
Dans la matinée du mardi 11 septembre 2001, la ville de New York est secoué par deux attentats terroristes qui provoquent l’effondrement des deux tours jumelles du World Trade Center. Au rez de chaussée de l’une d’elle se trouvait le deuxième TKTS (le premier se trouvant sur Times Square), un stand où l’on peut trouver des tickets à moitié prix pour les spectacles du jour. A cette heure-là, le stand est fermé et aucun employé du TKTS n’a été blessé.
Annulation ou report de nombreux musicals
Pour la première fois de son histoire, tous les spectacles de Broadway vont annuler trois de leurs représentations (mardi soir, mercredi matinée et soir). Le dernier grand événement tragique avait été l’assassinat du Président Kennedy. Les théâtres avaient alors fermé leurs portes pour ce jour-là et celui de son enterrement. Dans tous les Etats-Unis, c’est la consternation. Les tournées nationales annulent leur représentation du mardi soir.
Le producteur de tick, tick… BOOM !est accablé : c’est en effet également ce jour-là qu’est prévu la sortie de l’album du spectacle, dont le nom très évocateur sera à jamais associé à cette catastrophe… alors qu’il s’agit en fait d’une autobiographie de Jonathan Larson (auteur de Rent) et de son passage à la trentaine.
La première du spectacle Urinetown qui devait avoir lieu le 14 septembre est repoussé au 20. Certains spectacles Off Broadway n’ont pu réouvrir le 14 septembre dû à leur localisation dans le bas de Manhattan, le maire de New York ayant interdit la circulation des non-riverains en deçà de la 14e rue.
Un spectacle particulièrement marquant a été tout bonnement annulé, en accord avec ses auteurs. C’est le Assassins de Sondheim prévu pour novembre au Music Box Theater. Ce spectacle brosse les portraits de différents assassins de présidents des Etats-Unis. L’un deux prononce même ces mots désormais trop proches de la réalité : « I’m gonna drop a 747 on the White House and incinerate Dick Nixon. I’m gonna make the news. You’re gonna hear about it… ». (« Je vais lancer un 747 sur la Maison Blanche et faire crever Richard Nixon dans les flammes. Ca va faire les gros titres. On va en entendre parler… »).
Les marques de patriotisme se multiplient, les drapeaux américains fleurissent les façades des théâtres et du TKTS, et certains spectacles se finiront même sur le « God Bless America » d’Irving Berlin. Le spectacle continue. Les producteurs craignent cependant les conséquences à long terme de cette catastrophe sur le tourisme et les ventes de places de spectacles. Mais déjà, au soir de la réouverture des théâtres, la queue se formait devant les spectacles à succès tel que The Producers, et Le Roi Lion. Plus que jamais les gens ont besoin de se retrouver ensemble et la vie de reprendre son cours normal.