locales présentant leurs programmes de formation pour futurs artistes.
Enfin, la convention étant axée sur la rencontre entre les artistes et leur public, des sessions d’autographes et de photos étaient organisées. Entièrement gratuites, elles étaient accessibles par un système de loterie.
Notre avis sur le BroadwayCon :
Que dire d’un tel événement si ce n’est qu’il était temps qu’il soit créé ? Au vu du chiffre d’affaire en quasi constante évolution des spectacles à Broadway, il était étonnant de ne pas encore avoir de convention à ce propos. C’est chose faite et c’est organisé dans les règles de l’art des conventions. Rien ne manquait à l’appel, si ce n’est le wifi, indisponible dans tout l’hôtel.
Malgré cette déconvenue, les quelques 6000 personnes venus du monde entier afin d’y assister en ont eu pour leur argent. Certes le premier jour manquait légèrement d’organisation, surtout pour l’énorme numéro d’ouverture de la convention qui a réuni plus de personnes que prévu. Cependant, les équipes organisatrices et leurs bénévoles n’ont pas manqué de ressources pour satisfaire tous les membres de la convention et répondre à leurs attentes.
Reconnaissons leur incroyable efficacité suite à la tempête ayant frappé New-York et les annulations de certaines interventions. Les panels, master classes et ateliers étaient extrêmement bien préparés et organisés, les artistes et équipes présents étaient facilement abordables et à l’écoute. Le Playbill publié pour l’occasion était une idée ingénieuse : tout le programme ainsi que les biographies de tous les artistes, techniciens, metteurs en scène présents sur place y figuraient ainsi qu’un plan de l’hôtel, la convention se déroulant sur trois étages entiers.
Que vous étiez présents pour voir vos comédiens favoris ou pour en apprendre plus sur votre métier, vous pouviez facilement satisfaire vos envies.
Mis a part certaines réunions pleines quelques heures avant même leur ouverture (Hamilton ou Rent), il était facile d’enchaîner les conférences sans avoir le moindre souci.
Une mention spéciale pour le tout premier meet up de la convention encourageant les personnes venues seules à se rencontrer.
Quoi de mieux que trois jours entiers, de 9h à 1h du matin pour les plus courageux, pour parler de comédies musicales avec des gens qui en font partie ? Si vous avez l’occasion de passer par New-York l’année prochaine, n’hésitez pas à passer la porte de cette convention, ne serait-ce que pour un jour. Vous serez satisfait de voir que vous n’êtes pas le seul à chanter Seasons of Love sous votre douche !
Pour plus d’informations sur la convention 2017 : http://www.broadwaycon.com/
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